Que valent les versions Xbox One et PS4 ?

Il est évident que les versions consoles n'ont pas le même standing graphique que sur PC, mais pourtant on a droit à des moutures très flatteuses pour la rétine. Les deux jouissent d'une résolution dynamique pour ne pas avoir un effet ping pong sur le framerate. La version PS4 affiche une résolution au plus bas en 1100x620 et au plut haut de 1807x1014, contre 1100x620 au plus bas sur Xbox One et 1780x1000 pour la résolution la plus haute. Résultat : ça ne descend jamais en dessous de 50 FPS en solo, mais ce n'est pas forcément le cas en multijoueur où parfois on assiste à des sortes de sauts d'image (très rares), ce qui est quand même moins le cas sur Xbox One.

D'un point de vue graphique, la version PS4 est plus proche du rendu PC. Evidemment, le jeu souffre d'un clipping bien plus présent, mais au niveau des jeux de lumières et de l'atmosphère générale, ça reste plus fidèle. La version Xbox One souffre malheureusement (peu importe l'écran) d'un filtre grisâtre qui rend le jeu plus terne que sur PS4. Rien de très gênant non plus, et on reste franchement bluffé en constatant ce que peut rendre le moteur Frostbite 3 sur consoles. Bref, que les consoleux ne s'inquiètent pas trop, ils n'ont pas droit à une version au rabais, bien au contraire.


Ci-dessous le test d'origine de la version PC, modifié pour l'occasion


Je ne vais pas vous le cacher, cela fait un certain temps que j'attends impatiemment Battlefield 1, comme ce fut le cas pour chaque épisode de la licence avant lui. Etant un grand passionné d'Histoire, je fus le premier ravi d'apprendre que l'époque moderne avait été mise de coté, au moins un temps, pour nous plonger 100 ans en arrière. Mais la question qui se pose est la suivante : la prise de risque en vaut-elle la chandelle ? La réponse est immédiate et c'est un grand OUI.

Nouveau contexte historique, nouveaux modes de jeu

J'ai eu l'occasion de tester dans son ensemble Battlefield 1 avec le reste de mes confrères de la presse directement dans les locaux de DICE. Nous avons ainsi pu parcourir en long, en large et en travers le multijoueur et le solo. Il y a eu des hauts et des bas dans mon enthousiasme, mais je ressors convaincu de ce que j'ai vu. Nous avons pu commencer par la découverte du mode opération, la grosse nouveauté de la saga Battlefield qui s'encre et s'adapte parfaitement au nouveau contexte historique. C'est d'ailleurs le mode conquête qui m'a le plus scotché et tenu en haleine.

L'objectif est simple, il s'agit classiquement de capture de points, la différence étant qu'une équipe est chargée de la défense et l'autre de l'attaque. Pour couronner le tout, la map progresse et se dévoile par étape comme dans le mode rush, sauf qu'ici, elle est généralement un peu plus grande. On sent clairement l'inspiration du mode Walker de Battlefront. Alors évidemment, pour l'instant, même si le principe est très bon, dans les faits ça reste assez brouillon. L'objectif du camp en défense est de faire tomber à 0 le nombre de tickets (respawn) de l'équipe attaquante. Quand on joue en attaque on a donc la furieuse impression de se faire ratatiner, et pourtant il arrive fréquemment de remporter la victoire. Inversement, la camp défensif s'en prend (pardonnez l'expression) plein la poire et on est toujours un peu surpris de voir le nom de son équipe dans le rang des vainqueur à la fin de la partie. Quoi qu'il en soit, ça reste un excellent mode de jeu et sûrement celui qui retranscrit le mieux l'expérience de la Première Guerre Mondiale.

