Après deux aventures chevaleresques, The Gentlebros prend un virage avec Cat Quest 3. Exit les plaines verdoyantes et les accents moyenâgeux, un nouveau chat héroïque nous embarque pour une grande quête entre terre et mer. Mais, le studio n'oublie pas l'ingrédient qui donne tout sa saveur à sa licence depuis le début : un humour omniprésent.

Plus coloré, plus léger, ce troisième opus surgit comme un bon petit jeu pour se vider la tête à la fin de l’été et en cette période de rentrée. Et il est d'ores et déjà disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox ONE, Series X|S et Nintendo Switch. Seulement, cette approche un peu différente fonctionne-t-elle aussi bien que les premiers jeux ? Réponse avec notre test.

Une histoire de mou-chat-illon

À l’image des précédents volets, ce Cat Quest troisième du nom se vit comme une aventure à part. Pas besoin, dès lors, d’avoir posé la patte sur les deux premiers opus. Bien sûr, le jeu ne se prive pas de clins d’œil qui feront d’autant plus plaisir aux fans de la première heure. Mais, si vous êtes nouveau dans la licence, vous pouvez embarquer sans problème !

Une nouvelle fois, on incarne un petit chat blond (ou une chatte blonde, vous avez le choix désormais) qui se présente comme l’élu dans un monde en plein déséquilibre. Accompagné du Capitaine Chapoté sous forme spectrale, une grande quête à la recherche du One Piece de l’étoile polaire démarre en mer des Charaïbes.

Cat Quest 3.
© AUR pour Gameblog

De nouveau, le scénario est avant tout un prétexte à l’aventure et à l’exploration. Malgré les grands enjeux évoqués, le contexte de la piraterie offre un cadre plus léger que l’aspect épique qu’on retrouvait surtout le deuxième opus. Ici, la quête principale sert avant tout de fil rouge pour nous faire progresser dans un monde aussi marin que terrestre. Cette fois, en effet, notre statut de pirate nous entraîne sur les eaux, pour voguer d’île en île à la rencontre des locaux, souvent plus offensifs qu’amicaux.

Si vous avez l’âme d’un explorateur - comme moi -, vous ferez rapidement le tour de la map. Cela dit, le jeu en lui-même invite plutôt à se concentrer sur une zone, puis une autre. Sans se perdre d’une terre à l’autre, il faut compter sur une durée de vie de 5 à 6 heures. Mais, si vous êtes curieux, vous pouvez facilement 2 à 3 heures de croisière en plus pour percer les secrets de cet open world plein de mystères.

C’est d’ailleurs ce qui fait le sel de cette Odyssée. On se plaît à découvrir le monde et toutes les petites quêtes annexes qu’il recèle. Elles en deuxièmes même plus captivantes que l’histoire principale. Seul bémol : le manque de concordance entre les objectifs donnés et leur localisation. Plusieurs fois, je suis retournée parler à un PNJ pour savoir où je devais accomplir ma mission, car ce n’est pas indiqué clairement sur la map. Autant, avec une seule quête, c’est jouable. Mais, dès qu’on cumule, il vaut mieux avoir une bonne mémoire.

Cat Quest 3.
La carte de Cat Quest 3 indique l'endroit où la quête vous a été donnée et pas là où vous devez aller. © AUR pour Gameblog

Alors, même si l’histoire reste superficielle, j’ai adoré retrouver cet humour qui caractérise si bien la licence. Les rencontres dans Cat Quest 3 sont toujours hautes en couleur. On se régale des animations, des jeux de mots à foison et des références méta à l’image de l’équipage électrique de Metallichat. Dommage, qu’avec un tel clin d’œil musical les thèmes du jeu soient vite redondants. Pour autant, l’ensemble est porté par une OST qui nous plonge parfaitement dans une ambiance de piraterie. Tout est ainsi réuni pour se prendre pour un vrai boucanier.

Un jeu qui sort les griffes face aux pi-rates

Comme les deux précédents volets, ce troisième Cat Quest est l’aventure qu’il faut aux petits (et même aux plus grands) pour se lancer dans la grande aventure du jeu vidéo. Poussant encore davantage le curseur de l’action-RPG, tout en restant en surface du genre, le jeu trouve le bon équilibre entre prendre par la patte et inciter à l’exploration par soi-même.

La prise en main est on ne peut plus facile : une touche pour les attaques au corps-à-corps, une autre pour les attaques à distance, et deux autres pour les sorts. Voilà ! Ensuite, il ne reste plus qu'à faire preuve d’une agilité féline pour esquiver ses adversaires et en venir à bout.

