Les membres fondateurs de Three Fields Entertainment ont un passé prestigieux lié aux jeux de caisses. Le studio indépendant fondé en 2014 ne s'est cependant pas mis de suite à refaire des jeux de courses de voitures. Dangerous Driving est le premier de ce genre pour le studio anglais et il revendique un héritage qui fait office de référence dans le genre courses arcade : Burnout. Mais revendiquer ne signifie pas mériter.
Three Fields Entertainment est né des cendres de Criterion. Le studio racheté par EA a vu ses effectifs réaffectés au sein de son nouvel acquéreur. Trois des membres historiques ont alors décidé de quitter le navire pour voler, ou plutôt rouler à nouveau comme bon leur semblait. Dangerous Driving est le cinquième jeu développé et édité par TFE. Au menu, des courses débridées et des crashs qui attendent au coin des virages.
100% Arcade
On l'a déjà mentionné, Dangerous Driving se veut être l'héritier spirituel de Burnout. Il n'est donc pas surprenant qu'on soit sur un style totalement arcade. Les voitures ont bien quelques caractéristiques différentes et en particulier des barres de boost qui sont de tailles différentes, mais elles se conduisent globalement de la même manière : pied au plancher.
La seule utilité du frein est d'initier un dérapage pour mieux négocier les virages serrés. Vous aurez sans doute envie de drifter plus souvent que nécessaire, puisque avec les "near miss" (frôler les autres voitures), les aspirations, les takedown et les sauts, c'est la seule manière de gagner du boost, indispensable à la victoire. Les contrôles sont précis, les bagnoles réactives et en carton. Entendez par là, qu'elles n'ont aucun poids, aucune inertie qui pourrait leur donner de la consistance. Ce sont des coquilles vides.
Il y a bien les voitures de police qui sortent un peu du lot avec leurs sirènes et qui sont amusantes à utiliser dans les courses poursuites, mais si Dangerous Driving propose bien une trentaine de bolides cela ne revêt qu'un intérêt limité. Ce ne sont que des variations esthétiques sans personnalité. C'est d'ailleurs le sentiment qui domine sur le reste de la direction artistique, on se croirait revenus dans les années 80.
Coquille vide
Peu de fioritures lorsqu'on démarre le jeu. Un menu avec trois choix, la possibilité d'utiliser Spotify (avec un compte payant) pour écouter de la musique, les classements mondiaux pour les meilleurs temps et le Dangerous Driving Tour qui s'offre à vous. Six championnat avec à chaque fois treize épreuves variées qui se débloquent au fur et à mesure que vous obtenez des médailles (platine, or, argent, bronze).
Il vous faudra gagner des courses classiques, foncer avec des boost infinis dans les défis Heatwave, remporter des duels, enchaîner les Takedowns ou gagner des championnats. On retrouve tous les modes de jeu classiques des jeux de caisse et c'est plutôt bien vu. Malheureusement pad en mains, les choses se gâtent.
Si le cahier des charges est rempli concernant la vitesse d'animation, les soucis techniques viennent noircir le tableau. Il y a trop souvent des mini-freezes à l'approche des tunnels, les tests de collisions sont imprécis et l'I.A. triche dans tous les sens, que ce soit en passant soudainement devant vous alors que vous aviez 10 secondes d'avance, ou en vous attendant presque à l'arrêt avant la ligne. Tout cela manque cruellement d'affinage et de debug. Pourtant, on s'amuse bien à frôler tout le monde et à rouler à tombeau ouvert.
La gestion des collisions vient donner une conclusion aux sensations qui se dégagent du jeu. Une impression de vide car les déformations des caisses n'ont rien à voir avec celles de Burnout. On a plutôt l'impression d'origamis indestructibles. Les collisions ne génèrent donc pas le sentiment de fascination que l'on pouvait avoir dans les Burnout, mais plutôt la frustration d'avoir déclenché un accident alors qu'on pensait frôler la voiture concernée. Dangerous Driving donne l'impression que son développement a été arrêté six mois trop tôt. C'est dommage car il a effectivement un potentiel intéressant.