Frileux à l'idée d'essayer de surprendre son public, Disney s'est récemment lancé dans une vaste entreprise de remakes en tous genres, passant quelques classiques tels qu'Aladdin ou Le Roi Lion à la moulinette du CGI, parce que le celluloïd n'a semble-t-il plus la côte. Heureusement, le jeu vidéo n'est pas sujet aux mêmes temporalités, et ce sont donc de vieux titres en pixel art qui trouvent aujourd'hui une seconde jeunesse grâce à Aladdin and The Lion King.
Comme son nom l'indique, cette compilation de deux productions emblématiques de Disney durant l'ère des consoles 16 bits regroupe les meilleures versions d'Aladdin (issu de la Mega Drive, donc) et du Roi Lion (sur Super Nintendo, évidemment). Si l'affaire est en soi déjà intéressante pour le patrimoine vidéoludique, le studio Nighthawk ne s'est pas contenté du minimum syndical. Oh que non.
Naviguons dans le temps, infiniment
Mais avant d'entrer de plain-pied dans la liste des nombreux ajouts de cette compilation pour petits et grands, penchons-nous sur le menu nostalgique de ce premier titre Disney Classic Games qui, espérons-le, en entraînera d'autres. Si les mordus que vous êtes se jetteront sans hésiter sur les superior versions de ces deux jeux de plate-forme à l'ancienne, de nombreuses déclinaisons accompagnent ces deux têtes d'affiche. Ainsi, les versions Game Boy et Super Game Boy des deux titres sont d'office intégrées au line-up, bien que leur pur intérêt ludique soit franchement discutable : on essaye, poussés par notre curiosité, et on referme très vite cette parenthèse, pour mieux profiter du reste. Si Le Roi Lion est décliné dans ses versions Super Nintendo et Mega Drive, Aladdin millésime Virgin Interactive profite d'une version "Final Cut" revue et corrigée, ainsi que d'une démo présentée à la presse en 1993 à Chicago. Si la première propose le même titre doté d'une maniabilité plus souple et d'une caméra qui sait ce que centrer l'action signifie, la seconde nous propose une ébauche inédite d'Aladdin, avec ses clous qui dépassent, ses sprites encore non-colorisés, et les fans seront ravis de découvrir les nombreuses modifications qui parsèment ces trois niveaux accessibles à tout moment.
Je veux faire ce qu'il me plait
Et tant qu'à parler d'accessibilité, précisons que Nighthawk a su nous donner les clés sans discuter, puisque chaque version originale propose d'emblée son sous-menu de cheats à l'ancienne, qui vous permettent d'activer l'invincibilité de votre personnage, ou encore de choisir le stage de votre choix, et même de simplement rembobiner l'action après une malencontreuse chute. Dans un cas comme dans l'autre, il vous faudra faire vos adieux aux trophées et autres succès. Pour l'entrée triomphale dans la cour des grands, il faudra repasser. Et si ces quelques ajouts apportent un véritable confort de jeu, que vous soyez ou non familiers de leurs cartouches d'époque, Aladdin and The Lion King pousse la réflexion encore un peu plus loin, et nous offre une grande variété de bonus que peu d'éditeurs auraient pensé à intégrer.
Le mode Musée propose non seulement quelques interviews dans leur jus, relativement courtes mais assurément variées, ainsi que des documents de travail, qui permettent notamment de voir les animateurs des studios Disney à l'oeuvre pour apporter leur savoir-faire à ces deux jeux très ambitieux sur le plan graphique (les animations de Simba restent impressionnantes de réalisme, même aujourd'hui). Mais la cerise sur le gâteau (un Savane, forcément), c'est la présence de la vidéo de lancement du Roi Lion, sur scène, avec son numéro musical et son spectacle de marionnettes, comme si vous y étiez. Rarement aura-t-on pu se délecter d'autant de bonus avec si peu de titres en rayon !