Cat Quest 3.
Les pi-RATES aiment bien nous barrer la route. © AUR pour Gameblog

Et ce n’est pas chose si aisée… Le défi n’est vraiment pas insurmontable, mais un poil déséquilibré. Par exemple, les débuts sont ardus, faute d’expérience et d’amélioration suffisante, certes. Mais, plus tard,  certains moments supposés accessibles comprennent des ennemis qui sont de vrais sacs à PV. À l’inverse, l’exploration faisant, on en arrive à décupler ses stats et rouler sur le jeu bien avant la fin.

Heureusement, la variété du gameplay entre exploration terrestre et maritime permet de varier les plaisirs. Et les adversaires ont justement le pied marin. Les batailles navales ne sont pas les plus passionnantes, mais elles cassent la dynamique des îles. Ainsi, on se lasse moins vite que sur les précédents Cat Quest.

D’ailleurs, cet opus pousse également l’aspect personnalisation légèrement plus loin. On a toujours une tenue complète à customiser, mais le navire aussi ! J’aurais bien aimé le façonner à la manière de The Legend of Zelda: Phantom Hourglass. Mais, ici, il ne s’agit de lui octroyer des bonus de durabilité ou d’attaque. Mais, là où la gestion de l’équipement devient plus complexe, c’est en mode multijoueur.

Cat Quest 3.
Tout pour être un vrai pirate ! © AUR pour Gameblog

Jouer en siamois à Cat Quest 3

La chat-sse au trésor de Cat Quest 3 se fait aussi bien en solo qu’à deux, en coopération locale à deux. Les équipes de The Gentlebros se sont assurées qu’il soit on ne peut plus facile de rejoindre la partie en cours de route pour le second joueur. Rendez-vous à l’un des nombreux poteaux de repos et inviter l’autre à prendre part à l’aventure comme “mercenaire”.

C’est d’autant plus grisant de faire l’expérience en duo. On rit à deux. On vient à bout des ennemis à deux. Mais, on partage aussi nos compétences et notre équipement à deux… ce qui n’est pas des plus logiques, il est vrai. Le second joueur n’a pas de progression propre. La sienne se calque sur celle du joueur principal. Cela vaut aussi pour l’inventaire et les pouvoirs. Il faut donc se mettre d’accord pour personnaliser chacun son personnage sans empiéter sur l’autre. J’ai donc cédé mon plus beau couvre-chef à ma partenaire de jeu. Mais sans rancune car, notre travail d’équipe s’en est trouvé renforcé.

Le jeu n’impose pas l’entraide, en ce sens où il n’y a pas d’énigme qui demande d’interagir avec l’autre pour en venir à bout. J’aurais apprécié quelques combo spécialement conçus pour ce mode multijoueur, mais il faut comprendre que l’essence de Cat Quest 3 est avant tout la légèreté et l’amusement. À part une lisibilité des combats plus confuse à deux, je pense déjà à tous les parents qui laisseront la main à leur enfant et joueront les mercenaires à ses côtés pour l’accompagner pendant qu’il ou elle vivra sa meilleure vie de corchaire. De bons moments de complicité sont à prévoir, je vous le garantis.

Cat Quest 3.
© AUR pour Gameblog

Un troisième Cat Quest encore plus beau

J’ai pu tester Cat Quest 3 sur PS5. Et, permettez-moi un énième jeu de mots, mais c’est une version chat-crément bien huilée. L’ensemble est fluide et ne souffre d’aucun ralentissement, même en présence d’un grand nombre d’ennemis. Et c’est d’autant plus appréciable en bateau. On a tout simplement l’impression de glisser sur l’eau. Ainsi, la maniabilité n’est pas freinée par des effets de saccades. Un vrai plaisir.

Visuellement, le jeu est très dynamique. Les effets spéciaux ne sont pas spectaculaires, mais assez frénétiques en combat. Pour autant, il n’y a pas de problème d’affichage à regretter. Il faut dire que Cat Quest 3 n’est pas un jeu gourmand techniquement. Il sait se contenter de peu pour une mise en scène vivante. Faire trembler l’écran ou le texte suffit amplement et colle à l’aspect cartoonesque de la licence.

Cat Quest est une licence représentative des jeux qui parviennent à se faire un nom sur la scène indé : une formule modeste qui prend en grandeur grâce à une forte personnalité. Et ce troisième volet pousse le curseur encore plus loin, et plus que tout l’aspect narration, cela passe par la pâte graphique. Le jeu est encore plus coloré, encore plus lumineux que les précédents opus. L’aspect 2,5 D est encore plus beau cette fois. Les traits sont affinés pour des dessins plus détaillés. D’opus en opus, les Gentlebros parviennent à se surpasser.