L’histoire d’amour entre le petit robot et PlayStation remonte à plus de 10 ans déjà. Oui, déjà. À l’époque, c’était pour The Playroom, petit coin de paradis pour plusieurs démos censées mettre en avant les dernières technologies employées par Sony pour ses consoles de salon, mais aussi la VR. Le petit robot Astro (si c’est bien son nom) est né. Il faudra attendre 2018 pour que la Team Asobi nous montre vraiment de quoi elle est capable avec l'excellent Astro Bot Rescue Mission à destination du premier PSVR (on veut d’ailleurs une version PSVR 2, bon dieu !). Un jeu de plateforme qui semble classique, sur le papier, mais qui va rapidement dévoiler un capital sympathie évident. C’est beau, immersif et bourré de références à PlayStation. Là, c’est la mascotte qui est née.
Téléportation maintenant en 2020 avec la sortie de la PS5. Sur la console, un jeu est directement intégré sur le SSD : Astro’s Playroom. Dans le fond, le principe est le même que celui de l’époque sur PS4. On est ici pour redécouvrir l’histoire et l’évolution de l’écosystème PlayStation, en profitant des nouveautés de la PS5. Là encore, ça fait mouche, puisque si le jeu tourne bien essentiellement autour de Sony et ses consoles, il se dégage aussi autre chose : l’odeur d’un très bon jeu de plateforme et d’un gros potentiel pour le petit robot Astro lui-même. Alors lorsque le studio nous a annoncé débarquer avec un nouvel opus XXL entièrement consacré à son petit personnage, inutile de dire qu’on l’a gardé à l’oeil, et sans surprise, on a bien fait !
La meilleure exclusivité PS5 de l'année, elle est là !
Au Summer Game Fest 2024, notre camarade Suttercane avait pu jeter un œil sur Astro Bot, la nouvelle exclusivité PS5, et en était ressorti conquis et curieux. Difficile de prétendre le contraire, le jeu est une franche réussite. Comptez quinze ou seize heures au maximum pour en faire le tour à 100%. Sur le papier, ce n’est pas bien long, mais pour un jeu de plateforme qui enchaîne les niveaux à la vitesse du son, c’est quand même pas mal du tout. Dans tous les cas, clairement, on ne les voit pas passer. Astro Bot a ce petit quelque chose qui fait que l’on sait quand on lance une partie, mais pas quand on va s’arrêter. Un goût de reviens-y et de plaisir sucré qui nous ramène clairement à l’enfance, à l’époque où Mario était seul roi.
D’ailleurs, Astro emprunte beaucoup au plombier. Des mondes colorés avec une identité remarquable au premier coup d’œil, une ambiance légère et adorable ainsi qu’un gameplay accessible et extrêmement jouissif. Pas de prise de tête possible avec Astro Bot, le jeu ne viendra jamais chatouiller vos nerfs. Il se contentera de faire régulièrement appel à votre dextérité lors de certaines séquences qui demanderont parfois un peu de doigté. On pense notamment à toutes ces micro-planètes à faire d’un trait sans se rater, qui consiste en une succession d’obstacles où réflexes et timing sont la clé. Mais ce sont bien là les seuls vrais challenges d'Astro Bot, qui ira chercher son plaisir ailleurs. Et quel plaisir !
Une lettre d'amour à PlayStation
Ici le jeu titillera davantage notre corde sensible de joueur de longue date tout en cherchant à amadouer les néophytes. Un pari totalement réussi. Oui, si vous êtes fan de PlayStation et de son écosystème depuis la nuit des temps, vous allez prendre un pied monstre. Les références sont nombreuses, la PS5 est une fois encore au cœur du jeu et représente le vaisseau-mère que l’on doit justement réparer en parcourant l’univers, mais c’est bien tout ce qui gravite autour qui importe. Et là, on ne parle pas que des exclusivités, évidemment presque toutes présentes. Certaines auront même le droit à un vrai traitement de faveur des plus réussis, ce qui permettra d’ailleurs à Astro Bot de varier les plaisirs en proposant un gameplay unique à ces moments précis. La mise en scène explose, le level design devient carrément inventif... ces quelques passages sont de vrais délices, plus que tout le reste qui est pourtant d'ores et déjà de haute volée. Mais je vous laisse la surprise, pas d’exemple explicite ici.
Mais ce n’est pas parce que les grosses licences PlayStation, anciennes comme récentes, brillent plus que d’autres qu’elles sont les seules. Ah non. Un très, très, TRÈS grand nombre de franchises toutes aussi cultes les unes que les autres sont de la partie. Clins d’œil, représentations sous la forme de petits robots ou de personnages chibi… Astro Bot est une lettre d’amour aux jeux vidéo et plus seulement à PlayStation. Même si, évidemment, on est et restera bel et bien dans l’univers de Sony.
Quel plaisir de retrouver sa Dualsense, merci Astro Bot !
