Vous n’avez probablement jamais entendu parler de Circuit Superstars, et on ne vous en voudra pas. Développé par le studio indé Original Fire Games (des canadiens de Vancouver), il nous propose de replonger dans les souvenirs nostalgiques de l’ère N64, alors que les jeux de course top-down faisaient fureur, avec en tête de liste un certain Micro Machines. Annoncé lors de l’E3 2019, le titre a eu la chance d’être porté par le programme Square Enix Collective qui permet à certains jeunes développeurs de profiter de la force de frappe de l’éditeur nippon. On a donc passé plusieurs heures manette en mains à écumer tous les circuits pour savoir s'il faisait honneur à ses ancêtres.
Il faut dire que depuis les années 90, les jeux de course automobile en vue top-down n’ont pas été légion. Pourtant, cela permet d’offrir une expérience de jeu résolument arcade, et de privilégier un certain type de pilotage puisqu’on ne dispose pas d’une vision très éloignée qui permet d’anticiper les virages. Arcade pure ? Pas si sur ! En effet, là où un Micro Machines se pilotait au stick, ou même au D-pad (ah, les parties sur PlayStation ou N64 à deux joueurs par manette), Circuit Superstars reprend le stick pour la direction, et les classiques gâchettes pour l’accélérateur et le frein, ce qui signifie qu’on va pouvoir doser ces trois éléments. Pas question donc de souder les gaz comme un sourd, sous peine de passer son temps à racler les bordures. En fait, le jeu d’Original Fire Games offre un physique carrément poussée, avec des véhicules présentant un comportement radicalement différent en fonction de leurs caractéristiques. Au total, ce ne sont pas moins de 12 véhicules qui nous attendent, de la Lotus 25 de Jim Clark à la 911 RSR du WEC en passant par un proto des 24H du Mans (Audi R8), une voiture de rallye (Polo WRX) un camion de course (MAN TGS – Merci Euro Truck Simulator 2) ou encore un trophy truck de la Baja 1000 (Ford F-150 SVT Raptor). D’ailleurs, si les noms des bolides sont fantaisistes, les amateurs de mécanique reconnaîtront au premier coup d’œil les lignes des modèles qui sont présents dans le jeu.
Satanas & Diabolo
Sans surprise, on ne pilotera pas un camion comme on pilote une voiture de rallye ou une Formule 1. L’adhérence est totalement différente, la répartition des masses aussi, et il faudra donc passer d’un pilotage tout en glisse à quelque-chose de beaucoup plus propre en fonction de la voiture. Les performances sont également radicalement différentes, et on vous avoue même que les transferts de masse et le travail des suspensions sont assez fidèlement reproduits. En clair, mettre une roue dans la terre ne sera sans conséquences au volant d’un bolide de rallye ou d’un trophy truck. Avec une voiture plus pointue comme l’Abarth, il faudra déjà faire preuve de dextérité pour rattraper l’erreur, tandis qu’une pure bête de course comme le proto LMP partira immédiatement en tête à queue. Bref, il va falloir faire preuve d’un minimum de douceur et de savoir-faire avec les commandes si on veut pouvoir afficher des temps pas trop honteux. L’arcade étant quand même l’objectif, les courses imposent un modèle de bolide identique à tous les joueurs, et aucun réglage mécanique n’est possible. Pour la faire courte, seules vos aptitudes à la conduite peuvent vous garantir la victoire. Vos aptitudes, et un peu de stratégie aussi. En fonction des épreuves, il faudra garder un œil sur le niveau d’essence, et sur l’use de vos pneus, afin de prévoir des arrêts aux stands.
La pause s’impose
Nous ne somme pas dans F1 2021, et il n’y a donc pas besoin de communiquer avec les pits. Il suffira juste d’entrer dans la voie des stands et de s’arrêter auprès de nos mécanos pour que ces derniers procèdent aux différentes opérations de maintenance. La première étape sera la réparation de notre voiture (qui perdra en perf au fur et à mesure des impacts, sans système réaliste, ni dégâts visuels si ce n’est une fumée de plus en plus foncée), puis le plein accompagné du changement de gommes. On ne choisit pas le type de pneus, et si on ne désire pas repartir avec un plein complet, il suffira juste de mettre les gaz en grand pour mettre un terme à notre arrêt. D’ailleurs, si on ne s’arrête pas pile au bon endroit, on perdra quelques secondes, puisque nos mécanos devront se repositionner autour de la voiture. Au total, 19 tracés sont disponibles sur 13 circuits, sachant que s’ils sont tous fictifs, on peut retrouver dans un mode contre-la-montre spécialement dédié le célèbre circuit de l’émission Top Gear situé sur l’aérodrome de Dunsfold Park. Ce circuit n’est utilisable qu’à bord de la 911 RSR (appelée Panther dans le jeu), et le joueur se bat pour avoir la médaille du meilleur tour parmi un classement mondial (en gros, il faut s’accrocher pour avoir un classement honorable).
Rainbow Nation
L’autre point fort de Circuit Superstars, c’est bien sûr sa direction artistique hyper colorée. Cette dernière ressemble d’ailleurs beaucoup à ce qu’on a pu voir dans le dernier jeu de Dune Casu (Funselektor), intitulé art of rally. L’ensemble est très plaisant à l’œil, et ne souffre d’aucun problème de lisibilité, sauf quand 3 joueurs ont la même livrée sur leur voiture, et qu’ils vous collent. Le regard peut alors se perdre. On ne retiendra pas cela contre les développeurs, car avec des voitures identiques, le studio offre de nombreuses options de personnalisation, sachant que la progression du jeu (via un système d’XP en fonction des kilomètres parcourus et de nos perfs en course) nous récompense avec des tonnes de cosmétiques. Patterns pour les vinyles de nos bagnoles, couleurs, modèles de casques, combinaisons ignifugées, il y en aura pour tous les goûts ! Par contre, aucune course de nuit n’est au programme, tandis que la météo restera au beau fixe. Sorti de l’excellent mode online, le jeu propose aussi un mode solo conséquent, avec un championnat par type de véhicule, et 5 niveaux de difficulté. Autant vous dire qu’il faudra avoir une sacrée science de la trajectoire et une belle maitrise de l’accélérateur pour pouvoir se défaire des IA dans la difficulté la plus élevée. Un mode libre entièrement paramétrable et un mode contre-la-montre viennent parachever l’offre.
Plaisir d’offrir
Le dernier gros point fort, c’est que Circuit Superstars est jouable jusqu’à quatre joueurs en écran splitté, et que le crossplay est au menu. On a ainsi croisé des joueurs Xbox lors de nos parties. Mieux, le titre est également compatible avec le Remote Play de Steam. Concrètement, vous allez pouvoir inviter n’importe quel joueur de votre liste d’amis (jusqu’à 3 simultanément) à venir jouer en écran partagé, et ce, sans que votre ami n’ait acheté ou même installé le jeu, puisque la partie sera streamée depuis votre PC. Essayé avec une connexion fibre chez l’hôte et un hotspot 4G chez le client, la partie s’est déroulée sans accroc, et sans input lag perceptible. Le jeu n’étant pas très gourmand en ressource, cette fonctionnalité devrait être à la portée de la plupart des machines. Le mieux dans tout ceci, c’est que Circuit Superstars est affiché au tarif très raisonnable de 19.99€, et avec les promos de fin d’année qui arrivent, on imagine que le titre n’échappera pas aux soldes.