En 2019, Activision décide de secouer sa licence en opérant un reboot avec Modern Warfare. L'objectif ? Tenter de séduire les nouveaux joueurs avec des jeux plus "réalistes", modernes et immersifs. Pour les nostalgiques, c'est l'occasion de se faire caresser dans le sens du poil et de retrouver des personnages emblématiques de la licence comme Price, Soap et Ghost. Le redémarrage est convaincant, le studio Infinity Ward réussit son pari. Amélioration significative des graphismes, accent sur le réalisme avec une campagne prenante qui s'appuie sur des thèmes forts en nous en mettant plein les mirettes avec simplicité et efficacité… Nickel et la plupart des joueurs sont très satisfaits.
Mais comme à son habitude, malheureusement, Activision va abuser des bonnes choses. Après un Black Ops Cold War clairement pas fou, un Vanguard tout juste correct et qui tente un retour à la Seconde Guerre mondiale, Infinity Ward revient avec Modern Warfare 2 pas plus tard que l'année dernière. Là attention. L'éditeur nous fait mille et une promesses, de la poudre de perlimpinpin finalement, mais sur le moment on a envie d'y croire. Modern Warfare 2 sera fait pour durer plus d'un an contrairement aux autres jeux. C'est le grand changement pour la licence. C'est fini de scinder la communauté, on veut que tout le monde en profite, bla bla bla… Un très beau discours qui fait clairement écho à l'époque et les joueurs sont ravis. Le jeu se vend super bien, il n'est pas trop mal. Plus hollywoodien que le reboot de 2019, mais c'est vraiment sympa, un multijoueur bien fichu, une refonte de l'armurerie et même un nouveau chapitre de Warzone… vraiment cool ! Sauf que rapidement on va déchanter. On nous parle d'abord de plusieurs gros DLC, puis plus que d'un seul Ensuite les dirigeants parlent rapidement de nouvelle expérience premium dans leur bilan financier, et puis, tada ! Les insiders réputés dans le domaine vendent la mèche, en 2023 le DLC sera en fait un jeu et il s'appellera COD Modern Warfare 3. Ouille, la pilule.
Une campagne très vite expédiée...
Nous y voilà. Novembre 2023, il pleut pas mal en France, on commence à avoir froid et on a tendance à pas mal squatter nos PC et consoles de salon. Quoi de mieux alors que les grosses sorties de la fin d’année pour enchaîner les parties sans devoir aller se mouiller ? Call of Duty choisit presque toujours ce créneau pour vendre ses palettes de jeux physiques et numériques. Là-dessus, on ne sera pas surpris. Celui qui devait être un DLC bien baraqué pour maintenir en vie Modern Warfare 2 arrive finalement en solo sur ses grands chevaux. MW3 tente de nous séduire en arguant qu’il amène une tonne de nouveaux contenus. Une nouvelle campagne inédite, un multijoueur ultra solide qui permet même de faire le lien avec le jeu précédent et le premier mode zombie en monde ouvert. C’est cool, mais on ne va pas y aller par quatre chemins, ce n’est clairement pas à la hauteur.
Parlons déjà de la campagne. Son outil de séduction massif repose sur le grand retour de Makarov, l’emblématique vilain de la saga Modern Warfare originale. Celui-là même qui est à l’origine d’une des séquences les plus dures et marquantes du jeu vidéo (pour l’époque en tout cas) : le fameux attentat à l’aéroport, la mission “No Russian”. Les vilains pas beaux ce sont donc encore les Russes, l’un des principaux théâtres de guerre est une nouvelle fois un pays d’Asie occidentale et ce sont les vétérans burnés de la Task Force 141 qui vont devoir aller faire le ménage en faisant même copain-copain avec de vieux ennemis.
