Après des mois d'attente nous avons enfin pu mettre la main sur le très attendu Cities Skylines 2. Hélas, rien ne s'est vraiment déroulé comme prévu comme nous allons le voir ensemble.
Comme nous avons eu l'occasion de vous l'expliquer précédemment sur Gameblog, nous n'avons pas été en mesure de publier notre critique de Cities Skylines 2 en respectant l'embargo fixé par les développeurs. Confrontés à d'importants problèmes techniques, nous avons pris la décision de différer la publication de notre test. En dépit des promesses attrayantes en matière de gameplay, le jeu révélait des lacunes affectant gravement l'expérience utilisateur, particulièrement au niveau des graphismes. Même les développeurs de Colossal Order reconnaissaient des difficultés liées à l'optimisation. Face à des graphismes semblant obsolètes de dix ans et à des bugs persistants, nous avions recommandé aux joueurs de patienter pour une mise à jour d'optimisation avant d'envisager un achat. Notre but était de fournir une analyse complète et fidèle à l'expérience de jeu finale. C'est finalement ce que nous avons pu réaliser grâce à l'arrivée du patch Day One, bien qu'il se soit révélé inefficace. Désormais il s'agit ici du contenu en vente, accessible à tous, et il est donc question d'évaluer ce que les consommateurs peuvent réellement expérimenter. Et force est de constater que le résultat n'est pas à la hauteur des attentes, c'est le moins que l'on puisse dire.
Un principe toujours aussi efficace
Cities Skylines a redéfini le genre du jeu de construction de villes suite au déclin de Sim City. Pour ceux qui connaissent déjà la série, le principe du jeu repose toujours sur la création de zones adjacentes aux routes, l'observation de l'émergence des bâtiments et la fourniture de services aux citoyens. Pour les novices, sachez que l'objectif est de bâtir une ville à partir de zéro et de gérer vos administrés. Cette suite se veut être une version approfondie et améliorée du jeu original, mais ce n'est pas nécessairement le cas, et vous comprendrez rapidement pourquoi.
Comme dans le premier opus, vous débutez avec un petit carré de terrain au sein d'une vaste carte. Vous tracez des routes, délimitez des zones résidentielles, commerciales et industrielles, puis vous observez les habitations et les entreprises commencer à émerger. Les premiers instants d'une partie de Cities Skylines sont toujours exaltants, partir de rien pour construire et admirer notre progression constante. Viennent ensuite les moments délicats d'équilibrage des budgets et des coûts, tout en passant d'une petite ville à une ville prospère, puis à une mégalopole remplie de gratte-ciels, d'aéroports, de ports et de milliers de citoyens simulés.
De très belles améliorations
De grandes améliorations ont été apportées à Cities Skylines 2 en début de partie par rapport au premier jeu, comme la possibilité d'importer de l'électricité depuis une autre ville invisible en connectant simplement vos lignes électriques aux leurs. Ne pas devoir construire immédiatement une énorme centrale électrique polluante permet non seulement d'économiser de l'argent, mais aussi de préserver de l'espace précieux sur votre carte initiale. Un avantage encore plus appréciable : plus tard, quand l'espace le permet, on peut continuer à importer et même à exporter de l'électricité vers ou depuis d'autres villes. Une idée avantageuse à bien des égards.
On voit immédiatement que les développeurs ont consacré beaucoup d'efforts à la création d'outils routiers améliorés. Dessiner et assembler des routes est fluide et aisé, et il en va de même pour la mise à niveau ultérieure de ces routes avec de nouvelles fonctionnalités. Des rangées d'arbres, des bandes décoratives et des lignes de tramway pour les transports en commun peuvent être ajoutées directement sur les routes existantes sans aucun problème. Des options permettent de tracer des routes parallèles et même de créer des grilles entières avec des angles et des espacements parfaits. Ainsi, même les joueurs les moins expérimentés peuvent facilement concevoir un nouveau quartier séduisant ou un centre-ville en un rien de temps, rendant le jeu nettement plus accessible.
Cities Skylines 2 est plein de qualités
Le jeu excelle également dans la communication de ses systèmes aux joueurs, les guidant efficacement dans la construction et la gestion de leur ville. Revisiter les vieux quartiers pour les améliorer et les perfectionner peut s'avérer être la partie la plus laborieuse d'un jeu de gestion, mais dans Cities Skylines 2, cela se transforme en un des moments les plus divertissants. Reprendre les premières zones assemblées à la hâte, ajuster l'infrastructure pour la rendre parfaitement fonctionnelle est extrêmement gratifiant. On ressent véritablement une amélioration constante de notre ville, et le sentiment de satisfaction est global et omniprésent.
La progression dans le jeu est également bien structurée. Au lieu de reposer uniquement sur des jalons de population, vous accumulez de l'expérience (XP) en construisant, en attirant de nouveaux résidents et en augmentant le bonheur de vos citoyens. Chaque jalon d'XP débloque automatiquement de nouvelles fonctionnalités pour la ville et vous octroie également des points de développement que vous pouvez utiliser pour d'autres déblocages. Si vous souhaitez améliorer vos options de centrales électriques en passant du charbon au solaire dès le début, c’est possible. Tout comme investir des points dans les options électriques de la ville, ou attirer des touristes en construisant une immense tour d'observation en investissant des points dans le département des parcs. Le système est logique et encourage la planification et la réflexion stratégique, vous donnant le contrôle sur ce que vous pouvez ajouter à votre ville et à quel moment, rappelant ainsi un arbre technologique dans un jeu de stratégie. Très intelligent et bien fait.
