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Gianni "Plume" Molinaro
La violence. Les premiers mois de l'année 2017 n'ont pas laissé de répit aux joueurs les plus acharnés. Avec un tel calendrier, il était tout simplement impossible de se pencher sur toutes les bonnes choses que l'industrie nous a proposés. J'ai essayé. J'ai eu des problèmes. Dire que ce n'est pas fini...
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1. Persona 5
La chanson Last Surprise qui se lance dans la majorité des combats m'avait pourtant prévenu : "tu ne le verras pas arriver !". Il est clair que je ne m'attendais pas à cela, en dépit des nombreux rappels de notre bon Rudy quant aux qualités de ce Persona 5 - qui m'ont d'ailleurs incité à me plonger dedans. Autant y aller franco : cette histoire de jeunes tokyoïtes se découvrant le pouvoir de changer le coeur de personnes torturées en volant leur "trésor" dans leur "palais" est simplement entrée dans mon TOP 3 JAMAIS (ou ever, en version anglaise). Mais comment diable ce qui s'apparente à un simple Dungeon-RPG (genre que je n'apprécie pas vraiment) a pu réussir à ce point-là à m'envoûter ? Une jolie inspiration et de sympathiques clins d'oeil à la littérature populaire, Arsène Lupin en tête. Des personnages auxquels il est impossible de ne pas s'attacher. Des thèmes franchement pas simples (harcèlements moral et sexuel, plagiat, racket, esclavagisme moderne...) traités juste comme il faut. Un contenu bien dense avec de jolies distractions (la mienne s'appelle Ichiko Ohya). Et une atmosphère générale simplement unique avec une sublime bande-originale mêlant habilement pop jazz et rock à la voix au timbre de diva black de Lyn Inaizumi, comportant les meilleurs thèmes d'affrontement, de victoire et d'exploration (Whims of Fate, tellement entêtante) jamais entendus dans ce genre de jeux, ainsi qu'une interface qui enrobe le tout d'un dynamisme fou. Bref, le cocktail est - pour les anglophones - simplement parfait et enivre immédiatement. Et pendant plusieurs dizaines d'heures.
Là, en revanche, je savais à quoi m'attendre. Je voulais du bizarre, j'ai eu du bizarre. Je voulais être secoué et surpris, j'ai été secoué et surpris. Voire choqué. Je voulais de la bonne baston, PlatinumGames oblige, j'ai eu de la bonne baston. Donnez des moyens à Yoko Taro, quelques gars talentueux aussi, et voilà de quoi il est capable : un action-RPG post-apo délicieux qui parvient sans peine à faire oublier tous les soucis qui pouvaient plomber le NieR original. Et qui s'inscrit clairement comme un des prétendants au titre de jeu de l'année 2017. J'en veux encore.
J'aurais pu mettre ici l'incroyable Prey, le merveilleux Zelda : Breath of the Wild, l'émouvant RiME, voire Wonder Boy : The Dragon's Trap, WipEout Omega Collection ou encore Mario Kart 8 Deluxe. Et j'ai hésité. Puis mon coeur m'a glissé ces mots à l'oreille : "Et ton enfance, tu ne lui rends pas hommage, petit canaillou ?". De fait, il est vrai que le dernier-né de Ron Gilbert et Gary Winnick, qui ont oeuvré ensemble sur certains des meilleurs point and click de Lucasfilm Games/LucasArts, formateurs pour votre serviteur, ne peut pas être ignoré. Comme j'ai ri, comme j'ai tapé ma tête contre les murs en comprenant enfin les mécanismes de certains puzzles. J'avais à nouveau 12 ans. C'est parfait.
FLOP
Je ne comprends toujours pas comment certaines licences refusent de regarder dans le rétroviseur pour y voir tout ce qui a pu fonctionner par le passé. Vouloir du changement, admettons. Oublier ce qui fonctionne, expliquez-moi. Non que je me sente le besoin de parler comme un vieux con, mais tout de même : s'inspirer simplement de la version Saturn et rester en 2D, ça ne choquera personne, au contraire. Alors pourquoi ?! La question se pose également pour Micro Machines World Series, qui ne parvient pas à la cheville de Micro Machines V3. Quel triste monde.
2. 1-2 Switch
Cela aurait pu être le party-game idéal et une démonstration totale et absolue des capacités des Joy-Con et de la Nintendo Switch. Au final, si quelques mini-jeux s'en sortent bien, il y a beaucoup à jeter et peu de raisons d'y revenir une fois qu'on en a fait le tour. C'est triste.
3. The Walking Dead : The Telltale Series - A New Frontier
Au départ, j'étais plutôt chaud. Heureux que Telltale ait consenti à s'améliorer dans le domaine de la mise en scène. Pas trop désappointé par le changement de point de vue, Clementine étant quand même dans le coin. Mais le goût qui reste en bouche à la fin n'est pas le même que pour les deux premières saisons. Soit il manque quelque chose, soit on a l'impression d'avoir vécu toutes les situations exposées. Il va falloir se ressaisir.