14-18, entre prétexte et renouvellement

Le contexte historique, parlons en. Simple prétexte ou véritable occasion de renouveler le gameplay ? En fait, le résultat est un peu entre deux. On sent le désir de retranscrite 14-18 dans l'ambiance et le look. Les uniformes, par exemple, sont extrêmement détaillés, que ce soit pour l'Empire Austro-Hongrois, l'Empire Britannique ou toute les autres nations du jeu. Tout est quasi-identique à la couture prêt. Idem pour les véhicules, qui visuellement sont bluffants et proposent un rendu ultra-réaliste. Esthétiquement, la Grande Guerre est donc bien représentée. Charges héroïques, attaques au gaz, tout est là pour vous immerger dans l'horreur. Pourtant, le jeu laisse un arrière gout de déception et à plusieurs reprises on a plus l'impression de se retrouver en plein milieu d'un champs de bataille de la Seconde Guerre Mondiale que de la Première. Notamment pour des maps très urbaines comme Amiens, qui font immédiatement penser à des films comme Il faut sauver le Soldat Ryan. Ce ressenti est aussi présent dans les armes du jeu. Le célèbre fusil à verrou (tous modèles confondus) qui représente bien 80% des armes de cette période, est relayé au rang d'arme pour la classe sniper et se fait vite oublier par les pistolets-mitrailleur et autres armes automatiques qui, bien que légitimes, ne devraient pas avoir cette place prépondérante durant cette période de l'Histoire.

On sent que DICE a voulu "alléger" certaines choses pour plaire au plus grand nombre. La prise de risque n'est donc pas totale. Les véhicules sont ainsi un poil plus rapides, et globalement c'est le cas de la majorité des actions du jeu. Pour conclure sur ce chapitre, j'ai donc eu la sensation à de nombreuses reprises de jouer à un jeu sur la Seconde Guerre Mondiale non assumé. Au delà de cet aspect, le fun reste omniprésent et on ne peut nier qu'un travail assez remarquable a été réalisé à tous les niveaux.

Une campagne solo de haute volée

Finalement, là où la Première Guerre Mondiale est la mieux rendue, c'est au niveau de la campagne solo. Celle-ci se décline en cinq "War Stories", comprenez par là cinq histoires indépendantes et totalement différentes. Contrairement aux autres Battlefield, qui nous faisaient suivre une campagne linéaire, ici nous incarnons cinq personnages différents. Le but, de la bouche même des développeurs, est de nous montrer les différents fronts de la Grande Guerre et le destin des hommes et femmes qui y ont participé. Cela est aussi un habile moyen de la part de DICE de voir du pays et de proposer des atmosphères radicalement différents, du désert du Sinai à la côte adriatique, en passant par la campagne française. L'exotimse et la variété sont les maîtres mots.

Douce France, pays de mon enfance

Nous avons certes une vue générale et large du conflit, mais le problème (de taille) reste l'absence totale de l'armée française (et russe). Pas l'ombre d'un soldat français, pas même une silhouette. Cette erreur est à l'image de l'absence de la Russie, une véritable insulte à notre Histoire et une déformation de la réalité qui est impardonnable. Si l'on peut comprendre d'un point de vue marketing que jouer un français, pour un ado américain n'ayant aucune connaissance de l'Histoire mondiale, puisse être un frein à l'immersion, ne pas les représenter du tout, ne serait-ce que par le biais de l'intelligence artificielle, est un scandale. Alors certes, on se consolera en se disant qu'un DLC consacré verra forcément le jour, mais ce n'est en aucun cas suffisant. Ainsi, la France et ses 1,3 millions de morts ne vaudraient pas la peine d'être montrés... On appréciera.

C'est fort dommage, car le reste la campagne est fort intéressant, et très plaisant à jouer. La transition entre cinématiques et séquences de gameplay est formidable, on ressent l'ambiance de 14-18 comme jamais. Evidemment, comme d'habitude avec DICE, la bande son et l'ambiance sonore générale est elle aussi extraordinaire. Chaque coup de feu, chaque explosion, transpire le réalisme. C'est viscéral et l'immersion est totale. Ce travail est bien entendu également présent sur la partie multijoueur.

Des maps qui en valent la peine

Les maps pour commencer, sont pour une fois quasiment toutes au même niveau en termes de qualité. Alors certes il y en a toujours une qui sort un peu du lot et qui brille plus que les autres (qui a dit St Quentin ?), mais globalement aucune ne donne l'impression d'avoir été moins travaillée. Chacune d'elle possède une atmosphère bien particulière, du large désert du Sinaï à la sombre forêt d'Argonne, il y a de tout, pour tout le monde. Le level-design s'adapte parfaitement aux divers modes de jeu et on ne ressent pas un déséquilibre pour l'une ou l'autre équipe. Sauf bien sûr dans le cas de l'utilisation de "Behemoth" ou de "Dreadnought". Il s'agit de deux supers véhicules, un zeppelin géant et un croiseur, qui permettent de renverser le cours de la bataille et qui sont justement là pour ça. Ils ne sont pas là pour handicaper mais pour aider, simplement l'équipe qui est en difficulté. Niveau équilibrage, certaines cartes sont plus sujettes au "syndrome sniper", comme la spectaculaire Monte Grappa (map montagneuse), mais c'est aussi ça qui fait le charme de Battlefield.

