Sommaire
THE YANN
2013 reste une année en demi-teinte pour moi. Pourtant, l'arrivée d'une nouvelle génération de consoles promettait de l'effervescence, mais celle-ci ne s'est pas encore véritablement manifestée, ou du moins pas de la meilleure des façons. De même, les mastodontes qui débarquent traditionnellement à la fin d'une ère sont bien arrivés, mais ils n'étaient pas aussi nombreux qu'escompté, certaines oeuvres prévues de longue date ayant semble-t-il déjà tourné la page. Et si une console portable chère à mon coeur semble enfin trouver une certaine vitalité, quelle tristesse de voir la Wii U peiner de la sorte, alors qu'elle est l'incontournable invitée de mes soirées entre amis, et la compagne privilégiée des parties avec mon fiston. Enfin cette année aura été marquée par la fin d'une belle aventure, mais ce coup d'arrêt m'a laissé du temps pour m'investir davantage dans d'autres tout aussi passionnantes, et même parfois, soyons fous, pour jouer à des titres dont je ne devais pas rendre la critique !
TOP 3
Difficile de sélectionner les jeux qui m'ont le plus plu, et encore plus de les hiérarchiser étant donné leurs natures très diverses, à commencer par Tearaway, le plus original d'entre eux. Tearaway, c'est l'incarnation même du jeu d'auteur(s), avec toute la liberté créative d'une oeuvre indépendante, mais les moyens d'une production de grande envergure. Et c'est exactement le genre d'expérience que je recherche désormais, quelque chose de vraiment novateur, de bout en bout. Je reste fasciné par le nombre d'idées lumineuses que Media Molecule a su y glisser, la cohérence des mécaniques de gameplay avec ce magnifique univers de papier, et la subtilité du message adressé à travers cette épopée. Du grand art !
BioShock Infinite n'a peut-être pas atteint les sommets du premier opus, cependant il m'a tout aussi profondément marqué. Pour avoir eu la chance de le suivre tout au long de son développement, d'observer les remises en questions au sein d'Irrational, Bioshock Infinite a constamment occupé mes pensées pendant ces dernières années. J'avais presque le sentiment d'avoir séjourné à Columbia et de bien connaître Elizabeth, si bien qu'au moment de me plonger dans la version finale, j'étais certain d'avoir deviné le fin mot de cette histoire. A tort, sa conclusion m'a non seulement surpris, mais l'ensemble de ce récit a suscité d'intenses interrogations, et pas uniquement d'ordre métaphysique. Car je pense que ce titre fait partie des oeuvres qui font évoluer la nature même des jeux vidéo, et nous font également changer par la même occasion.
En parlant de changement, cela faisait des lustres que j'attendais un JRPG de la trempe des Final Fantasy en 2D, des Dragon Quest et des Chrono. Pas seulement un JRPG qui me rappelle le bon vieux temps, mais un véritable héritier qui parvienne à bouleverser les traditions de la discipline, sans trahir ses valeurs. Je l'ai trouvé avec Bravely Default.
J'ai également aimé : The Last of Us, GTA V, Fire Emblem : Awakening, Puppeteer, Tennis Elbow 2013, Luigi's Mansion 2, Sly Cooper : Voleurs à travers le Temps, Super Mario 3D World, Ni no Kuni, Pikmin 3, Rain, Mario & Luigi : Dream Team Bros, Lego City : Undercover, Etrian Odyssey IV, Soul Sacrifice, Dragon's Crown, The Wonderful 101, Dokuro, Professeur Layton et l'Héritage des Aslantes.
FLOP 3
Avoir de longs mois plongé dans les bas-fonds du crime pour écrire la rétrospective de GTA, j'attendais cette cinquième itération comme l'oeuvre définitive, celle qui marquerait l'aboutissement du jeu en monde ouvert, avec la crainte d'y perdre le peu de vie sociale qui me restait. Et quand j'ai enfin pu m'y consacrer, j'ai été bien entendu subjugué par ce tour de force à tous les niveaux, ou presque. Car aussi imposant soit son univers, il ne m'a pas paru si gigantesque que ça après une première journée passée à couvrir la carte en voiture ou dans les airs. Évidemment, son incroyable densité se manifeste progressivement au fil de la progression, mais j'aurais souhaité qu'il s'étende sur deux îles supplémentaires. Et surtout, la narration reste moins accomplie que celle d'un Red Dead Redemption, qui demeure donc ma référence absolue en la matière. Alors je compte bien sûr le terminer à 100% comme ses prédécesseurs, mais je rêve déjà de DLC qui joueraient un rôle analogue aux épisodes "velus" à Liberty City.
A propos de pilosité, en tant que fan invétéré du moustachu Wario et a fortiori de ses mini-jeux maison, j'espérais plus d'inventivité de sa part sur Wii U, malgré les impressions mitigées que m'avaient laissées les premières présentations. Game & Wario comporte quelques idées géniales, mais elles sont souvent trop proches de celles de Nintendo Land et il manque la frénésie des WarioWare pour maintenir 9-Volt longtemps éveillé.
Quant à la relative déception qu'a été Castle of Illusion starring Mickey Mouse, je m'en doutais un peu, surtout après le désastreux Power of Illusion. En tout cas, ce remake au demeurant soigné, souligne combien l'art de la plateforme a évolué depuis l'ère 16-bits, y compris en 2D, et que j'ai sans doute perdu un peu de mon âme d'enfant entre temps...