Trois ans qu'on n'entend plus parler de Colin McRae. Trois ans... Dans mon pays, c'est trop ! Heureusement, la référence du jeu de rallye a choisi ce beau mois de juin pour nous faire à nouveau vibrer et ça, c'est sûrement la meilleure nouvelle du mois. Juste après la victoire de Julien Doré à la Nouvelle Star of course, enfin je crois.
Après de longues heures à me balader comme un mort de faim dans les différents modes de Colin McRae DIRT, je peux vous le dire sans détour : ce jeu offre d'excellentes sensations et il est extraordinairement immersif. Point. On peut bien sûr demander des tas d'autres choses à un jeu de caisse - et celui-là a sans doute quelques carences sur le papier - mais voilà : je n'ai pas pris mon pied comme ça depuis des années ! Je suis sous le charme et je vais tout vous raconter. Tout de suite après le loading...
Please wait
Oui, les temps de chargement de Colin McRae DIRT représentent à mon humble avis le plus gros défaut du jeu. Les menus ont beau avoir la grande classe avec leur style épuré et hyper design, on finit par les maudire très vite tant c'est rageant d'attendre plus de 40 secondes avant chaque épreuve. Ceci étant désormais évacué, je voudrais passer sans transition aucune à la réalisation sublime de ce premier Colin next-gen... Les développeurs ont bossé paraît-t-il 18 mois rien que pour créer "NEON", le moteur du jeu, et ce dernier fait franchement des merveilles : la modélisation des caisses est d'abord de très bonne facture, et ces dernières se déforment à souhait via un système de dégâts très performant. Les différents effets de réflexion sur les carrosseries et les vitres donnent avec brio dans un réalisme à toute épreuve... Mais le plus impressionnant tient tout de même dans les décors, tout simplement splendides et ultra crédibles. La profondeur de champ donne parfois le vertige, tandis que chaque élément (bitume, arbres, etc.) se pose là le plus naturellement du monde. comprenez par là que pas une seule portion de piste ne ressemble à une autre, au coeur même d'une spéciale, et si la brume anglaise ne permet pas de profiter un max de tout cela, les spéciales d'Australie en foutent carrément plein les rétines. Mais vraiment. Le NEON gère en sus les dégâts sur le décor (les rochers et murets peuvent exploser en même temps que votre pare-brise, les barrières de sécurité se déforment plus ou moins selon le choc...), il gère aussi les effets du vent sur la fumée avec aisance et simplicité, et tout cela avec une espèce de filtre sur l'image, auquel on s'habitue immédiatement et qui donne un vrai cachet à l'aspect purement visuel du titre. Bref, c'est définitivement beau, c'est next-gen, j'adore.
Le cousin de TOCA
La grosse nouveauté de cet opus, c'est bien sûr l'arrivée de différentes épreuves en plus du rallye WRC classique. On trouve du offroad en pagaille avec le Rallye Raid, la Course de Côte, le Rallye Cross, et même des courses de CORR (buggies aux suspensions caoutchoucs bienvenus). Toutes ces épreuves sont mélangées dans un mode Carrière pyramidal bien foutu, en 11 niveaux et avec un système de points à engranger qui a le bon goût de ne pas vous obliger à participer à tout. Si le offroad vous saoûle (les épreuves sont sympas mais clairement moins intéressantes que le rallye pur et dur, si vous voulez mon avis), rien ne vous empêche de vous contenter du WRC. Bien vu. Le mode classique des Colin (avec Pays et spéciales à enchaîner par deux) se retrouve quant à lui au sein d'un mode "Championnat" qui aura peut-être votre préférence. Bref, il y a clairement de quoi faire avec moult épreuves à remporter, caisses et peintures à débloquer. Malgré tout, certains rallyes comme la Suède manquent à l'appel, tandis qu'on pourra regretter également deux ou trois autres petites choses, comme l'absence de conditions climatiques changeantes ou d'un mode multi digne de ce nom... En effet, vous ne pourrez pas jouer à plusieurs en local, tandis que le mode online se contente d'accueillir 100 joueurs courant chacun de leur côté, seuls en piste, le Dieu chrono s'occupant de les départager. Je considère personnellement que ce dernier défaut n'en est pas franchement un, étant donné que le rallye fonctionne comme ça et que les vrais fans de Colin l'aiment, le Dieu Chrono... Mais bon, les courses hors WRC auraient sans doute été sympas en ligne, certes... On fera donc sans. Rôh et puis j'en ai plein le dos de tempérer mes propos tiens, parlons sensations maintenant, l'autre grand point fort de l'ami DIRT...
Immersion totale !
Question gameplay, on nous sert ici le traditionnel compromis Arcade/ Simulation. Le jeu est très facile à prendre en mains et offre immédiatement de bonnes sensations, mais les nombreux détails réalistes du moteur physique (les voitures sont un brin "légères", mais bon), ou encore les différents pièges à éviter font de DIRT un jeu à la marge de progression vraiment importante. Les niveaux de difficulté proposés et les différents records du monde à battre en témoignent : à niveau élevé, les chronos peuvent vraiment stresser et vos talents de pilote être sollicités comme jamais... et on a vraiment envie d'aiguiser ces derniers, tant le jeu offre des sensations exceptionnelles ! A l'image des deux vues "habitacle" proposées (tout simplement les meilleures qu'il m'ait été donné de tester à ce jour), l'immersion est totale et le stress du pilotage vraiment intense. La vitesse d'animation est très élevée, la direction et les freins réagissent de manière très efficace, si bien que la conduite est excessivement nerveuse. Le stress, lui, vient d'une part du chrono bien sûr, mais aussi et surtout des différents pièges du tracé (dommage que le co-pilote ne les annonce pas toujours à la perfection) et des bords de piste. Car les dégâts ne sont pas du genre à tout pardonner, bien au contraire. Finis les panneaux qui se décrochent l'air de rien : ces derniers vous ralentissent vraiment et peuvent rapidement endommager votre caisse. Les petites pierres peuvent de leur côté vous déstabiliser à mort et vous faire perdre le contrôle à haute vitesse. Quant aux "tout droit" qui vous guettent en cas d'inattention, ils peuvent souvent mettre tout simplement fin à la course. Avec tout ça, on s'accroche à la manette et on rentre dans une concentration intense digne des meilleurs moments de F-Zero GX... histoire de faire une comparaison pas si foireuse que ça. Autant dire que faire des étapes (voire des spéciales entières) sans commettre de faute et en pétant un record du monde tient de la pure jubilation.
Le meilleur de sa catégorie
Vous l'aurez compris, j'ai pris mon pied avec ce nouveau Colin qui, malgré de petits écueils (mode multi, caisses encore un peu trop légères, rallyes oubliés), procure des sensations tout simplement excellentes. Enchaîner les spéciales en vue interne dans de tels décors, avec une jouabilité si nerveuse et précise, c'est comme se prendre un shoot d'adrénaline et c'est exactement ce que j'attends d'un jeu de course. Amen.