Sur le papier, Makarov vend du rêve. C’est un ennemi charismatique qui aime faire le mal et qui le fait de manière brutale et marquante. C’est le Thanos du Modern Warfare Universe et on nous le présente comme tel d’ailleurs. Un ennemi insaisissable, aux moyens exceptionnels et qui fait à chaque fois des horreurs innommables. Le hic, c’est que Sledgehammer, le studio derrière le mode campagne, fait les choses à moitié. L’origin story du personnage a quelque peu changé et est ici catapultée au lance-missile à la va-vite. On a le droit à de nouvelles missions “choc”, moins percutantes qu’une « No Russian », mais tout de même suffisamment impressionnantes pour être notables.
Le problème, c’est qu’ici le studio veut en faire toujours plus à défaut de nous décoller réellement la rétine et de nous scotcher au fond de notre siège. Les bonnes séquences de la campagne de MW3 se comptent sur les doigts d’une main et pourtant, les missions s'enchaînent à une vitesse grand V. En moins de 5 heures, la trame est pliée en mode normal, et nous n'aurons absolument aucune raison de nous y replonger. Pas de rejouabilité ni de vraie plus-value. Qu’on se le dise de toute manière, la campagne n’a rien de passionnante.
... et surtout très inégale
Le rythme du jeu est hachuré, un comble lorsqu’on sait que l’on va torcher l’affaire en moins de 5 heures. Ça commence plutôt bien avec une petite infiltration sympatoche dans un goulag, mais dès la seconde mission, on est déjà face aux premiers problèmes. Le jeu nous balance dans une zone un peu ouverte (juste large en fait) avec une poignée d’objectifs à faire dedans. Il saupoudre le tout de gameplay emprunté à Warzone (plaques de blindage, loot à récupérer dans des caisses qui font du bruit…) et voilà. Fin.
C’est un grand non. On ne joue pas à un Call of Duty pour ça. Dans un Call of, ce que l’on aime, c'est s'en prendre plein la tronche. Normalement, les campagnes sont des TGV de sensations fortes qui mélangent mise en scène grandiloquente à la sauce hollywoodienne à des séquences plus viscérales, réalistes, marquantes. Même si la majorité des joueurs critiquent les campagnes, sans y jouer d'ailleurs (oui, ça va, on le sait, on vous voit hein), le fait est qu’elles sont généralement sympathiques et au minimum divertissantes à quelques exceptions près tout de même. Quelques Call of nous ont même plutôt surpris en termes d’écriture parfois, avec des scénarios classiques mais intéressants, et des rebondissements que l’on n'avait pas forcément vu venir.
C’est notamment vrai dans les Black Ops en général, mais aussi dans Vanguard, qui avait justement été chapeauté par Sledgehammer comme ici. Résultat, on a tendance à se souvenir de ces campagnes pour quelques passages marquants. Là, on se souviendra de deux ou trois passages bien fichus, mais c’est tout. Le reste n’a rien de mémorable et n’est même pas amusant en réalité. La mise en scène est ultra molle (hormis les deux-trois séquences auxquelles je fais allusion depuis le début), et les décors que l’on visitera n’ont rien de grisants la plupart du temps. Et ce, même si le jeu est plutôt beau, notamment sur PC. COD MW3 est très propre, ultra fluide, optimisé et tourne comme un charme. Les quelques cinématiques, à défaut d’être passionnantes, sont plutôt solides techniquement. On saluera surtout les effets de lumière, la volumétrie et le travail sur le sound design, toujours très efficaces.
Le problème, c’est que l’habit ne fait pas le moine. En fait, MW3 perd clairement en intensité dès qu’il tente de se la jouer « zone ouverte » et de l’autre côté, il expédie ses missions intéressantes à la vitesse du son. Certaines peuvent littéralement être torchées en 5 ou 6 minutes sans forcer et sans chercher à battre de record. En plus de ça, il recycle des environnements déjà vus (coucou Verdansk) ou que l’on va voir ailleurs (la map Warzone de l’Urzkistan aussi utilisée en mode Zombie, oui, oui on fait des économies comme ça). Sans compter qu’il se perd à vouloir piocher du gameplay chez Warzone, chose qui n’a absolument pas sa place ici, pas du tout même. Pourtant, vraiment, certaines séquences ont du style et on s'en souviendra. Quelques environnements sont aussi très sympas, comme la mission en Sibérie par exemple, on se demande d’ailleurs pourquoi rien de tout ça n’est utilisé en multijoueur, mais ça c’est une autre histoire.
