DOOM Eternal avait ouvert le bal des jeux du confinement, en compagnie d'un certain Animal Crossing. Le voilà qui rejoint ce dernier et débarque sur Nintendo Switch presque neuf mois plus tard. On y a joué, et on vous raconte tout !
Vendu au prix fort et sans le DLC qui vient de paraitre sur les autres plateformes, DOOM Eternal est donc désormais disponible sur Switch, ce qui va permettre aux joueurs de la petite console de Nintendo de se frotter à un bon gros blockbuster AAA bien gras, un genre habituellement réservé à la concurrence. Forcément, des sacrifices ont été faits. Cela sera-t-il suffisant pour être convaincant ?
DOOM Switchternal
Les FPS de Bethesda n'en sont pas à leur première incursion sur Nintendo Switch, et encore une fois, on doit le portage aux magiciens du studio Panic Button ! qui ont réalisé un travail admirable après le premier DOOM et Wolfenstein II. Pourtant, dès l'écran d'accueil, le modèle 3D du Slayer donne le ton : c'est flou, très flou. Et quand on lance la cinématique d'intro, là, on se met carrément à flipper : le flou est omniprésent, tout comme l'aliasing, les modèles 3D découpés à la truelle, et le frame rate se permet de faire des siennes. Mais fort heureusement, une fois le jeu vraiment lancé, tous les problèmes sont oubliés. Ils ne reviendront que pendant les cut-scenes. Ouf.
Dès la première pièce ou le Slayer se réveille, c'est certes très flou, mais tout de suite, d'une fluidité exemplaire : les 30 fps sont quasi-constants en mode portable, même dans les passages en extérieur avec de plus grands décors. Et si les modèles 3D ont été simplifiés et les textures compressées à mort, que la profondeur de champ est digne du PSVR, que la gestion des lumières et des effets se trouve limitée, et que le tout ne tient bien évidemment pas la comparaison avec une mouture tournant sur un PC de la NASA, cela demeure vraiment impressionnant de voir tourner ce jeu avec cette qualité alors que l'on a joué au DLC sur PS4 Pro il y a quelques semaines.
En mode télé, c'est un peu plus compliqué : la résolution met en lumière tous les défauts cités dans le premier paragraphe, et le frame rate se permet en plus quelques petites micro-chutes très fréquentes. De quoi vous déconseiller d'y jouer dans ce mode, la version nomade étant si impressionnante de son côté...
On fait le DOOM rond
Pourtant, pour un joueur qui n'aura pas eu la chance d'y jouer sur une machine plus-si-dernier-cri-que-ça, cette version Switch est une aubaine. Car non content de renouveler la formule instaurée dans le reboot de 2016, il la fait évoluer : si l'histoire est toujours aussi présente qu'OSEF, l'action est nerveuse à souhait et les mécaniques délicieusement arcade, grâce à une attaque en triangle avec une tronçonneuse, de spectaculaires Glory Kills et un lance-flamme qui permettent de récupérer munitions, désormais et armure. Les affrontements sont très tactiques, et le jeu, plutôt difficile. Les armes sont toujours bien bourrines, et vont permettre d'affronter un bestiaire qui s'est enrichi depuis DOOM 2016.
Et si le level design est toujours discutable et vous perd encore dès les premières pièces dans un jeu que vous avez déjà bouclé deux fois, les développeurs ont eu la bonne idée d'ajouter des phases de plate-forme à 2000 à l'heure ultra dangereuses et millimétrées, dans lesquelles le Slayer se plait à exceller. Pour profiter de tout cela, un mode campagne à la durée de vie plutôt décente, et un multijoueur à l'intérêt plutôt limité, sans vrai Deathmatch tout simple, par exemple, uniquement un Slayer contre d'autres joueurs qui contrôlent des démons. SI vous n'y avez pas encore joué, en l'absence de vrai multi compétitif, et que vous avez l'âme nomade, on vous conseille de vous pencher sur le cas DOOM Eternal sur Switch, sous votre couette, ça pourrait vraiment le faire...