Présenté par ses géniteurs comme un FPS multi-joueurs à petit budget pouvant soutenir sans rougir la comparaison avec les ténors du genre, Blacklight : Tango Down s'est mis d'entrée de jeu la grosse pression. Et forcément, face à une telle grande gueule, difficile d'être indulgent à l'autopsie.
Sur le papier, Blacklight a pourtant tout pour séduire : Unreal Engine, sept modes de jeu, douze cartes, quatre missions co-op, des armes customisables à l'infini (et au-delà ou presque) et surtout, un prix tout rikiki de même pas 15 euros. Mais à peine lancé, la vérité fait mal et le jeu trahit rapidement son manque de moyens. Comme quand on découvre les photos de Madonna avant sa séance de Photoshop.
Déjà, vous pouvez oublier les maps en co-op : elles sont d'un ennui dramatique, mal scriptées et hautement répétitives. Ce sera certes l'occasion de tailler une bavette avec vos potes en ligne, mais vous risquez rapidement d'oublier de jouer. Reste le multi, cœur du titre, sur lequel reposent désormais tous nos espoirs. Malheureusement, ne tournons pas autour du pot, il n'y a pas grand-chose à sauver.
Oh le carnage !
Entre l'équilibrage assez approximatif des différentes armes (la SMG plus performante à longue portée que le fusil de sniper, si si je vous jure), les maps qui souffrent d'un design archaïque (bienvenue en 1992) et qui incitent au camping permanent ou au spawn kill (rester face aux points d'apparition des joueurs pour les massacrer sitôt arrivés), et les parties qui se vident en cours de jeu sans qu'aucun équilibrage automatique ne vienne y remédier, ça fait beaucoup de points noirs qu'il est difficile d'occulter. Et si c'est le host de la partie qui se déconnecte, vous êtes bon pour recommencer à zéro. Oui, mieux vaut en rire.
Certes, il y a bien quelques "innovations" (j'insiste sur les guillemets, après on va croire que je suis sérieux), mais elles se réduisent bien souvent à de fausses bonnes idées. Prenez par exemple le Viseur d'Hyper-Réalité qui permet pendant quelques secondes de repérer ennemis et munitions sur la map. Constat ? Il s'avère bien souvent inutile, d'autant qu'il vous rend totalement vulnérable pendant la durée de son utilisation.
Blacklight, le côté obscur du FPS
Et la customisation des armes alors, gros argument des développeurs ? Même si elle peut amuser au début, elle s'avère très vite laborieuse. Surtout après avoir constaté le manque d'équilibrage dont je parlais plus haut. Je passerai en vitesse sur l'aspect technique qui démontre que même avec un bon moteur comme l'Unreal Engine, on peut aussi réussir à faire des trucs très moches. Achievement unlocked. Bien joué les gars.
Si vous êtes nostalgique de gameplay antédiluvien, de maps génériques et de graphismes datés, si vous ne succombez pas facilement à l'ennui et que vous êtes complètement fauchés, il y a peut-être une mince chance pour que Blacklight : Tango Down soit fait pour vous. Enfin, testez quand même la démo avant de passer à la caisse, et ne venez pas dire que je ne vous avais pas prévenus.