Enfin malgré l'absence du "Levolution" de Battlefield 4 (changement drastique de la map après un événement), on notera la présence de la météo dynamique avec sa pluie fine, sa tempête de sable ou son brouillard qui peuvent parfois changer le cous d'une partie.

Un système toujours aussi efficace

Toutes les classes sont bien complémentaire entre elles. Elles sont au nombre de 4, et on retrouve donc :

  • Médecin
  • Assaut
  • Support
  • Sniper

Selon le cours de la partie (plutôt offensif ou défensif), il est possible de changer son équipent en conséquence et donc dans l'exemple du médecin de remplacer son matériel médical par des grenades. Parlons-en d'ailleurs, des grenades. Une petite nouvelle fait son apparition, il s'agit de l'ypérite, alias le gaz moutarde qui est un vrai fléau et qui permet d'apporter une nouvelle mécanique de gameplay : le masque à gaz. Lorsqu'il est porté, il obstrue votre vision mais reste non moins obligatoire si vous ne voulez pas avoir les poumons brûlés. Le gaz en utilisation massive remplace même le fumigène et permet à la fois de passer inaperçu mais en plus de nettoyer une zone efficacement. Autre ajout : la grenade incendiaire, qui fait un véritable carnage dans les milieux confinés. Malgré tout, le manque cruel d'armes se fait sentir assez vite. En fait, chaque arme possède en général 3 modèles différents (modèle chasse, modèle militaire, modèle d'usine), ce qui donne l'illusion d'avoir 12 armes par classe, alors qu'en fait il n'y en a que 4 ou 5. Difficile d'imaginer comment résoudre le problème sans ajouter des prototypes tout droit sortis de la tête des ingénieurs militaires de l'époque.

Messieurs, à vos baïonnettes !

L'autre gros changement - et non des moindres - est l'ajout du combat au corps à corps. Un arsenal complet d'armes blanches est présent, allant de la pelle de tranchée au couteau de combat, en passant évidemment par la baïonnette. Celle-ci donne lieu à des charges héroïques qui peuvent parfois changer la donne. En effet, la charge à la baïonnette est synonyme de "one-shot", et il faut être très réactif pour avoir une chance de pouvoir l'esquiver.

Coté épique, les modes Opération, Conquête et Rush restent le trio de tête, et il est très difficile de pouvoir les détrôner avec des modes assez fades comme le Team Deathmatch. Au rang des nouveaux modes de jeu, on peut noter "War Pigeon". Derrière ce nom se cache une sorte de "chat" géant dans lequel le but va être de récupérer le pigeon de la main d'un joueur. Si le principe est amusant, il devient vitre redondant. Lors de nos longues séances de jeu, nous avons pu aussi tester un mode Custom (tout à fait modifiable par les joueurs qui ont un serveur) dans lequel on se battait uniquement au pistolet dans un brouillard complet sans aide (pas de minimap, pas d'indication amis/ennemis). Il y a vraiment de quoi faire au niveau de la customisation, et il est évident que l'on verra fleurir des modes de jeu 100% réalistes.

DICE a donc fait du très bon boulot pour le multijoueur, on regrette toutefois la disparition du commandant. Désormais ce sont les chefs d'escouades qui ont plein pouvoir, et si ils jouent le jeu, il est possible de vraiment prendre le dessus sur l'équipe adverse. Certaines maps comme Monte Grappa (surtout en opération) nécessitent une véritable organisation et poussent donc au teamplay. L'usage de l'avion comme support au sol peut parfois totalement renverser une partie.

L'avion est sûrement le véhicule qui a subi le plus de métamorphoses, puisqu'on manoeuvre désormais des bi-plans. Ça change radicalement la manière dont on appréhende le combat aérien. La vitesse n'est plus la même et notre mission en tant que pilote va être autant le support de troupe au sol que la suprématie aérienne.Tous ces changements rafraîchissent la saga Battlefield et permettent d'apporter un vent indéniablement frais, agréable et fun.