14 octobre 1999-14 octobre 2014. Nous fêtons les 15 ans de l'arrivée de la Dreamcast dans notre beau pays. Déjà. La cinquième et dernière console de Sega méritait bien quelque chose de notre part pour cet anniversaire.
Ainsi, nous avons eu le plaisir de piocher dans nos mémoires tous les éléments qui en ont fait une légende malgré un court passage dans le commerce. Que l'on parle de jeu en ligne, de technologie, d'expériences proposées, d'accessoires et même simplement de destin, tout semble indiquer que la Dreamcast ne mérite d'autre qualificatif que légendaire. A tel point que nous lui consacrerons notre premier podcast hors-série (la semaine prochaine sur Gameblog).
Bonne lecture de ce modeste hommage ! Et ne pleurez pas, la Dreamcast 2 et Shenmue 3, on y croit.
Sommaire
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La Next Gen avant l'heure
C'est le 21 mai 1998, à Tokyo, que la Dreamcast est présentée pour la première fois. Le gratin du jeu vidéo nippon est présent. Et tout le monde semble déjà fortement hypé par les promesses de celle qui a la lourde tâche de succéder à la Saturn.
La démo présentant une modélisation assez incroyable du visage du président de la firme d'alors, Shoichiro Irimajiri, ancien de chez Honda, va rester un point culminant de la révélation de cette console.
Ce qu'elle augure est exceptionnel : rien de moins que surpasser ce que les PC de l'époque proposent en termes techniques. Embarquant un processeur graphique PowerVR 2 signé Nec, ce bijou que l'on a connu sous les appellations Dural ou Katana avant d'obtenir son nom final, dispose en tout cas d'une certaine avance sur ses rivales d'alors, la PlayStation et la Nintendo 64, clairement dépassées par une machine autrement plus experte en matière de 3D.
Et avant que Nintendo et Sony ne se relancent avec leurs nouvelles consoles, la Dreamcast tente donc le pari d'apporter la next-gen avant la next-gen, de se glisser entre deux générations pour exaucer les rêves de puissance des gamers, donner une réponse rapide à leur impatience de découvrir l'étape d'après.
Arcade à domicile
La technologie embarquée s'appuie sur les prouesses du tout nouveau système Naomi, successeur du Model 3 en arcade. Ce hardware employé par pour les titres paraissant dans les salles sombres permet un phénoménal rendu de la 3D. Et la Dreamcast est capable de le reproduire sans aucun accroc. Voire de proposer mieux. Complètement fou.
Pour 1.690 francs (environ 260 euros), une console donne accès à des hits d'une beauté époustouflante sans avoir compter ses pièces de monnaie. Avec des SoulCalibur, Crazy Taxi, Marvel vs. Capcom 2, Virtua Tennis, Sega Rally 2, The House of the Dead 2 et, évidemment, Virtua Fighter 3tb dans le salon, impossible de ne pas être marqué, à l'époque, par ces jeux si populaires et si impressionnants répliqués quasiment à l'identique dans leur version console. La claque !
Une communication à la Sega
Même si le rouleau-compresseur PlayStation 2 va tout balayer sur son chemin, la Dreamcast restera, sur le plan de la communication, dans ce qu'on pourrait appeler l'esprit Sega, avec un décalage certain. Et savoureux. On se rappelle ainsi de quelques interventions publicitaires de qualité...
Comme celles impliquant Yukawa, directeur marketing de la branche japonaise qui prenait, en quelque sorte, la suite de Segata Sanshiro, icône de la Saturn. Il tentait par exemple dans différents spots de convaincre des écoliers que la Dreamcast était la meilleure console du monde, et son visage apparaissait même sur les boîtes de la première édition de la console sur le territoire nippon ! Du côté occidental, on se rappelle également de ce fantastique spot américain pour Shenmue, le briseur de couple...
N'oublions pas le meilleur de la presse papier...
... et un placement judicieux sur les maillots de clubs de football italien, anglais et français !
Le jeu en ligne pour tous
Dans sa communication, Sega n'a pas oublié ce qui représente à l'époque un autre pas de géant pour notre divertissement préféré : la Dreamcast est la première console de salon à intégrer de série un modem. Outre le fait de nous laisser aller sur l'Internet gratuitement (enfin, il fallait surveiller sa facture de téléphone), la Dreamcast donnait accès, évidemment, à du jeu multijoueurs via le réseau Dreamarena (en Europe, les USA ayant un service baptisé SegaNet), laissait les joueurs accéder à un portail dédié à la console, ses jeux et sa communauté, offrait un email gratuit...
De ChuChu Rocket!, offert gracieusement à tous les possesseurs de la console, à Phantasy Star Online et Quake III Arena, les expériences se révèlent inédites pour les consoleux. Nombre d'entre eux (d'entre nous) ont tout simplement découvert le jeu en ligne sur Dreamcast ! Avec un niveau d'optimisation incroyable d'ailleurs, alors que les connexions ne supportaient que des vitesses de 33,6k en Europe (56k aux USA).