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Olivier Cortinovis
A chaque fin de génération, on balance entre la nostalgie d'une époque révolue et l'excitation des promesses. Mais, en jetant un coup d'oeil dans le rétro, il ne me restera que l'ombre de sublimes berlines noyées au milieu d'une autoroute sans âme. Cette ère Playstation 4/Xbox One se sera révélée comme celle où j'ai malheureusement accusé le poids des années. Constructeurs, éditeurs et acteurs m'ont perdu en adaptant leur politique à une nouvelle génération, dont je ne fais pas partie (jeux services, streaming, dématérialisation, binge-playing avec un rythme de sorties affolant). Je me suis raccroché aux branches toujours solides des superproductions et de leurs expériences solo ultra chiadées. La filière du jeu vidéo a atteint une maturité flagrante en terme d'écriture, d'immersion et de direction artistique. Un changement de mentalité qui s'accompagne d'une couverture toujours plus grande, notamment au niveau littéraire avec une flopée de bouquins pertinents. On se console comme on peut quand on devient vieux !
MON TOP 10 DE LA GENERATION PS4/Xbox One
Si un titre devait résumer cette génération, ce serait lui ! Pas parce que c'est intrinsèquement le meilleur (on aura toujours à redire sur certaines mécaniques), mais car il incarne cette volonté des développeurs de mettre un gameplay plutôt classique au service d'un récit époustouflant. L'héritage du premier épisode n'était pourtant pas facile à assumer, mais Naughty Dog a frappé fort en nous prenant aux tripes et en nous laissant asthénique une fois l'aventure finie. Une grande baffe dans nos gueules !
2. God of War
On pensait avoir fait le tour du sujet avec cette saga, mais Santa Monica Studio a su se réinventer pour nous délivrer un Kratos plus divin que jamais. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été si marqué par une inspiration aussi géniale que cette relation entre un père et un fils.
Un vrai petit bonbon narratif dégusté épisodiquement comme une bonne série. Du genre à attendre fébrilement la suite de notre duo de choc car transporté dans cet univers par l'écriture des personnages et la mise en scène exquises.
Qui aurait pu prévoir que ce RDR2 parviendrait à supplanter son délicieux et irréprochable aîné dans tous les compartiments ? Un chef d'oeuvre absolu, une chevauchée fantastique dans le grand Ouest, une quête de réalisme hors-norme. Peut-être trop ?
5. Ori and the Blind Forest / Will of the Wisps
Rares sont les titres qui arrivent à soutenir jusqu'au bout une direction artistique et une atmosphère bucolique aussi inspirées. Et comme le game design suit le rythme, difficile de passer à côté de ce duo de Metroidvania plus ardu qu'il n'y parait.
6. Uncharted 4 : A Thief's End
Voyage, action, émotion. La série des Uncharted sublime ces trois ingrédients pour lesquels je serai prêt à sacrifier femme, matches de foot et tickets restaurant. Et ce quatrième épisode vient clore avec élégance et générosité une saga culte et maîtrisée de A à Z.
7. Until Dawn
Quand j'étais minot, on se regroupait dans une chambre froide et miteuse pour visionner des films d'horreur. Chacun son trip, et ce slasher movie m'a rappelé ces bonnes sessions de frousse avec son ambiance soignée, son casting plaisant et ses choix de plans convaincants.
8. A Way Out
Le trublion Josef Fares avait fait vibrer ma corde sensible avec Brothers : A Tale of Two Sons, aventure puissante mettant en avant des thèmes qui me sont chers, et a su faire mouche une seconde fois avec A Way Out. On voit, certes, quelques ficelles narratives forcées mais le concept tourné autour de la coopération est redoutable.
C'est quand même cool un DBZ qui respecte l'ADN de l'oeuvre originale mais qui n'en oublie pas moins d'être un jeu avant tout. Au contraire d'un Dragon Ball Z Kakarot, ne valant que pour son seul fan service, ce FighterZ s'appuie sur la maestria des équipes d'Arc System Works. Besoin d'en rajouter ?
10. Bloodborne
Pas spécialement fan de la saga des "Souls", il faut bien lui reconnaître un vrai talent dans sa maîtrise du level design et dans son approche de l'apprentissage par l'échec. Une marque de fabrique dont Bloodborne, plus riche et profond que ses aînés, est le fier ambassadeur.