Disponible sur PC, Xbox 360, PS3 et Wii U, Batman : Arkham Origins ne sort pas sur PS Vita et 3DS... A la place, c'est Batman : Arkham Origins Blackgate, du nom de la prison de Gotham City, qui nous est proposé sur ces deux consoles portables. Un jeu développé par Armature et qui se déroule chronologiquement peu de temps après les évènements de l'antépisode de Batman : Arkham Asylum et Batman : Arkham City. Mais que vaut donc cette version portable dans laquelle Batman va devoir remettre de l'ordre dans une prison qui n'en a plus que le nom ?
Si, au regard des capacités de la 3DS, on peut comprendre que la console de Nintendo bénéficie d'une version dédiée de la part de Warner Bros. Games, la première chose que l'on se dit concernant la sortie du même jeu sur PS Vita (les graphismes sur la console Sony sont juste un poil plus léchés), c'est qu'on est déçu ! Au regard de ses performances, la PS Vita aurait en théorie pu accueillir Batman : Arkham Origins, et on imagine bien qu'il s'agit plutôt d'une décision relevant d'une stratégie commerciale... Ce qui est d'autant plus dommage quand le jeu qui le remplace ne tient absolument pas la comparaison.
Comme un animal en cage
Le pitch du jeu est simple : c'est la zone à Blackgate et les gros caïds que sont Le Pingouin, Black Mask et le Joker se partagent la prison pour chacun y faire régner sa loi. L'Homme Chauve-souris va donc se jeter dans le gueule du loup pour remettre les fauves en cage, aidé en cela par la femme féline, Catwoman, ambiguë comme toujours. On se retrouve ainsi avec un titre en 3D, mais sur un plan 2D vu de côté, que certains ont bien vite fait de décrire comme un "Metroidvania". C'est bien trop d'honneur pour ce Batman : Arkham Origins Blackgate, qui se parcoure surtout en ligne droite, est extrêmement dirigiste et qui propose des allers-retours pénibles. Ce jeu réservé aux portables souffre d'un cruel manque d'idées, d'ambition et de rythme. S'il reprend le système de combat et les gadgets d'Arkham Origins, c'est plus comme un gimmick que pour offrir quelque chose de prenant à travers son gameplay. Ainsi, plutôt que d'avoir le sentiment d'incarner Batman, on a l'impression d'être un hamster dans un tube, ou plutôt une fourmi dans un labyrinthe de verre, tant tout est riquiqui sur l'écran d'une 3DS classique.
Infiltration et combats de boss, pas honteux, ne relèvent pas beaucoup l'intérêt général du titre, vraiment trop peu inspiré et sur lequel on peste bien souvent. Car pour découvrir certains secrets, il faudra scanner (par simple pression de l'écran tactile de la Vita et de la 3DS) TOUS les écrans du jeu ! Une façon de faire très fastidieuse, à l'image de la progression générale. Enfin, pour en finir avec ce Batman : Arkham Origins Blackgate, on ne peut pas s'empêcher de trouver ridicule ces cinématiques en images pas vraiment animées, ou si peu. Ne pouvait-on pas au moins profiter d'une animation correcte pour ces dessins qui bougent de manière si souvent ridicule ? Je ne crois pas que la limitation technique soit un problème sur ce point...
Si Batman : Arkham Origins s'intègre admirablement dans la série crée par Rocksteady, il n'en est pas de même pour cet opus PS Vita/3DS nommé Blackgate. Sans idées neuves, sans rythme, avec quelques éléments de la brillante série utilisés ici comme gimmicks, les joueurs nomades feraient mieux de se faire à l'idée qu'ils ne seront pas Batman dans le train, le tram, le bus ou le métro. Enfin pas sur consoles portables en tout cas.