Un multi très solide, mais aussi très fainéant
Et cette histoire, c'est celle d'un jeu qui est découpé en trois parties distinctes et qui, plus que dans n'importe quel autre opus, nous donne l'impression qu'elles n'ont rien à faire ensemble. Si la campagne est peu mémorable et expédiée, le mode multijoueur caresse gentiment les joueurs dans le sens du poil pour les faire ronronner. Ici, les studios qui ont bossé sur le dossier ont tout donné pour faire revenir les vieux de la vieille. Enfin, non, juste ceux qui ont démarré la licence avec Call of Duty 4 Modern Warfare en réalité. Ce sont clairement eux qui sont visés ici puisque ce Modern Warfare 3 reprend essentiellement des cartes de MW2 (2009). Terminal, Afghan, Rust, Highrise et tant d'autres sont de retour et forment le "nouveau" multijoueur de ce COD 2023.
Au total, ce sont pas moins de 16 cartes qui sont disponibles au lancement, d'autres sont déjà prévues. On s'attend déjà à revoir Shoot House, Shipment ou peut-être même Farm 18, les cartes les plus jouées des dernières itérations de la franchise, dont certaines reviennent sans arrêt d'ailleurs. Et si, comme moi, vous vomissez les cartes de 4m², préparez-vous à en manger un paquet puisque ce sont les plus plébiscitées par la communauté et le vote des maps est de retour.
À l'heure actuelle par exemple, vous pouvez être sûr de systématiquement atterrir sur Rust dès que cette dernière est disponible. Le bon côté de la chose, c'est qu'il vous faudra un bon moment avant de voir défiler toutes les cartes du jeu. Quoi qu'il en soit, ce grand "retour aux sources" ne se fait pas sans heurts. Ce sont peut-être des cartes de légende qui ont eu leur heure de gloire et qui vous ont permis d'abuser des rotations de spawn à l'époque, mais on est en 2023 et aujourd'hui, le level design de certaines ne brille plus autant. Les maps en trois ou quatre couloirs, c'est usant, de même que lorsqu'elles sont un poil trop grandes ou denses pour faire du simple 6 contre 6.
Oui, elles ont toutes été « retravaillées » pour coller au nouveau gameplay, plus vif et vertical qu’à l'époque. Désormais on court comme des lièvres et on grimpe comme des petits singes dès que l'on a mis quelques atouts dans notre barda. Du coup, les cartes sont plus "ouvertes" qu'à l'époque. Quelques ajustements ici et là et certainement un peu plus d'espace à certains endroits, mais c'est à peu de chose près tout. Pour peu que vous ayez saigné MW2 à l'époque, vous serez en terrain conquis. Sans parler que quelques-uns de ces environnements sont déjà revenus d'entre les morts en tant que guest star dans les précédents épisodes. La nostalgie c'est bien mignon, mais on n’a absolument rien de neuf à se mettre sous la dent. Dès les premières parties quelque chose vient nous chatouiller les narines, une désagréable odeur de réchauffé… et lorsque l'on va ouvrir quelques portes dans les menus, on va rapidement trouver la source du problème : nous sommes face à un bon gros DLC. Ni plus, ni moins. « Pretends to be shocked » vous avez tous le meme en tête.
Un gros DLC ? Oui, mais un DLC très cher
Call of Duty Modern Warfare 3 n'est clairement pas un jeu à part entière et c'est surtout son multijoueur qui nous le fait bien comprendre. C'est un gros bordel, il n’y a pas d'autres mots. Comme d'habitude de toute façon, l'ergonomie est à revoir, c'est courant depuis MW et rien n'a changé vu que l'on a affaire à la même interface que MW2. Modern Warfare 3 intègre le colossal COD HQ qui entasse les jeux récents de la franchise avec Warzone (encore lui tient). On a des onglets et des sous-onglets partout, des raccourcis qui n'en sont même pas, et on se retrouve parfois à ouvrir des trucs sans le vouloir. Bref, les premiers pas sont un calvaire.
