Lors de la GDC, plusieurs developpeurs se sont exprimés sur la difficulté du métier. Pour l'un des vétérans ayant donné naissance aux Dragon Age, tous va mal dans l'industrie et cela doit cesser.
Il y a environ une semaine s’est déroulé le Game Developers Conference, un salon qui rassemble plusieurs studios et développeurs. L’événement permet d’attribuer des prix à plusieurs jeux qui ont marqué l’année, mais sert aussi à animer des conférences. Pour cette édition par exemple, Baldur’s Gate 3 s'est démarqué comme l’un des meilleurs jeux de l’année. Le PDG de Larian Studios a en même temps annoncé deux mauvaises nouvelle concernant les DLC et Baldur’s Gate 4. Dans la foulée, d’autres développeurs ont partagé leur expérience professionnelle et la difficulté du métier. Un vétéran de Dragon Age préfèrerait même voir l’industrie mourir.
L'industrie va mal, un vétéran de Dragon Age enrage
L’industrie du jeu vidéo va mal et plusieurs développeurs n’ont cessé de le rappeler durant la GDC. L’année 2023 a été marquée par des licenciements, des annulations de projets et plusieurs dénonciations de « crunch ». Ce terme est utilisé pour désigner les périodes où la charge de travail est trop importante pour rester saine, et où la pression exercée par l’employeur devient invivable. Bien qu’elle soit régulièrement dénoncée, cette pratique demeure très répandue.
L’ancien scénariste principal de Dragon Âge, David Gaider, en a ras le bol : « Il y a cette peur, qui existe : si tout le monde ne fait pas d’heures supplémentaires et si nous ne créons pas de jeux AAA avec un budget de 200 millions de dollars. Si l’accent est mis sur des graphismes photoréalistes et des temps de jeu de 1 000 heures, nous devons faire en sorte d’intégrer tout cela quitte à faire travailler tout le monde "jusqu’à la mort", pour y parvenir ». Il a ensuite expliqué qu’il préférait voir l’industrie mourir plutôt que de continuer ainsi.
Pourtant, pour Gaider, un autre modèle existe : le sien. « Il vous suffit d’établir un calendrier réaliste, qui ne ment pas aux personnes […] vous créez un jeu qui profite au maximum du temps dont vous disposez et les résultats sont que vous avez des employés qui aiment ce qu’ils font et qui n’ont pas l’impression d’être simplement une ressource à exploiter. » Il semble que cette stratégie a fonctionné, puisque le studio Summerfall a réussi à développer un RPG musical nommé Stray Gods, acclamé par la critique.
Bioware en a fait les frais
Si David Gaider est aussi sévère envers ces pratiques, c’est parce qu’il les connaît bien. L’homme connu pour son travail sur la licence Dragon Age, a travaillé pour BioWare, souvent accusé de crunch. Plusieurs employés dénoncent régulièrement les mensonges de « la magie BioWare ». « C’est un processus de m****. Le studio dit : "ne vous inquiétez pas, ne paniquez pas, nous savons qu’à une date ultérieure tout ira plus vite et tout ira bien." Mais la réalité c’est que c'est de là que vient le crunch. C’est de là que viennent les jeux repoussés » avait fustigé l’ancien producteur de Bioware, Mark Darrah.
Depuis, le groupe a annoncé vouloir rebâtir sa réputation. Pourtant Dragon Age 4 est, depuis plus de 10 ans, dans un développement très compliqué. Sa date de sortie ne cesse d’être repoussée et le projet a été plusieurs fois redémarré. Aux dernières nouvelles en août, le groupe a licencé plus de 50 personnes .