Acheter un Burnout, c'est un peu comme aller chez le clown McDo'. On sait pourquoi on y va, combien ça va coûter et qu'on aura moins faim après. Voire un peu mal au bide plus tard, en bonus, mais la comparaison avec la célèbre série de course d'EA s'arrête bien avant. Du moins, j'ose l'espérer pour vous. Reste à savoir si ce burger est bien cuit, froid ou - miracle - comme sur la photo du menu. Bref, le test, tout de suite !
Pour tous les joueurs PC, la frustration est grande. Burnout Dominator est quand même le cinquième opus de la série à leur passer sous le nez alors que les possesseurs de PS2 sont à la limite de l'indigestion. Et en tant que joueur PC, je voulais juste rappeler à monsieur EA qu'une adaptation SERAIT QUAND MEME UNE BONNE IDEE... Voilà, ça, c'est fait.
C'est dans les vieux pots...
Parlons du jeu maintenant. Figurez-vous qu'il s'agit d'un jeu de caisses, violent au possible, où mettre son adversaire dans le vent - mais vraiment, avec les 4 pneus vers le ciel - est récompensé par une dose de boost considérable. Et le boost, c'est bon, mangaizan. Surpris hein ? Certes, vous vous doutiez bien que ce titre ne s'était pas transformé en simulation de coiffage de poney. En revanche, l'annonce du retour du boost version Burnout 2 va en réjouir plus d'un. À vous les combos de oufs malades où on enchaîne les jauges. Personnellement, j'ai les mains un poil crispées sur le pad en fin de course avec ce système, mais ça doit être mon grand âge qui commence à faire parler l'arthrite (ahem). La bonne nouvelle c'est que ça fonctionne : impression de vitesse et stress sont en rendez-vous. C'est d'autant plus vrai que les "civils" sur votre chemin redeviennent de vrais boulets. Terminé le système moisi de Burnout Revenge où on pouvait se la jouer caïd de l'asphalte en détruisant tout sur son passage. Il va falloir se rappeler vos premières parties et slalomer avec doigté entre tous ces escargots, véritables chicanes mobiles. Voire les frôler le plus possible, pour grappiller des points dans certaines courses.
Des joies simples
On retrouve donc tous les fondamentaux qui ont fait le succès de la série. Takedown à gogo, dans toutes les variations possibles (mur, vertical, signature, etc.) et boost "à l'ancienne". Aucun doute, c'est toujours aussi jouissif. Rien de mieux qu'un bon "revenge takedown" pour laver l'affront que vient de vous faire l'intelligence artificielle de votre PS2. Comme cette dernière ne vous fera pas de cadeaux, inutile de prendre des gants, surtout que vous aurez besoin de ces takedown pour remplir votre jauge de boost rapidement. Dans les dernières courses, c'est la condition de base pour réussir à décrocher les chronos nécessaires aux médailles d'or. La mauvaise nouvelle est que le temps sera loin d'être votre seul problème. Les points comptabilisés lors de vos prises de risque (dérapages, sauts, rouler à contre sens, etc.) seront aussi ultra important. Le nouveau mode de jeu "Déjanté" porte du reste un nom explicite : il vous obligera à combiner risque (pour gagner un max de points) et classement. Bon courage...
Les autres styles d'épreuves sont déjà connus : Eliminateur (le dernier gicle à intervalles réguliers), Drifts (un nombre de mètres de dérapage spécifique à réaliser), Road Rage (mon préféré, enchaîner un nombre donné de takedown dans un laps de temps limité), etc. Seule disparition à déplorer, le mode Crash, où il fallait totaliser un certain nombre de points en réalisant une cascade improbable. Dommage, c'était sympa pour pouvoir décompresser entre deux courses ou les défis entre potes handicapés du paddle...
Petite nouveauté sympa, les raccourcis "signature" : chaque circuit dispose d'une partie clairement "cassable" sur un bord de la route. Envoyez un adversaire ouvrir le chemin d'une pichenette de pare-choc et vous aurez accès à ce passage dans toutes les épreuves qui vont se dérouler dans le coin. Loin d'être un gadget, cette possibilité sera le seul moyen pour beaucoup d'atteindre certaines médailles d'or...
Pump up the volume !
Un Burnout se doit d'avoir une bande-son de qualité et cet épisode, s'il ne fera pas date de ce côté là, est largement au-dessus de la moyenne. The Frattelis, N.E.R.D., Avril Lavigne (en espagnol por favor !), une tonne de groupe rocks inconnus (Wired All Wrong ? Vous connaissez ?) mais parfaits en fond sonore de courses déjantées, le contrat est rempli côté audio. Le reste de la réalisation fait honneur à la PS2 qui impressionne toujours. L'animation est rapide et fluide, les graphismes détaillés bien qu'un peu aliasés par rapport aux standards actuels (eh oui, on s'habitue à la HD...). Techniquement, le seul point négatif vient se nicher dans la gestion des sauvegardes automatiques. Ces dernières prennent trop de temps après chaque course, ce qui ajouté aux écrans d'habillage inter-épreuves (pourtant très réussis), casse vraiment trop le rythme des parties. Rendez-vous service, désactivez les autosaves et achetez-vous un cerveau pour ne pas oublier de sauvegarder avant de quitter le jeu...
La suite, patron !
Pas aussi complet qu'on le souhaiterait, ce Burnout Dominator reste une excellente cuvée. Mon appréciation reflète surtout le manque d'innovation et la disparition du mode crash, ne vous méprenez pas sur la qualité de l'ensemble. Il ne reste plus qu'à savourer et en attendant que Criterion ponde une mouture aussi maniable et jouissive sur PS3 et Xbox 360, avec cette fois un aspect visuel à s'exploser les rétines, un mode online complet, quelques nouveautés pour (enfin) nous surprendre et des temps de "pause" entre les courses plus courts. Et une version PC. Avec mode online ! Siouplé ? Allez. Merci.
PS : pour une fois qu'un site de "pub" pour un jeu est marrant, profitez de Kahrashin.com pour aller vider vos poumons... :P