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Filipe Da Silva Barbosa
Une fois n'est pas coutume, l'année s'achève et une pelletée de jeux qui me faisaient du gringue me seront finalement passés sous le pif, faute de temps : Resident Evil 2, A Plague Tale, Luigi's Mansion 3, j'en passe et des meilleurs (Outer Wilds, parait-il). Au final, j'aurai joué en 2019 à autant de titres parus dans l'année qu'à des jeux plus anciens. Que voulez-vous ? Il faut bien que je réduise mon backlog de temps en temps. D'où cette petite nouveauté dans mon classement : une place réservée à un jeu qui n'est pas de cette année mais qui m'aura néanmoins beaucoup marqué au cours des douze derniers mois. Je pense notamment aux jeux indés que je fais en général un ou deux ans après leur sortie, d'où leur absence malheureuse dans mes tops précédents. Et je me rends compte en rédigeant ce préambule que le jeu de cette catégorie est la seule parenthèse occidentale dans un océan de jeux nippons... On ne se refait pas.
TOP
On savait que l'oeuvre de Kojima allait cliver et ça n'a pas loupé. Chef-d'oeuvre ou vaste fumisterie ? Après une cinquantaine d'heures passées dessus, et malgré quelques réticences au cours de mon périple avec Sam, je peux clairement affirmer que je fais partie du premier camp. Le titre n'est pas dénué de défauts - une certaine répétitivité, une narration un brin alambiquée - mais la proposition d'Hideo Kojima et de son équipe est tellement singulière, tellement poignante (et il faut en avoir, de la poigne) que je ne peux que m'incliner. Les derniers chapitres notamment s'enchaînent à un tel rythme que l'on est submergé par plusieurs émotions à la fois et certaines images resteront à jamais gravées dans mon esprit. Kojima évoquait récemment la possibilité d'une suite à son Death Stranding mais à mon sens, cela nuirait au caractère unique du jeu et je suis bien plus impatient de voir Kojima Productions s'atteler à un tout nouveau projet original.
Autre titre qui aura finalement diviser la communauté, mais celle des fans cette fois. Même s'il n'atteint pas les sommets de la série que représente le deuxième épisode, ce Kingdom Hearts III est pour moi une véritable réussite. La richesse des mondes traversés, la beauté des environnements, l'opulence et le dynamisme du système de combat... Tout concourt à faire de ce jeu l'un des meilleurs Action-RPG qu'il m'ait été donné de jouer. Alors où est-ce que ça a coincé pour une partie des fans ? Sans doute l'attente était-elle trop grande, treize ans après la sortie du deuxième épisode, et l'absence des personnages issus de la saga Final Fantasy a souvent été soulevée. Sur ce dernier point, Nomura semble avoir entendu les fans puisqu'au vu du dernier trailer, le DLC Re:Mind devrait en ravir certains...
3. Astral Chain
Très agréable surprise que cet Astral Chain, qui aurait mérité de faire davantage de bruit. Malgré certains écueils techniques, cet univers apocalyptico-cyberpunk m'aura fasciné tout au long de mon aventure. Sa plus grande qualité tient bien sûr à son système de combat, très dynamique et d'une grande richesse (bis repetita avec mon top 2) : contrôler les Légions et enchaîner les combos est un vrai régal ! Il n'y a plus qu'à espérer une suite à ce petit bijou de PlatinumGames.
Ce jeu qui n'est pas de 2019
Je ne pouvais pas conclure mon top de l'année sans évoquer celui qui aurait sans doute terminé premier ou deuxième de ce classement s'il était sorti en 2019 : Night in the Woods. En ballottage avec l'extraordinaire DLC Blood and Wine de The Witcher III, ce chef d'oeuvre de narration sauce indé aura fait chavirer mon coeur de joueur avec son atmosphère bittersweet et ses dialogues à la fois hilarants, poétiques et touchants. La mention de Night in the Woods dans ce top me donne également l'occasion de glisser un mot au sujet de son concepteur et compositeur, Alec Holowka, et de lui rendre hommage suite à sa mort tragique cet été.