Un chemin de croix agrémenté de quelques pop-up ici et là et d’un bon gros écran de lancement pour nous dire de passer à la caisse, même si c’est déjà fait, ou d’aller dépenser de l’argent dans les nouveaux bundles cosmétiques. C’est agressif, ni plus, ni moins. Un tour dans la boutique et le pass de combat finira de vous achever à coup sûr. Là ça brille, c'est tape-à-l'œil. On a l'impression d'être sur un site de casino en ligne bourré de pachinko virtuels et mal faits aux couleurs de licences diverses et variées. C'est assez lunaire de voir que Nicki Minaj côtoie Lara Croft, Spawn, Lilith de Diablo 4, un soldat habillé en fluo ou encore un arbre chelou dont le skin est d'ailleurs cheaté puisqu'il est à peine visible en jeu. Freaky Monsters, c'est le cirque.
Ce qui nous sauve, c’est que tout ceci n'est qu'accessoire. Encore heureux, mais en jeu, c'est du grand n'importe quoi. Les matchs se transforment en défilé de balles traçantes bleues électriques, en morts qui se concluent par une explosion de flocons de neige et en costumes sans queue ni tête. Ne cherchez pas l'immersion ou la sensation d'un jeu de tir typé conflit moderne. Sauf si les soldats se travestissent en cosplay de leur héros favoris avant d'engager un combat, Call of Duty Modern Warfare 3 n'est qu'un jeu d'arcade, avec des armes et des gadgets qui semblent réalistes, lorsqu’ils ne sont pas affublés de skins brillants ou animés eux aussi.
Bien entendu, Call of n'a jamais voulu être Arma 3. Le feeling des armes et le gameplay ne cherchent absolument pas à être une simulation de tir et ça a toujours été très arcade. Toutefois, la licence misait sur une ambiance plutôt terre à terre en général, du moins au départ. Ça fait un bon moment que Call of Duty vrille systématiquement en quelques mois dès que les packs de cosmétiques bling-bling commencent à voir le jour. Mais mine de rien on pouvait au moins profiter du jeu au lancement et un peu après. Là, se lancer dans Call of Duty Modern Warfare 3 c’est accepter le fait de prendre le train en marche. Un train où les passagers se tirent dessus avec des flingues brillants en étant habillés comme Nicki Minaj ou Ash William (lui aussi il est là le pauvre vieux). TOUT le contenu de Modern Warfare 2 est présent, SAUF les cartes et on ne sait pas pourquoi. En fait, vous conservez vos vilains skins et tout votre arsenal. C'est chouette sur le papier, et on est plutôt content de ne rien perdre, d'autant plus si vous avez investi du temps et de l'argent dans le jeu précédent.
Tout récupérer de MW2, la bonne idée qui étouffe les nouveautés de Modern Warfare 3
On se dit que l'on va avoir une tonne d'armes et accessoires, mais en réalité ça a surtout permis à Modern Warfare 3 de moins en faire, au lieu d'en donner encore plus. Les nouvelles armes sont finalement peu nombreuses, et peu différentes de ce qu'on l'on avait déjà. En fait, on a même clairement la flemme de jouer avec dans la mesure où l'on a déjà tout le reste de notre arsenal. Les nouveaux accessoires sont noyés dans la longue liste de ceux que l'on a importés de Modern Warfare 2 et pour peu que vous ayez joué un peu (ou beaucoup) au précédent opus, les skins sont tellement nombreux que l'on ne sait même plus quelle est l'arme d'origine (même sans être passé à la caisse à l'époque). Alors oui, il y a bien un arsenal assez dingue, mais dans la mesure où 75% de celui-ci vient de MW2 on se remet rapidement à sentir cette odeur de réchauffé. Le jeu n'est qu'une update et une mauvaise update d'ailleurs puisque si la boutique et tout l'armement passent d'un jeu à l'autre, les cartes du mode multi elles, non. Pourquoi ne pas assumer pleinement la chose et ne pas tout transporter dans la foulée ? Pour nous refiler des maps de MW2 en guise de nouvelles cartes gratuites ? Je pense oui.
