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Julien "TigerSuplex" Inverno
À l'orée de l'arrivée de nouvelles consoles, l'année qui précède, en termes de sorties, ressemble soit à un baroud d'honneur, soit à une transition molle. Après 2018 et ses jeux désormais passés à la postérité (Red Dead Redemption II, Dragon Ball FighterZ, God of War...), 2019 fait pâle figure et semble bien morne au moment d'en faire le bilan. Il n'empêche que comme souvent, dès lors qu'on délaisse les productions AAA pour se tourner vers la scène indépendante et des titres de moindre envergure, on trouve souvent l'élan, la personnalité et l'audace qui manquent aux plus gros. Ce sont donc trois de ces "petits" jeux que je retiendrais de cette année 2019, avant de vous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année à venir !
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1. Heave Ho
Avec Heave Ho, l'exercice critique est simplissime : il suffit d'évaluer les crises de fous-rires qu'engendre ce jeu loufoque développé par le studio français Le Cartel. En une soirée entre potes, à s'agripper, se balancer, se lâcher, se rattraper, elles sont nombreuses et confèrent sans hésitation à Heave Ho le titre du jeu le plus hilarant de 2019 et l'un des plus drôles de ces dernières années. Faire rire n'est pas chose aisée et la simplicité demeure l'ultime étape de la sophistication.
2. Neo Cab
Alors qu'on se défend régulièrement dans le jeu vidéo de faire de la politique, celles et ceux tenant ce discours voyant dans le jeu vidéo d'abord un produit plutôt qu'une oeuvre de l'esprit, Neo Cab projette ceux qui embarquent dans la voiture de son héroïne dans un futur d'anticipation parfaitement ciselé pour évoquer de nombreuses problématiques bien actuelles. Un bijou d'écriture, d'ambiance, dont on ressort avec quelque chose de changé en soi, la marque d'une oeuvre majeure.
A la manière d'Heave Ho, The Stretchers, petite prod' Nintendo sortie de nulle part, mais au coeur de sa proposition le jeu en coopération et l'humour. Il en résulte un jeu surprenant, malin, qui n'a de cesse d'amuser, de se renouveler et de prodiguer ce sentiment si rare aujourd'hui, de jouer à quelque chose d'inédit, pas du réchauffé. Quoi de mieux qu'un jeu qui se partage en même temps que les éclats de rire sur un même canapé ?
NB : À l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai toujours pas joué à Shenmue III que je me réserve pour les fêtes de fin d'année, à la manière d'un Shenmue II que j'avais terminé un 31 décembre, à 20h20, il y a... 18 ans. Hé ho ! Moi aussi je l'ai financé, je fais ce qui me plait !
FLOP
C'est sans fanatisme ni détestation à l'égard d'Hideo Kojima que je me suis lancé dans Death Stranding. Appelé par la beauté des environnements sauvages, le design de Yoji Shinkawa et l'élégant mystère qui planait autour du propos, du concept. Le premier, creux (en tout cas au bout d'une dizaine d'heures de jeu...), le second, pénible (ça c'est dès le début), ont fait que la manette m'est tombée des mains. Les délires scatophiles, les ridicules placements de produits et les caméos des copains du créateur japonais ne m'ont pas n'ont plus aidé à rentrer dans l'univers de Death Stranding. La plus grande réussite autour de Death Stranding, c'est finalement peut-être la capacité de rebond exceptionnelle du créateur de Metal Gear, doué d'une capacité hors norme pour promouvoir et créer une aura autour de ses jeux.
2. Star Wars : Jedi Fallen Order
Faute de grives, on mange des merles semble-t-il, à croire la réception faite par bon nombre de joueurs à Star Wars : Jedi Fallen Order. Tant mieux pour eux, mais personnellement, j'aime trop Star Wars pour me satisfaire d'un titre qui pioche à droite à gauche, d'Uncharted à Dark Souls, en le reproduisant moins bien. Imprécisions des sauts, des contres, sentiment de jouer à un jeu où le cahier des charges des développeurs me saute en permanence à la tronche, auront eu raison d'une galerie de personnages que je trouvais pour le coup assez sympathique.
À mon sens nécessaire depuis quelques générations déjà, ce n'est donc pas avec ces deux nouveaux jeux Switch que la révolution aura lieu du côté de Pokémon. Comment pourrait-elle avoir lieu d'ailleurs, alors que le marché impose qu'un duo inédit soit disponible chaque année pour attraper une nouvelle génération de consommateurs ? Formule géniale, héritière de la grande tradition du JRPG, Pokémon mérite mieux qu'une resucée sans idée. Mais pourquoi se compliquer la vie tant que les jeux, et c'est le cas de ces deux-là aussi, continuent à se vendre par chalutiers entiers ?
JEU LE PLUS ATTENDU DE 2020
Le champ de mes fantasmes vidéoludiques inassouvis est encore très large et Cyberpunk 2077 semble cocher la case de celui d'évoluer librement dans un futur dystopique, à la croisée du genre humain et cybernétique, dans un jeu conçu comme une super production hollywoodienne. Si après The Witcher, CD Projekt RED parvient à faire la passe de deux dans un nouvel univers, avec un gameplay différent, c'est un avenir radieux pour les joueurs qui s'annonce depuis la Pologne.