FLOP
À mesure que sa sortie se profilait, je nourrissais énormément d'espoir pour ce premier Fire Emblem sur la Switch. Malgré la promesse de trois intrigues imbriquées entre elles (quatre en réalité avec l'alternative permise dans le scénario des Aigles de jais), je n'aurai pas le courage, ni l'envie, de lancer un second run du jeu. Sur la soixantaine d'heures que j'y aurai consacré, une bonne partie aura été passée à faire défiler des dialogues entre des personnages inertes et sans expression. La technique ne fait pas tout, mais il y a des limites quand ça nuit à l'immersion. L'exploration se réduit à un sempiternel aller-et-retour entre les (très) petites zones du monastère et les batailles manquent cruellement de technicité pour la plupart. Reste le background du jeu, l'un des plus fouillés de la série, mais qui n'aura pas suffi à me revenir.
2. La révolution Pokémon n'a pas eu lieu
Brisons la glace (une attaque feu ou roche devrait faire l'affaire) : j'adore Pokémon, vraiment. C'est un univers qui me fascine, couplé à un concept absolument génial. Malgré cela, je n'aurai joué qu'une petite heure ou deux à Pokémon Épée/Bouclier. Celui qui s'annonçait comme le premier épisode canonique sur console de salon ne m'a semblé être qu'une énième itération d'une série vingtenaire qui n'en finit plus de tourner en rond : animations extrêmement datées, game design similaire, narration enfantine, système de combat vieillissant, personnages creux... Alors forcément, comme à chaque fois, le fan que je suis a sa part de responsabilité devant l'attente démesurée que peut susciter une telle saga. Car après tout, ce n'est qu'un jeu. Si ça ne me convient pas, pas grave, je passe à la suite et je me dis que ce n'est plus fait pour moi. Ça ne m'empêche pas, même au plus fort de ma déception, de penser que Pokémon a toujours des qualités, que cela reste un bon jeu et il ne me viendrait pas à l'esprit de le descendre par pur dépit.
3. Le review bombing a de beaux jours devant lui
Vous voyez où je veux en venir ? Ces armées de trolls qui détruisent injustement la réputation d'un jeu avant même sa sortie, allant jusqu'à rédiger des avis incendiaires et malhonnêtes pour plomber sa note utilisateur sur Metacritic ? Dans un autre registre, Death Stranding en a fait les frais, obligeant l'agrégateur de critiques à supprimer une partie des notes jugées infondées (pas sûr que ce soit la solution). Étonnamment, c'est celui qui se sera pris le plus de boue ces dernières années, Shenmue III, qui aura eu raison de la ténacité des trolls car aujourd'hui, contre toute attente, le titre de Yu Suzuki a reçu, toujours sur Metacritic, un meilleur accueil des joueurs (80/100) que des critiques professionnelles (70/100). Le phénomène de bashing a ainsi connu un nouveau renversement, par lassitude vis-à-vis des critiques souvent injustifiées dont le jeu faisait l'objet. Comme quoi.
JEU LE PLUS ATTENDU DE 2020
L'original étant, en toute simplicité, mon jeu préféré de tous les temps (fanboy spotted), opter pour Final Fantasy VII Remake était une évidence. Malgré quelques appréhensions (le fan est exigeant), les annonces et les excellents retours sur le jeu depuis l'E3 ne me font désirer qu'une chose : tomber dans une faille spatio-temporelle pour émerger le 3 mars 2020 et poser enfin mes mimines sur le Saint-Graal. D'ailleurs, précédent de quelques semaines Cyberpunk 2077 et The Last of Us 2, le printemps prochain s'annonce historique ! J'espère également quelques nouvelles de Ghost of Tsushima, de Tales of Arise, de Bravely Default 2 et du prochain Playdead. Une chose est sûre : avec tous ces jeux et l'arrivée en fin d'année des consoles next-gen, mon backlog devrait s'alourdir encore un peu plus...