Une gestion intelligente de la ville
Répartis sur la carte, différents nœuds de ressources sont disponibles pour l'agriculture, l'élevage, l'extraction de minéraux et de pétrole, donnant une impression d'immersion dans la Conquête de l'Ouest. En débloquant de nouvelles tuiles de carte, nous pouvons acquérir des terrains éloignés du centre-ville afin de développer des mines ou même des fermes, nourrir notre population et dynamiser notre économie.
D'ailleurs, il est bon de savoir que les industries spécialisées génèrent une demande accrue en logements et en entreprises au sein de la ville et, surtout, disposer d'un surplus de matériaux et de produits signifie que ceux-ci peuvent être vendus à d'autres régions en dehors de la carte, ce qui est très gratifiant. Cela nous oblige à penser notre ville de manière stratégique pour intégrer l'industrie de façon harmonieuse et assurer une cohésion totale. Un manque de logements peut s'avérer fatal pour une zone industrielle, tout comme une concentration excessive d'industrie peut littéralement repousser les citoyens et provoquer un exode rural massif.
Mais beaucoup trop de défauts viennent gâcher la fête
L'ampleur des cartes nous incite subtilement à construire notre ville de manière réaliste, procurant une grande satisfaction. Cependant, Cities Skylines 2 n'est pas sans défauts. Bien que les cartes soient vastes, elles sont aussi majoritairement vides. On trouve des kilomètres de forêts et de montagnes, mais peu de véritables points d'intérêt autour desquels construire. Malgré une grande variété de tuiles de carte disponibles avec différents types de terrains et de ressources, elles se révèlent toutes assez génériques et interchangeables.
De plus, le jeu est toujours sujet à des bugs, tout comme son prédécesseur. On observe des bâtiments qui disparaissent mystérieusement, des citoyens qui marchent dans les airs, et des camions de livraison pris dans un cercle infernal sans fin. Et les choses se compliquent davantage lorsqu'on se penche sur les questions d'optimisation…
Une catastrophe en l’état
Il faut être franc : Cities Skylines 2 a été lancé dans l'un des états techniques les plus catastrophiques jamais vus pour un titre majeur sur n'importe quelle plateforme, et cela depuis bien longtemps. Il est truffé de problèmes techniques et de bugs de performance qui éclipsent presque tout le reste. Plus la ville se développe, plus les problèmes de performance deviennent criants, avec des chutes de fréquence d'images et des saccades constantes qui rendent l'expérience de jeu extrêmement désagréable, particulièrement au-delà d'une certaine taille de population (à partir de 30 000 habitants, pour être précis). Même sur un PC haut de gamme équipé d'un i9 10900k et d'une RTX 3080 Ti, il est nécessaire de réduire les paramètres graphiques à leur minimum pour espérer atteindre une fréquence d'images décente. Et cela, même après l'application du patch day one, censé corriger une partie des problèmes.
En réalité, le jeu souffre de saccades et de blocages constants, qui s'intensifient à mesure que la ville s'agrandit. Cela rend l'utilisation des commandes basiques, comme celle de la caméra, frustrante. Le jeu est lourdement impacté par ces problèmes de performance, tellement que ça a de quoi mettre en colèrela colère. En fait, à cause de ces problèmes, nous n'avons même pas pu expérimenter une partie du jeu, notamment tout ce qui concerne la gestion d'une grande ville, car Cities Skylines 2 est tout simplement injouable et insupportable dans son état actuel. C'est un véritable scandale.
Dommage pour Cities Skylines 2
C'est d'autant plus regrettable que, malgré ces problèmes de performance, le jeu offre des détails visuels impressionnants qui contribuent à créer une expérience immersive pour les joueurs. On peut véritablement observer les citoyens vaquer à leurs occupations, et il est toujours aussi satisfaisant de pouvoir zoomer au beau milieu d'une grande rue pour voir ce qui s'y passe. De plus, certaines fonctionnalités clés, auparavant ajoutées via des DLC dans Skylines 1, comme les zones industrielles et les tramways, font désormais partie intégrante du jeu de base. L'intelligence artificielle du trafic est nettement plus performante et utilise toutes les voies sur les routes, offrant une gestion réaliste du trafic et des embouteillages.
Finis les bouchons inexplicables : désormais, les citoyens empruntent d'autres itinéraires si la situation se complique. Notons également que les saisons changent sur chaque carte en fonction de données climatiques réelles, et que la météo ainsi que l'heure de la journée influent de manière réaliste sur le comportement des citoyens. Il y a donc beaucoup d'aspects positifs à souligner, mais il est malheureusement difficile d'en profiter pleinement tant les problèmes techniques sont omniprésents. Pour l’heure, c’est un gigantesque gachi. En toute honnêteté, le système climatique et les catastrophes naturelles impactent tellement la performance du jeu en termes de taux d'images par seconde, qu'il est préférable de les éviter à tout prix. Une simple pluie va totalement vous perdre. Cerise sur le gâteau, le jeu crash souvent et sans raison, souvent en construisant une simple route.