Avadon : The Black Fortress, le dernier RPG de Spiderweb Software, débarque sur iPad. Je n'ai pas de iPad, mais voilà une bonne occasion de sortir le test pour Gameblog, le jeu étant dispo depuis quelque temps sur PC et Mac. Le portage est paraît-il très correct, mais le jeu alors ?
Ce test, c'est un peu le test de tous les jeux Spiderweb Software, une boîte de développeurs confectionnant du bon vieux RPG en 2D à la Ultima depuis des années. Ils se sont fait connaître avec la série des Avernum (ex-Exile) que j'ai suivis attentivement, et aussi avec les incontournables Geneforge. Les deux licences sont assez différentes. La première propose de contrôler un groupe de quatre personnages à travers un vaste monde que l'on peut explorer librement. On y trouve toujours un scénario principal captivant et différentes quêtes annexes. Lancer un Avernum, ça a toujours eu ce même effet que pour les Ultima pour moi : l'impression de rentrer chez soi. Geneforge, de son côté, ne vous donne qu'un personnage, capable de manipuler la vie pour créer des alliés monstrueux. Dans son fonctionnement, le jeu ressemble beaucoup plus à un RPG moderne type Dragon Age ou Mass Effect. Les scénarios sont en général excellents et proposent de nombreuses fins possibles, rarement très joyeuses.
C'est la crise pour tout le monde
Avadon est une nouvelle licence combinant un peu toute cette expérience du RPG. On y joue un guerrier fraîchement recruté par une entité politique chapeautant l'unification de plusieurs royaumes se détestant cordialement. Le Gardien d'Avadon est un type louche et les méthodes de cette police indépendante plus crainte que respectée sont expéditives. Quelques royaumes "hors pacte" du continent de Lyaneus, comme l'Empire Tawon, n'hésitent pas non plus à vous mettre des bâtons dans les roues. Après quelques missions de maintien de la paix, on comprend vite qu'il faudra un jour ou l'autre choisir son camp. Mais avant cela, dans une période troublée durant laquelle Avadon semble sous la menace d'un complot, il va falloir faire ses preuves.
Esprit de corps
En tant que Bras d'Avadon (Hand, en anglais. Pas de VF pour ce jeu, désolé), à vous les basses besognes. Les espions et les sages de l'organisation étant les Yeux, et votre chef direct étant le Coeur. Avadon propose quatre classes de personnage, vous devrez donc choisir entre guerrier, shadowalker (assassin), shamane ou sorcière. Chaque profession possède trois branches de développement : attaque, défense et support, ce qui vous permet un bon panel de compétences offensives ou défensives, de malédictions, de soins, etc. La forteresse d'Avadon abrite aussi quatre autres compagnons (un de chaque classe) que vous pourrez / devrez emmener avec vous en mission. En général en groupe de trois, vos deux suivants n'hésitent pas à discuter entre eux, à donner leur avis sur les situations rencontrées comme dans un bon RPG Bioware. Ils vous aideront à appréhender avec un esprit plus ouvert des sociétés et des coutumes vraiment hétéroclites. En retour, vous vous intéresserez à leurs problèmes respectifs, sauf si vous décidez de les traiter comme des chiens.
Qui va piano va sano
Le Pacte est réellement un sacré bazar... Il faut dire qu'un siècle à peine auparavant, tous ces peuples s'entredéchiraient. C'est la grande force du scénario d'Avadon, mais aussi sa faiblesse. On comprend très vite qu'il va y avoir un clash, mais Spiderweb a besoin de beaucoup de temps pour poser l'univers de ce premier titre. Les choses avancent donc très doucement, même si les personnages gagnent en puissance avec une régularité qui fait plaisir. Autre souci : avec ces compagnons et ces nombreuses fins possibles à gérer, Spiderweb reste très prudent sur le déroulement du scénario. Le tout est donc très linéaire et vaguement prévisible... pas forcément dans les événements, mais dans la construction : on sait quel pays on va visiter ensuite, et celui d'après. On sait que chaque compagnon va donner lieu à une mission spéciale, et le processus est toujours le même... Bref, ça manque un peu de surprises et retournements de situation.
Avadon : The Black Fortress avance un énorme potentiel pour les épisodes suivants. Peut-être que j'aurai un iPad d'ici là ? Mais ce premier opus semble déjà impeccable et très prenant, quel que soit le support. Le système de développement et les combats transpirent l'expérience de Spiderweb dans le domaine : c'est vraiment bien foutu. Un peu trop bourrin ? Certains combats vous remettront à votre place, même si on en aurait souhaité plus. Quant aux décisions à prendre, elles s'avèrent toujours très difficiles, dans des contextes où absolument rien n'est bon ou mauvais. Ne vous attendez pas à être un héros acclamé : vous-même questionnerez jusqu'à la fin vos propres décisions, alors les autres peuvent bien penser ce qu'ils veulent...
Avadon : The Black Fortress est disponible sur PC & Mac pour 25$ et iPad pour 9,99$. Les contraintes du marché... Vous pouvez aussi essayer la démo.