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Thomas Pillon
Quoi ? C'est déjà fini ? Pourtant, jamais un passage de témoin ne m'aura paru aussi peu clair et si peu nécessaire. C'est que cette génération m'aura collé quelques baffes que je ne suis pas prêt d'oublier. Pourtant, à l'heure d'en dresser le bilan, je ne sais trop s'il faut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein : d'un côté, la scène indé se porte à merveille, et nous a offert d'incroyables pépites et expériences hors des sentiers battus ; de l'autre, les remakes et suites torchées à la va-vite n'ont jamais été aussi nombreux, et profite des souvenirs de jeunesse des joueurs pour leur offrir des resucées qui ne dont pas avancer le média. Il n'empêche, si on m'avait dit que je resterai scotché devant un RPG occidental il y a sept ans, je ne l'aurais jamais cru. Sacré Geralt. La vie est décidément pleine de surprises, espérons que cela continue encore et encore. D'accord, d'accord, ce n'est sans doute pas le début, mais laissez-moi rêver.
MON TOP 10 DE LA GENERATION PS4/Xbox One
1. The Witness
Vous l'aviez tous vu venir, mais laissez moi le privilège de radoter une dernière fois. Oui, The Witness est sans aucun doute LE jeu de cette génération. Pourquoi ? Parce qu'il propose une expérience semblable à nulle autre pareille, qui parvient à véritablement élever la conscience, et à nous questionner sur la place que peut occuper le support dans la transmission des connaissances. Brillant, prodigieusement intelligent, mystérieux et forcément un peu fou, The Witness l'est assurément. Politique aussi. Il fallait bien ça pour occuper sans partage cette première place. Son seul défaut ? Le gredin n'est jamais sorti en boîte, un crève-coeur.
2. Celeste
Quelle claque. Quelle génie. Amoureux du platformer 2D devant l'éternel, j'ai trouvé avec Celeste un alignement des étoiles qui frôle le divin, entre une forme diaboliquement velue qui pousse au dépassement de soi, et un fond subtilement bien amené sur le combat intérieur qui nous tiraille. Ah, et il y a aussi des fraises. C'est bon, les fraises.
Je ne l'attendais pas. À vrai dire, je n'en voulais même pas. Et pourtant. The Last of Part II m'aura marqué comme si rarement dans une vie de joueur. Monstre narratif aux questionnements multiples, il se paye en plus le luxe de prendre toutes les libertés, une quasi-erreur de système dans le monde si formaté du AAA.
4. Undertale
Undertale est beau à en pleurer. D'une incroyable justesse et pourtant si drôle. Il frôle de peu le podium, et c'est évidemment une injustice tant l'oeuvre (il faut bien ça) de Toby Fox m'accompagnera sans doute jusqu'à la fin de mes vieux jours si j'ai de la chance. Sa bande-son elle décroche la palme de plus reprise par les joueurs, un signe qui ne trompe pas, et le place fièrement aux côtés de Chrono Trigger dans mon coeur. C'est dire.
5. Persona 5
À ceux qui se demandaient comment le J-RPG allait se relever de la génération précédente, Persona 5 pose ses pieds sur la table et arrose l'assemblée d'une classe surpuissante, colore le monde, vole littéralement les coeurs, et ancre son récit dans un Japon d'une pop-modernité folle. Et cette basse. CETTE BASSE, NOM DE NOM !
6. God of War
Seconde infiltration du AAA selon Sony dans ce top, le God of War nouveau m'aura enfin réconcilié avec une série qui tournait en rond depuis la fin du deuxième épisode. La justesse de l'interprétation, les incroyables trouvailles de mise en scène et ce fucking plan séquence de taré auront forcément achevé de me faire succomber.
7. Metal Gear Solid V : The Phantom Pain
Metal Gear Solid V m'a tout simplement hyp-no-ti-sé. J'ai plongé comme rarement dans cet univers militaro-loufoque pour en explorer les moindres recoins, les moindres possibilités. Je ne voulais plus le lâcher, il m'a planté tous les jeux en cours. Et quand arriva le moment de se dire au revoir, pas moyen de le sortir du lecteur : j'ai continué à errer, comme un bleu, conscient que l'après n'aurait forcément pas la même saveur.
C'est peu dire que je ne suis pas fan du style Rockstar. La surprise aura donc été totale en découvrant Red Dead Redemption II, son amour déraisonné de la cohérence, son souci du détail maladif et son immersive ouverture. C'est fou. Tellement fou qu'il faudrait sérieusement songer au bien-être des petites mains ayant oeuvré dessus avant de recommencer. Non mais vraiment.
9. The Witcher III : Wild Hunt
Le jeu de CD Projekt RED m'aura permis de passer de l'autre côté du miroir, et de faire une première infidélité salvatrice au J-RPG. Oui votre honneur, je l'avoue : j'ai pêché. Et je serai même prêt à recommencer. Quand la moindre quête annexe bidon peut révéler des trésors d'écriture, il y a de quoi mettre une idylle en péril, non ?
10. Outer Wilds
Outer Wilds m'a procuré des sensations de découvertes hallucinées que je n'avais sans doute jamais ressentie depuis... A Link to the Past, un truc comme ça. C'est une ode à l'aventure incroyablement bien ficelée, toujours surprenante, dévorante, et il me tarde de l'oublier pour pouvoir tout recommencer. Vite.