Bon, il y a tout de même des points positifs dans ce multijoueur. Les sensations sont plutôt bonnes, le feeling avec les armes est chouette, et il y a matière à s'amuser. Ça reste, dans le fond, un Call of Duty et le multi est donc solide. On sait qu’il sera joué et on sait qu’il sera suivi par la suite, comme chaque année. En termes de nouveautés, on a d’abord le droit à quelques streaks supplémentaires comme le drone Mosquito qui plane dans une zone avant de foncer sur un ennemi, ou le retour de la tourelle Guardian et ses ondes qui désorientent les cibles. Pas d’ajouts qui viendront totalement changer la donne cela dit, on reste une fois de plus dans de l'ultra classique. Notez que les bonus sont récupérables à l'ancienne en enchaînant les kills sans mourir ou via le score. À vous de choisir.
Côté modes de jeu, même tambouille, pas de grosses nouveautés à la clé. Un mode grande carte pour de la guerre totale (avec des maps inédites pour le coup) et une playlist classique en 6v6. Un sympathique mode laissant plusieurs équipes de trois se fracasser est également présent, mais ne casse pas trois pattes à un canard justement. Pour le reste vous connaissez déjà la musique : Match à mort par équipe, Mêlée Générale, Domination, Recherche et Destruction, Contrôle… la routine. Les modes de jeu sont toujours aussi solides et efficaces, il y a clairement de quoi s'amuser, mais on ne sera aucunement surpris. Notez au passage que le mode Hardcore est d'office intégré.
Les ultimes nouveautés du multijoueur se trouveront quant à elles, à l'armurerie. Alors, le Gunsmith lui, nom stylé qui veut simplement dire « personnalisation des armes », ne bouge pas d'un iota et perd au passage ses histoires de déblocage via les bases d’armes. Pas plus mal, c’était un peu fastidieux. Ce système reste néanmoins présent pour les armes de MW2, oui c’est difficile à suivre je sais. En réalité, la personnalisation des armes se retrouve même saturée d'accessoires à présent, on ne sait plus où donner de la tête et tout semble superflu, même si les statistiques (plus détaillées) sont bien là pour faire la différence. Les vrais ajouts, les plus visibles en tout cas, se trouveront plutôt au niveau du reste de notre barda.
Finis les atouts, désormais, le jeu opte pour un genre de système d'équipement. On choisira ainsi un gilet (on verra ça comme une classe de spécialisation) qui donne de gros bonus et orientera le gameplay. On peut par exemple être plus léger et avoir des délais de récupération rapide, ou porter davantage de munitions en commençant avec la totalité de nos chargeurs par exemple. À cela s'ajoutent trois petites pièces de stuff à équiper, l'équivalent des atouts cette fois. On retrouve ici les grands classiques comme Poids Plume, Pillard, ou encore Fantôme pour ne citer qu'eux. Ils sont parfois un peu modifiés, comme Fantôme qui ne fonctionnera maintenant que sur les joueurs en mouvement, mais restent globalement les mêmes. On est sur du grand classique une fois encore. Modern Warfare 3 ne se mouille pas et ne tente rien.
Enfin si, il essaye deux ou trois petites choses quand même et nous sert quelques inédits comme de l'équipement permettant de se déplacer plus facilement en parkour par exemple, mais rien de transcendant. Même son de cloche côté équipements spéciaux. On a les habituels brouilleurs, caisses de ravitaillement ou drones de reconnaissance, mais aussi une ou deux nouveautés avec notamment un boîtier permettant de capturer les points d'objectif. Idéal pour les tacticiens. De petits ajouts ici et là qui ne changeront malheureusement pas suffisamment les choses pour que l'on puisse avoir l'impression d'avoir un nouveau jeu entre les mains. Rien de ce Modern Warfare 3 ne semble neuf, pas même son mode Zombie qui lui aussi fait dans le recyclage.
