Comme on vous l'avait déjà narré il y a quelques temps, Criterion s'est donné les moyens de faire de ce nouveau Burnout celui qui renouvellerait une série dont le concept, bien qu'attractif, commence un peu à s'essouffler. Reste à voir si le résultat est à la hauteur de ce que nous annonçaient les développeurs... et c'est ce que nous allons faire tout de suite.
Récapitulatif des faits : au lieu de la succession de courses à laquelle on avait droit par le passé, Criterion a décidé de tout centraliser dans un environnement ouvert, une ville complète, baptisée Paradise City, où l'on peut se balader librement et participer aux épreuves quand on le souhaite, en se dirigeant simplement vers certains points de la carte. Un véritable changement qui fait bien sûr penser à Test Drive Unlimited et autres jeux de caisses modernes, mais ne semble toutefois pas incompatible avec l'esprit Burnout, bien au contraire.
Chauffards City
Paradise City est une grande ville. Aller d'un bout à l'autre en roulant à fond les pastèques vous prendra un certain temps. Non seulement elle est grande, mais on retrouve également une vraie diversité dans l'environnement. A l'ouest par exemple, on ne compte que des routes de campagnes, sans grands virages, qui sont parfaites pour participer à des courses où l'on se tire la bourre comme des oufs malades, dans le plus pur esprit de la série. En revanche, si l'on va downtown, on se retrouve dans un urbanisme beaucoup plus dense, aussi bien en terme de rues que de trafic. Le tout est modélisé avec une grande finesse et un souci du détail appréciable. La ville possède son stade, ses parkings et une bonne quantité de boutiques, bref, tout ce qu'il faut. En revanche, il s'agit d'une ville sans piéton... ce qui nous évitera de les écraser et donc de provoquer une quelconque polémique. Et comme un des intérêts majeurs du jeu réside dans son absence de temps de chargement, on a droit à des "drive-in" dans lesquels on peut changer de voiture, faire le plein de boost ou encore réparer la caisse, tout cela sans pause, ou presque.
Des kilomètres à avaler
Une fois qu'on en a assez de se pavaner dans la ville, il est temps passer aux choses sérieuses. Pour cela, rien de plus simple : il y a une grosse quantité d'épreuves disséminées un peu partout, généralement aux croisements avec feux rouges, et qu'on découvre donc en se baladant. Une fois au bon endroit, il suffit d'appuyer sur L2 et R2 simultanément et c'est parti mon kiki. Plusieurs modes sont disponibles, avec tout d'abord des courses classiques contre sept concurrents, où l'on doit aller d'un point A à un point B. Celles-ci sont comme à l'accoutumé pêchues et ultra-rapides, avec le gameplay nerveux qui va bien. Néanmoins, on se retrouve devant un problème un peu gênant : le parcours étant libre, il faut trouver le bon itinéraire dans la ville afin de ne pas se perdre, et surtout déterminer le chemin le plus court. Du coup, à moins de connaître la ville par coeur (ce qui me semble difficile avant d'avoir un paquet d'heures de jeu dans les pattes), on est obligé de s'arrêter dans le feu de l'action pour afficher la grande carte, qui casse donc le rythme de la course... d'autant que l'interface est assez lourde. Quant au radar qui s'affiche en bas à droite de l'écran, il est bien trop limité pour qu'on puisse se repérer correctement, tandis que le système de clignotants (qui s'enclenchent pour nous aiguiller) s'avère lui aussi peu efficace. En temps normal, on s'en foutrait éperdument, mais dans un titre comme Burnout Paradise, qui prêche la conduite sportive permanente, ces courtes pauses font du mal au rythme.
En route pour la joie
Parmi les autres types d'épreuves disponibles, on retrouve le "Road Rage", dans lequel il faut envoyer des adversaires valdinguer en takedown. Bien que trop facile, celui-ci est assez nerveux et jouissif. La "Traque", elle, consiste en une chasse à l'homme dans laquelle tout le monde en a après vous. Il faut ainsi rejoindre un point de la carte avant que la voiture ne vole en éclats. Le mode "Cascade" est une sorte de Tony Hawk en voiture, dans lequel on doit enchaîner des figures et combos en temps limité pour obtenir le nombre de points requis. Hélas, il manque encore le fameux mode "Crash", que Criterion a remplacé par le "Showtime", où l'on dirige une caisse partie en tonneau et qu'il faut fracasser contre d'autres véhicules. Bien que spectaculaire et impressionnant techniquement, ce mode s'avère très rapidement répétitif et n'apporte finalement que peu de fun sur le long terme. Burnout Paradise est également parsemé de nombreux à-côtés, comme la découverte de raccourcis, les méga-créneaux à faire au frein à main, ou encore les sauts gigantesques à effectuer à certains endroits.
Le paradis de la tôle froissée
En terme de challenge, il y a assurément de quoi faire. La durée de vie donc est assurée, même si d'une certaine manière c'est d'une manière artificielle, puisque la remise à zéro des épreuves à chaque obtention d'un nouveau permis nous impose d'en faire et d'en refaire une grosse quantité... Mais là où le jeu impressionne, c'est sans aucun conteste dans sa partie technique. Comme je vous le disais plus haut, la ville est vraiment belle et la modélisation des caisses l'est tout autant. Les déformations que ces dernières subissent lors des impacts sont plus détaillées que jamais, le tout servi par un moteur qui affiche soixante images par seconde sans une once de ralentissement. La grande classe. En fin de compte, si le gameplay s'avère répétitif, la récupération des soixante-dix voitures sert de carotte pour appâter le chaland. A côté de ça, l'absence de multi-joueur local est presque compensée par un superbe mode online, qui met l'accent sur la simplicité d'utilisation et qui à coup sûr rameutera beaucoup de monde. Un dernier mot sur la bande son avant de conclure, car cette dernière est loin de casser pas des briques... Si le Paradise City des Guns'n'Roses accompagne parfaitement le jeu, on se demande en effet ce que d'autres morceaux comme Girlfriend d'Avril Lavigne viennent faire là.
Le meilleur reste à venir ?
Finalement, Criterion a réussi à renouveler la série tout en conservant ce qui en a fait le succès. Bien que le choix de l'environnement ouvert était fort prévisible (tout le monde s'y est mis depuis longtemps), il a été très bien mis en oeuvre. Si l'on fait abstraction de la relative répétitivité qui s'installe au bout d'un moment, il faudra quand même parcourir des milliers de kilomètres et froisser énormément de tôle avant de finir le jeu à 100%. Quant à ce nouveau moteur, déjà parfaitement au point, il laisse présager du meilleur pour la suite, à condition que Criterion corrige les deux, trois broutilles gênantes qui nous laissent tout de même sur notre faim.