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2014 aura été l'année où le détestable Pippo Inzaghi a trouvé son maître. Comme cet as de la simulation et du hors-jeu, combien de fois ais-je été signalé dans ces positions peu enviables, évoluant toujours à contre-temps de mes camarades de Gameblog ? J'avoue m'être complètement désinteressé de tout ce qui fait le sel de cette industrie. J'attends encore, en vain, les offrandes de mes habituels serviteurs, Naughty Dog, Ubisoft, Rockstar, si créatifs par le passé, qui ne m'auront bazardé que du réchauffé.
Ce désamour, c'est aussi la faute aux gens déambulant dans ce "milieu" avec des idées bien arrêtées sur notre média. Alors que certains veulent l'emmener sur d'autres terrains, histoire de voir si l'herbe y est plus fertile (réalité virtuelle, expériences courtes et intimes), les plus conservateurs cèdent trop facilement aux sirènes des critiques gratuites et des polémiques insupportables. Du coup, je suis complètement sorti du match, délaissant la préparation foncière (toujours pas de next-gen pour moi) pour explorer d'autres pistes que le jeu vidéo. Mais devant l'enthousiasme de mes confrères pour la prochaine saison, je compte bien me réinvestir à plein temps et me mettre au niveau. A moins que je sois devenu ce mec opportuniste que j'ai toujours méprisé ? Ce joueur qui constate que personne ne court pour l'autre, que ces équipes de développeurs ont décidé de ne plus faire d'efforts gratuits. Et que cette république est devenue une course de rois fainéants, qui ont peut-être moins besoin d'un entraîneur que d'un miroir.
Mon TOP 2014
- Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre
- Child of Light
- Le Big Four de la Wii U
J'ai également aimé: NBA 2K15, au contenu aussi riche que la moussaka de ma mère, The Evil Within pour son ambiance glaçante et sa formule efficace, Metal Gear Solid Ground Zeroes pour la baffe graphique.
Pour cette sélection de fin d'année, j'ai préféré privilégié des expériences intimistes qui m'ont profondément touché à des opus aux mécaniques de gameplay irréprochables. J'aime quand le jeu vidéo ajoute des cordes à son arc et qu'il dépasse son statut de "simple" jouet. Et Ubisoft, capable du meilleur comme du pire, a fait fort en la matière en sortant tour à tour Child of Light et Soldats Inconnus, soit deux magnifiques fables humaines.
Le second est l'alliage parfait entre le divertissement et le support historique. L'enrobage visuel et auditif donne une envie folle de se plonger dans ce pan mémorial et d'explorer tous les thèmes abordés sans arme ni haine ni violence. Un essai artistique parfaitement transformé. Le second fourmille de tant d'idées novatrices, dégage un tel cachet, une telle poésie qu'il a instantanément éclipsé mon rejet pour les jeux de rôles. En espérant que ces initiatives risquées trouvent un écho chez d'autres éditeurs...
Enfin, il fallait bien récompenser la belle prestation de Nintendo sur sa Wii U. Elle n'est certes devenue qu'une console d'appoint pour les plus acharnés ; mais avec Mario Kart 8 qui renoue avec les meilleurs côtés de la licence, Super Smash Bros, vraie déclaration d'amour à ses mascottes, Bayonetta 2, trip inimitable au pays du beat'em up et Donkey Kong Country Tropical Freeze, feu d'artifice sensoriel, ses possesseurs peuvent bien se moquer des commentaires désobligeants sur leur mange-disque soit-disant poussiéreux.
Flop 3
- Assassin's Creed : Unity
- FIFA 15
- Les exclus PS4 et Xbox One
Ultra attendu par pure chauvinerie, Assassin's Creed Unity est aussi beau qu'il est creux, creux, creux, creux. Ubisoft aurait pu en faire un immense titre, mais sa proposition subjective, et donc tronquée, de la Révolution Française m'a rapidement fait capituler. La modélisation réussie du Paris de cette époque ne parvient pas à effacer cette mécanique de gameplay formatée et tout ce vide autour de cette virée historique. Il serait peut-être temps pour le studio de prendre un peu de recul sur sa franchise et de revenir "harder, better, stronger".
Est-ce que Pro Evolution Soccer est redevenu le roi des simulations de foot par défaut ? C'est (Fabio) grosso-modo mon avis tant le BB de Konami ne m'a pas encore pleinement convaincu malgré ses nets progrès et son feeling manette en main si soyeux. En revanche, je reste beaucoup plus sévère concernant la cash machine d'EA qui, année après année, se repose sur ses acquis. On nous sert des concepts aux noms fumeux comme de la soupe au lieu de s'attaquer au vrai problème de la licence: cette sensation de pratiquer un football stéréotypé, automatisé.
Est-ce finalement le symbole de ce cru 2014 pas folichon ? C'est simple, je n'ai encore craqué pour aucune des deux machines next-gen. Et la raison principale tient à l'absence de LA killer-app qui me pousserait à claquer les 400 boules requis. Du côté de Sony, on en reste encore au stade des promesses là où Microsoft a sorti quelques cartouches (Halo Collection, Sunset Overdrive, Forza Horizons) qui n'ont pas fait mouche dans mon coeur froid comme le marbre. Et pourtant, il ne demande qu'à vibrer !