Un mode Zombie oubliable, malheureusement
C'est LE mode attendu dès qu'un Call of Duty signé Treyarch sort, le mode Zombie est devenu un véritable monument de la franchise. C’est généralement bourré de références, un peu scénarisé, plein d'easter eggs et de secrets à trouver… Pour sûr, chaque jeu COD Treyarch avait une expérience Zombie solide, bien qu'inégale d'une année à l'autre. Mais lorsqu’on nous a annoncé un mode en open world avec jusqu'à 24 joueurs, on s'est dit que ça allait être de la folie. On s’imaginait déjà des parties intenses PvPvE, où l’on devrait affronter zombies et joueurs dans des parties ultra prenantes. Et bien non, pas vraiment, Modern Warfare 3 déçoit encore.
Finalement c’est juste un mode faussement coopératif dans lequel les joueurs ne coopèrent d'ailleurs jamais. Et même si l’on ne peut pas tuer ses camarades, les petits génies qui parcourent la carte ont déjà trouvé des moyens de s’entraver (sans raison donc) en se jetant des fumigènes, des flash ou en se fonçant dessus en voiture. On se pose alors la question de l’utilité d’avoir fait une carte si grande et d’avoir permis aux joueurs de jouer ensemble alors qu’il n’y a aucune interaction possible. Enfin, normalement on peut se regrouper entre escouade et affronter la menace à plusieurs, mais ça ne sert absolument à rien.
Pourtant, sur le papier, c’est hyper sympa, et à jouer, ça reste quand même amusant mine de rien. C’est du mode DMZ avec des zombies, ni plus ni moins. On est donc parachuté dans une vaste carte divisée en secteurs de dangerosité. Des bestioles grouillent de partout et on doit accomplir différents objectifs de mission pour récupérer de l'équipement, crafter des objets puissants et aller toujours plus loin en se mettant en danger, l’objectif étant à chaque fois de s’exfiltrer pour accumuler de l’équipement et tenter des sorties de plus en plus risquées. Les zombies sont retors et les grosses bestioles monstrueuses sympa à combattre également, mais on a vite fait le tour des objectifs principaux à faire.
Amusant sur le court et moyen terme donc, mais pas plus, surtout qu’il n’y a rien à déverrouiller de réellement intéressant si ce n’est des cosmétiques en remportant des défis. Pour nous tenir en haleine, on a quelques arcs narratifs à accomplir. En réalité, c’est une succession de missions divisées en actes qui se déverrouilleront petit à petit. Exfiltrer un nombre donné d'objets, tuer une certaine quantité de créatures, etc. Comme je disais, c’est sympa sur le papier, mais dans les faits, on se rend compte que ce mode Zombie n'a pas grande profondeur. On attendra un peu pour voir si des secrets sont venus se glisser dans le mode sans qu’on le sache et ce que les développeurs prévoient pour le jeu. Mais pour l’heure, mis à part les amoureux de la DMZ qui cherchent une expérience PVE zombiesque, je pense que la plupart des joueurs passeront leur chemin.
La carte ? C'est la même que l'on croise dans la campagne, l'Urzkistan, la prochaine carte de Warzone visiblement. Pour nous mettre dans l'ambiance, il y a une espèce de brouillard un peu partout et des zombies à tous les coins de rue. Les ennemis eux, sont tout droit sortis des différents modes zombies ayant existé. On les reconnaît, jusqu'à leurs grognements. On trouvera aussi des Sacrés Punchs, des boissons pour avoir des boosts de stats ou encore des Power Up en tuant les zombies (score doublé, dégâts augmentés… à l'ancienne). En fait, on a l'impression de jouer au mode Zombie de Black Ops Cold War qui aurait fusionné avec le mode DMZ. Un DLC de la prochaine version de Warzone en somme. Une sensation étrange qui se mélange avec cette terrible odeur de réchauffé. Celle qui nous prend les narines depuis le lancement du jeu. Finalement, ce Call of Duty Modern Warfare 3 est clairement moyen, insuffisant, quelque part perdu avec Black Ops 4 et Ghost que l’on essaye tous d’oublier.