Le secteur du jeu vidéo est à nouveau ébranlé par un scandale, cette fois impliquant le moteur de jeu très utilisé, Unity. Cela promet d'alimenter les discussions pendant un moment...
Pour mettre tout le monde au même niveau d'information, rappelons brièvement ce qu'est Unity. Il s'agit d'un moteur de développement de jeux vidéo conçu par Unity Technologies. Depuis son lancement en 2005, il s'est construit une réputation solide dans l'univers vidéoludique. Il offre aux développeurs la possibilité de créer des jeux pour une panoplie de plateformes, PC, consoles, mobiles, ainsi que les dispositifs AR/VR. Grâce à une interface utilisateur relativement intuitive et à la prise en charge du langage de programmation C#, Unity supporte à la fois les projets 2D et 3D, procurant une flexibilité notable aux développeurs. Il est accessible via diverses licences, incluant des options gratuites et payantes. Cependant, une récente annonce vient de mettre un gigantesque coup de pied dans la fourmilière.
Unity fait scandale
Récemment, la firme a révélé une refonte majeure de sa grille tarifaire, suscitant la peur au sein de la communauté. Notamment chez les développeurs. En effet, la nouvelle politique implique l'introduction de frais basés sur le nombre d'installations de jeux réalisés à travers Unity, une approche qui dévie du système précédent qui se concentrait sur les ventes directes. Ces frais seront calculés en fonction du nombre d'installations et des revenus générés, et fluctueront selon le type de licence détenu par le développeur. À titre d'exemple, les créateurs qui verront leur jeu dépasser les seuils de 200 000 téléchargements et 200 000 dollars de revenus seront facturés 20 centimes par installation supplémentaire. Une décision qui a de quoi surprendre, tant elle constitue une rupture avec les pratiques précédentes.
Le nouveau système, baptisé "Frais d'exécution", est directement lié au nombre d'installations effectuées par les joueurs, alors que ça ne générait aucun coût jusqu'à présent. Ceux qui ont opté pour le plan Unity Pro, facturé plus de 2000 $ par an, seront confrontés à des seuils plus élevés avant que les frais ne s'appliquent, bénéficiant ainsi d'un certain avantage. Cette modification tarifaire est prévue pour entrer en vigueur début 2024.
Une crainte légitime pour les développeurs
Les développeurs, exprimant leurs préoccupations sur Twitter, ont manifesté leur crainte que cette politique tarifaire n'entraîne des frais prohibitifs en cas d'augmentation soudaine du nombre d'installations de leur jeu. Cette augmentation pourrait résulter d'une promotion importante, de la participation à une offre groupée pour une cause caritative, ou simplement de l'inclusion du jeu dans un service d'abonnement populaire tel que le Game Pass de Microsoft.
Des acteurs majeurs du secteur comme les studios Innersloth (Among Us) n'ont pas manqué de faire part de leur mécontentement. Ce dernier redoute notamment que ce changement puisse engendrer des frais exorbitants pour son prochain titre. Celui-ci est en effet destiné aux 25 millions d'abonnés du Xbox Game Pass, mettant en péril la "stabilité de leur entreprise". Cette réforme, aux contours encore flous pour certains, soulève de nombreuses questions et inquiétudes. Il suffit de jeter un œil sur Twitter pour se rendre compte du problème :
Unity prend la parole pour calmer le jeu
Conscient du problème que cela vient de créer, Marc Whitten, vice-président senior d'Unity s'est exprimé. Il a assuré que seule l'installation initiale entraînerait des frais. Cependant, des frais supplémentaires seront facturés si un joueur installe un jeu sur un deuxième appareil ; par exemple, en le téléchargeant sur Steam Deck après l'avoir déjà installé sur PC. C'est donc moins terrible que prévu, mais toujours aussi problématique. Whitten a ajouté que les démos de jeux ne seront pas facturées pour l'installation. À moins que cette démo ne fasse partie d'un téléchargement incluant également le jeu complet (accès anticipé). Enfin, Unity fournira également un moyen d'informer la société sur certains détails. Notamment, si le jeu est dans un ensemble caritatif.