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Olivier Cortinovis
Retour vers le passé. C'est moi ou ce cru 2015 a clairement manqué de corps ? Il me laisse un goût de trop peu en bouche alors que l'on nous avait vanté une saison exceptionnelle. Ce devait être l'année d'une maturité optimale pour les consoles next-gen, celle des blockbusters millésimés, d'une récolte formidable. Mais pour des raisons qui m'échappent encore, elle est devenue celle des doutes, voire des frissons de la honte. Cette génération a vraiment du mal à décoller. On retrouve encore les mêmes mauvaises surprises de l'exercice précédent entre temps d'installation à rallonge, contenu vendu au compte-gouttes et produits finis à la pisse.
Peu de titres AAA ont tenu leurs promesses jusqu'au bout, si ce n'est The Witcher III ou Metal Gear Solid V. Peut-être parce que les éditeurs pensent plutôt à flatter notre fibre de nostalgique plutôt qu'à nous faire découvrir des arômes inconnus. Je trouve par exemple assez parlant de voir Sony ou Microsoft vendre pour les fêtes leur console en pack avec des remakes, remastérisations ou rééditions. Beaucoup trop de RRRrrrr pour rugir de plaisir.
TOP
On ne l'avait pas vu venir, ou alors de très loin, mais l'expérience procurée par Until Dawn reste profondément marquée en moi. Peut-être parce que je me suis imaginé dans ce chalet, avec sept de mes potes, à tenter de survivre jusqu'à l'aube. Et finalement à écrire le scénario de mes pires cauchemars, au gré des choix, plus ou moins légers, proposés. J'ai pris un plaisir fou à me faire manipuler et à exister dans cette double position: celle d'observateur extérieur qui en sait plus que le héros et le personnage lui-même.
Tout a été réuni pour retrouver les saveurs d'un bon vieux film d'horreur du samedi soir: la qualité de l'écriture, l'astucieux système de caméras et la sublime direction artistique. Il en ressort cette volonté de s'amuser avec les codes du slasher movie mais aussi de les transgresser. Un parti-pris audacieux pour une aventure plus complexe qu'on ne pourrait le croire, et qui m'a captivée de bout en bout.
FLOP
Nintendo. Le roi est mort, vive le roi ! Loin de moi l'idée de tirer sur une ambulance, mais pour la première fois, pas un seul jeu de Big N ne m'a donné envie de sortir la Wii U du placard dans laquelle elle ronge son frein. Si la console reste boudée par la plupart des éditeurs tiers, Nintendo, lui-même, peine à l'alimenter en titres novateurs.
La firme travaille désormais ses jeux sur la longueur en organisant des jeux-concours ou en entretenant la scène eSport. Mais ce n'est pas ce que j'attends de mon éditeur chouchou, qui suscite des railleries de plus en plus justifiées. Chacun de ses directs, chacune de ses annonces sent affreusement la naphtaline. Triste sort. Comme celui de son ancien président, le brillant et attachant Satoru Iwata, disparu cet été. Aujourd'hui, je ne connais rien, ou pas grand chose, de l'avenir de Nintendo. J'ai simplement envie d'être (re)conquis.