Crime Boss c’est l’histoire d’un jeu qui se sera annoncé en sortant de nulle part pour disparaître aussi vite qu’il est apparu. Clou du spectacle, le jeu est sorti sans même crier gare, dans l’indifférence la plus totale. Pourtant, il avait de sérieux arguments. Une ambiance alléchante surfant sur ce que l’on pouvait retrouver dans les films des années 80-90, et un casting de bonnes gueules bien connues de petit et grand écran. Malheureusement, même Chuck Norris n’arrivera pas à relever la barre. J’ai bien dit Chuck Norris oui.
Crime Boss : Rockay City se présente, sur le papier, comme un Payday-like teinté de roguelite pour son segment solo. Mais dans les faits, c’est un foutoir d’idées plus ou moins bonnes, mal agencées et empilées les unes sur les autres même s’il n’y a aucun intérêt.
Le jeu se compose ainsi de trois grosses parties. Une partie “campagne solo”, un mode multijoueur, et un mode coopératif scénarisé. Et je vais maintenant vous expliquer pourquoi tout ceci n’est qu’une vaste fumisterie.
Crime Boss, c'est l'histoire de quelques stars d'Hollywood...
La trame tient sur une ficelle de caleçon et on ne va pas se mentir, on s'en fiche royalement. De toute manière, personne n'y croit. Les stars, qui ont très largement servi à faire monter la hype lors de l'annonce du jeu, se contentent finalement de se bousculer dans les courtes cinématiques sans queue ni tête (parfois même copiée-collée) qui jonchent un enchaînement de missions inintéressantes. Voilà ce qu’est réellement la partie solo de Crime Boss. De courtes cinématiques pour mettre en avant son casting de stars, toutes modélisées à l’arrière d’une camionnette entre deux cafés et dont chaque intervention fait peine à voir la plupart du temps. Ah ça, on les reconnaît, de la belle Kim Basinger, à Danny Glover en passant par Danny Trejo ou encore Micheal Rooker, les belles gueules d’Hollywood sont toutes là. Mais très clairement, les graphismes ne leur rendent absolument pas justice, le doublage n’est même pas convaincant et la synchronisation labiale a oublié de bosser visiblement. Comme dit plus haut, personnes n’y croient une seule seconde et on vous passera d’ailleurs le doublage catastrophique de Chuck Norris, une vaste blague.
... qui jouaient les gros bras avec des flingues
Du coup, la trame, on la jette par-dessus l’épaule et on enchaîne les missions le cerveau en veille. Ces dernières sont soient similaires à ce que l’on retrouve dans Payday (braquages, escortes d’objets précieux…) mais sans les subtilités qui vont avec puisque l’on a aucune compétence, aucun petit objectif annexes, rien de tout ça, soit ce sont de vulgaires deathmatchs. Oui, de bon vieux matchs à mort dans des arènes toutes petites contre des IA. Intérêt zéro donc.
Chaque mission nous rapporte ensuite de l’argent, ou un territoire et l’on peut ainsi recruter des hommes de main générés aléatoirement et dotés de quelques compétences dont on se fichera également puisqu’elles n’ont que peu d’impact. Ces sbires pourront être incarnés au combat puisque si le grand patron Travis est jouable, si ce dernier trépasse ou se fait capturer par la police, la partie est terminée et il faut recommencer en conservant au passage deux-trois bonus pour relancer une run. Voilà pour l’aspect roguelite, seule chose finalement amusante. Mais dans la mesure où les missions sont répétitives et peu intéressantes, difficile de vouloir y retourner.
Parfois on croise aussi une paires de copains...
Ensuite, Crime Boss nous propose des modes multijoueur. Un mode Contrats qui permet juste de lancer des parties rapides générées aléatoirement et le mode campagne coop.
Pour ce qui est des contrats, on enchaîne simplement des missions dans les mêmes cartes que le mode solo avec simplement des civils, des ennemis et des objets à dérober dispatchés aléatoirement. Une fois encore l'argent permet de recruter des hommes de main qui serviront ici d’avatars. Ou alors se payer quelques armes tirées d’un arsenal aussi classique que rachitique (fusils d’assaut, pistolets, fusils à pompe…). Notez que vous pouvez jouer ici avec des camarades contrôlés par l’IA, et on ne vous le recommande pas dans la mesure où ces derniers sont bêtes à manger du foin, ou de vrais joueurs, l’option la plus fun.
Enfin, la fameuse partie coopérative n’est rien d’autre qu’un nouvel enchaînement de missions, une fois encore les mêmes qu’en solo et en mode Contrats. Vous pourrez ici aussi croiser quelques personnages incarnés par les fameuses stars de cinéma, mais c’est tout. Le reste est identique à ce que l’on retrouve dans les autres modes. À la différence qu’il n’y a aucun aspect roguelite et que les dialogues changent dans les cinématiques. Cinématiques qui sont cependant pompées de la partie solo en majorité aussi. Oui, oui.
...mais il faut les convaincre de rester sur Crime Boss
Alors du coup, il est très difficile de dire quoi que ce soit de plus sur ce Crime Boss tant, il n’y a pas grand-chose à voir finalement. Sur PC, le jeu n’est pas totalement vilain quand on le regarde de loin et les effets de lumière ou de lentille nous ramenant à l’ère Miami Vice fait sont petit effet. Mais lorsqu’on s’attarde un peu plus sur ce qui nous entoure, ça prête à sourire. La modélisation des personnages n'est vraiment pas folle, les PNJ et autres flics numériques que l’on enverra entre quatre planches n’ont quant à eux profités d’aucun soin. Ils sont tous clonés et leurs animations sont risibles au possible. Les textures font peine à voir et la direction artistique est bien trop banale pour sauver quoi que ce soit.
Il ne reste finalement que l’OST qui est plutôt sympathique et nous sort parfois de jolis morceaux nous renvoyant une trentaine d’années en arrière. Pour le reste, vous l’aurez compris, c’est un fiasco.