Astro Bot est spécialement taillé pour la PS5 et rien qu'elle. C’est le vaisseau-mère, un lieu de culte, un foyer qui explose dès les premières secondes en laissant dériver des morceaux dans une galaxie de niveaux à parcourir. On partira alors à la recherche des parties de cette PlayStation 5 mère en chevauchant notre vaisseau DualSense, la manette, indécrottable alliée de notre petit robot, de la console mais aussi notre lien avec le jeu en lui-même. Outre les technologies de la manette toutes mises à contribution, le 4e mur en prend un coup de temps à autre. Là encore, on a envie d’hurler à la Team Asobi de nous sortir un nouveau volet PSVR, on a envie de replonger complètement, l'appel est trop fort.
Si la sensation d’avoir entre les mains un nouveau jeu vitrine pour la PS5 est palpable les premières minutes, rapidement, c’est bien Astro qui prend le dessus. Alors évidemment, il utilise tout ce que la console et sa manette peuvent lui offrir : retour haptique aux petits oignons, utilisation des gâchettes adaptatives, détection de mouvement du pad, chargements ultra-rapides qui donnent l’impression que le jeu ne s’arrête jamais… D’ailleurs, Astro Bot nous rappelle combien la DualSense est un petit bijou sous-exploité. Chaque niveau se transforme en expérience ludique. On est comme des gosses dans un bassin tactile, on va carrément essayer d’aller marcher sur toutes les textures possibles pour les ressentir au bout du pad. Le travail avec le retour haptique est impressionnant, le rendu est incroyable; c'est certainement l'un des meilleurs (pour ne pas dire le meilleur) et des plus aboutis à ce jour.
Un jeu hyper accessible, sans prise de tête
Et malgré l’omniprésence de symboles PlayStation et tout ce qui s’en rapproche, Astro Bot se crée son propre univers. Un monde constitué de niveaux variés aux thématiques marquées et parfois marquantes, là encore bourrés de références aux grandes (et petites) licences du jeu vidéo. Les développeurs se sont vraiment éclatés et nous en mettent plein la vue avec un level design imaginatif qui pousse même vite à la contemplation. Techniquement, c’est superbe, de très haut niveau, mais c’est surtout la direction artistique qui importe ici. Colorée, rondouillarde… c’est une boîte à jouets géante, une antre à l’imaginaire débordante. Que l’on soit sous l’eau parmi les poissons-bouées, dans le ciel sur des pots de fleurs géants ou dans un sablier gigantesque… on en prend vraiment plein les mirettes. Impossible de tout énumérer tant il y a à voir. Les environnements sont extrêmement variés, même si l’on retrouve ça et là certains biômes de temps à autre. Le fait est que l’on voyage et quand on voit la pléthore de niveaux que l’on aura à faire, ça force le respect.
Seul bémol, ça passe parfois trop vite. Certains niveaux s’expédient à la vitesse du son et ce même si l'on a parfois un combat de boss à la clé. D'ailleurs, ces derniers sont vraiment excellents dans leur mise en scène à défaut de réellement proposer de gros challenge. Mais de toute façon on le sait depuis le départ, ce n'est pas le genre de la maison. Parfois on ne va pas le cacher, ça manque un peu mine de rien. Le jeu aurait pu gagner à proposer davantage de difficulté, il y a vraiment de la marge. Ici, l'échec et le Game Over n'existe tout simplement pas.
J’ai aussi envie de pester contre la bande originale puisqu’il y a beaucoup trop de repompages des jeux précédents, notamment d'Astro’s Playroom. Alors oui, beaucoup de mélodies restent en tête et certaines des nouvelles sont vraiment amusantes puisqu’elles reprennent parfois (en remixant) des thèmes que l’on connaît que trop bien. Mais un peu plus de nouveauté là-dessus n’aurait pas fait de mal, surtout qu’on a vite l’impression d’en avoir fait le tour.
Astro Bot est un pur délice, un jeu qui fait du bien
Pas de quoi bouder son plaisir toutefois, puisque la variété des environnements prendra le dessus et surtout, le gameplay se renouvelle très souvent. Il sera sûrement moins percutant qu’un It Takes Two qui reste tout de même un monument dans le genre, mais on s’en rapproche. Astro Bot reprend ses bases de bon petit plateformer et les transforme en quelque chose de véritablement amusant, mais surtout très malin. Tout au long de l’aventure, on trouvera de temps à autre des pouvoirs, dont certains sont parfois liés à des franchises cultes et là, c’est l’éclate tellement c’est drôle. La plupart du temps en revanche il s’agit de petites compétences inédites.
Une poule jetpack, un Pingouin booster, des mains de singe… il existe plus d’une dizaine de transformations différentes qui sont autant de manières de jouer même si, au final, certaines se ressemblent un peu. On pense notamment à tout ce qui est réacteurs dorsaux et jetpack. Mais quand il décide de sortir de sa coquille, le jeu brille. Devoir par exemple bouger la manette pour s’accrocher à des parois, ou jouer des gâchettes avec un certain timing pour réussir son escalade a quelque chose d’enfantin et de grisant. Là encore, ça nous ramène à l’époque que certains ont connue, lorsque l’on se penchait de tout son corps pour prendre un virage dans un jeu de course ou que l’on faisait sauter la manette pour permettre à notre héros de pixels de prendre de l’élan. Tout ça, on le refait dans Astro Bot, sauf que cette fois, ça fonctionne. Oui, je suis redevenu un gamin en jouant et j’ai adoré ça. Ça fait longtemps que je ne m'était pas autant éclater et ça fait un bien fou !