Final Fantasy, Persona, Dragon Quest, Tales of. Lorsque l’on évoque les licences incontournables du JRPG ce sont souvent ces noms qui viennent en tête. Pourtant, il y en a un autre qui avait conquis le cœur des joueurs il y a trois décennies de cela, se payant même le luxe de démocratiser le genre en Occident. Seiken Densetsu fera son grand retour dans quelques jours, avec un nouvel épisode inédit : Visions of Mana. Un jeu plus modeste que les titres principaux de ses confrères, que l’on doit à toute jeune structure japonaise Ouka Studios fondée par le groupe chinois NetEase. Nous avons pu le tester avant sa sortie officielle grâce à Square Enix, mais un petit salon allemand est passé par là et a retardé sa publication. Si nous avons terminé l’aventure principale et de nombreuses quêtes annexes, nous avons préféré nous plonger un peu plus dans l’endgame avant de livrer notre test final de Visions of Mana.

Que vaut Visions of Mana ?

Est-ce que ce premier épisode en 16 ans marque un retour en force pour la licence ? Oui, à condition de savoir où vous mettez les pieds. Visions of Mana est un très bon jeu, excellent sur certains points même, mais d’un classicisme qui pourrait en déconcerter plus d’un. C’est un action-RPG au scénario assez lisse et avec un minois à tomber, mais des mécaniques simples. Le premier jeu d’Ouka Studios tape immédiatement dans l'œil avec sa direction artistique aux couleurs maxi-sucrées, ses environnements qui parviennent souvent à émerveiller et ses teintes chatoyantes. Côté gameplay, il ne révolutionnera pas le genre et ce n’est pas son ambition. On retrouve tous les poncifs des action-RPG d’aujourd’hui avec une petite particularité : son système de classes. 

Ondine, Sylphide et les autres divinités élémentaires reprennent du service pour accorder leur bénédiction à la petite troupe d’offrandes prête à se sacrifier pour redonner vie à l’Arbre Mana. Grâce aux reliques qu’ils leur sont offerts, la petite troupe pourra changer de classe au gré des éléments. L'épéiste le plus agile peut se transformer en rogue à deux dagues, quand celle à la chevelure de feu peut osciller entre la Dragoon et la danseuse selon nos envies. Avec un arbre de compétences complet dans lequel on peut aller piocher à l’envi et des movesets qui changent selon la classe équipée, Visions of Mana offre des synergies franchement intéressantes qui invitent à l’expérimentation.

visions of mana

La petite douceur de l'été

Malgré son côté rétro loin d’être déplaisant, le feeling global est excellent et rares sont les moments où Visions of Mana bronche. En modes performances du moins, le mode Graphismes ayant eu la fâcheuse tendance à toussoter pendant nos phases d’exploration. Un patch ayant été déployé lors de mon déplacement à la Gamescom, je me dois encore de le tester pour voir si ça a corrigé le tir ou non. Reste à voir si le contenu endgame viendra combler un manque de difficulté flagrant, même dans les modes réservés aux plus aguerris. En dépit de mécaniques pensées pour, la dimension stratégique est plutôt aux abonnés absents pendant toute l'aventure principale.

Est-ce un défaut pour autant ? Pas spécialement. Visions of Mana se présente avant tout comme un jeu sans prise de tête presque cosy, qui s’adresse à un public moins expérimenté. Cela se ressent notamment dans l’exploration, où tous les emplacements des contenus à dénicher sont dévoilés à l’avance. À vous d’aller vérifier s’il s’agit d’un point de sauvegarde, d’un cristal qui vous permettra de gagner de précieux points pour débloquer de compétences, ou de combats contre la montre, seul véritable challenge de Visions of Mana. Ça fonctionne très bien, ce nouveau Mana invitant constamment à l'exploration. C’est finalement un titre à prendre tel qu’il est : une petite sucrerie avec un joli enrobage, des mécaniques classiques et une atmosphère aussi mignonne que prenante. Le jeu parfait pour l’été qui vous fera passer de bons moments et qui a la fâcheuse tendance à vous faire facilement perdre la notion du temps.

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