Les Lost In... sont des exercices de style différents à chaque fois qui explorent diverses pistes narratives pour s'achever par la mort du personnage. Ils sont inspirés d'expériences réelles que j'ai eu dans les jeux cités. Celui-ci est le premier opus d'une trilogie sur Trine 2.
[Chronique Lost In...]
Trine 2 - PC
Je vous conseille de regarder mon blog pour voir une meilleure version de l'article et bien plus encore: https://www.gameblog.fr/blogs/le-hobbit-ninja/p_95030_chronique-lost-in-episode-3-trine-2-livre-un-ou-la-communaut
Les Lost In... sont des exercices de style différents à chaque fois qui explorent diverses pistes narratives pour s'achever par la mort du personnage. Ils sont inspirés d'expériences réelles que j'ai eu dans les jeux cités. De plus, si vous pouviez laisser un petit commentaire pour donner vos impressions, je serais comblé. Merci, cordialement Le Hobbit Ninja. A noter que ceci est le premier opus d'une trilogie sur Trine 2 avec un scénario modifié et donc contenant certains éléments revisités ou indédits.
Prologue - La Réunion
"Il était une fois au royaume enchanteur de Valerion, une voleuse, un chevalier et un magicien. Dans ce dernier sévissait des forces obscures menaçant de détruire le monde. Il y a bien longtemps, ce royaume avait été sauvé par ces trois héros au grand courage. Une fois encore ils allaient être amené à sauver le royaume de forces du Mal."
Ces trois valeureux héros avaient été réunis par le Trine, un artefact magique disposant de grands pouvoirs. Il y avait tout d'abord Pontius, le Brave, Amadeus, le Magnifique et Zoya, la Furtive. Une drôle d'équipe. Et pourtant ils y parvinrent une fois, allaient-il réitérer l'exploit ?
"Le premier des trois héros vivait dans un bazar d'artefacts magiques en tout genre. Recettes, potions et insectes lumineux se mélangeaient dans les étagères de la chaumière. Les lampes accrochées au plafond fonctionnaient grâce à l'huile de phylactos, le liquide produit par les papillons magiques qui peuplaient les herbes folles. Les ronflements tonitruants du magicien se faisaient entendre dans toute la région, empêchant la population de la forêt de dormir tranquillement."
La lumière de la Lune pénétrait doucement dans la chaumière d'Amadeus tandis que celui-ci ronflait paisiblement. Des potions de toute les couleurs jonchaient le sol et des vapeurs inconnues s'échappaient des bocaux. On trouvait de tout dans la chaumière du magicien: Plumes, lampes magiques, parchemins anciens, amulettes et même des livres de magie ancienne. Un des coffres renfermait même un sceptre de Foudre, que le bougre avait gagné lors de son duel contre le Roi Sorcier d'Angmarion. Alors qu'il continuait de rêver paisiblement, Amadeus fut réveillé par une lueur si forte qu'elle illumina sa demeure d'un bleu électrique. Intrigué, il sortit de sa maison par la porte, descendit les marches et entama le sentier de terre qui s'enfonçait dans la forêt. Les lucioles et les papillons magiques coloraient le décor de teintes violettes tandis que le magicien continuait d'avancer vers le pont qui traversait la rivière. Une fois le cour d'eau passé, la route devenait plus dense. Champignons géants et herbes folles proliféraient à leur guise. Amadeus créa des cubes magiques afin de passer par-dessus ces obstacles et se retrouva en plein coeur d'une petite clairière. Des rayons lumineux jaillirent du plus grand arbre et le Trine en sortit, et absorba le magicien avec lui.
"Cela faisait près d'une journée que Pontius n'avait rien avalé lorsqu'il arriva dans le village, où il espérait trouver le réconfort d'une taverne. Il venait de traverser la forêt et trouva l'endroit désert au moment où il y mit les pieds. C'était le petit matin et les premières lueurs de l'aube se profilaient à l'horizon. Les plantes avaient envahient le puit qui se trouvait à sa gauche, lui donnant un aspect organique étrange. Il débuta alors sa traversée du village..."
Au bout d'une dizaine de maisons, Pontius comprit que l'endroit était abandonné. Quelque chose ne tournait pas rond ici, et il comptait bien découvrir ce que c'était. Ainsi Pontius traversa une bonne partie du lieu sans encombres, mesurant chaque pas par prudence. Il finit par se retrouver devant une ferme, celle clôturant le village. Un panneau affichait: "Aux gens aventureux, ne dépassez pas les champs". Il était clair qu'une menace se tapissait par delà les champs. Ni une, ni deux, Pontius passa la ferme et commença à traverser les champs de maïs juste derrière. Après environ vingt pas, une chose accrocha le pied du guerrier bedonnant, l'empêchant de se mouvoir. Une ronçe lui agrippait solidement le pied, comme si la plante était animée par une volonté tenace. Il dégaina son épée et trancha net la ronçe. Tout à coup, des plantes carnivores géantes sortirent des champs et commençèrent à l'attaquer. Le bouclier du chevalier lui sauva la mise et il eu le temps de sectionner les tiges des monstruosités avec vigueur. C'était incompréhensible, Pontius était alarmé par sa terrible découverte et surtout où était les villageois ? Sans doute dévorés par les plantes se dit-il. C'était malheureux, mais il n'avait pas le temps de pleurer les morts. Il continua sa route jusqu'à atteindre un trou béant planté à l'entrée des bois voisins. Une atmosphère sombre parcourait les lieux, il pouvait le sentir... Il décida, malgré tout, d'y pénétrer. Les créatures végétales ne tardèrent pas à l'attaquer et le fier guerrier combattu de toutes ses forces. Mais cela était inutile et les plantes devenaient de plus en plus nombreuses. Au moment où tout semblait perdu, une sphère lumineuses apparue au centre du terrier et emporta Pontius dans un halo éblouissant, lui sauvant la vie par la même occasion.
"La ville était d'ores-et-déjà endormie lorsque Zoya s'élança vers la Muraille, fameux murs géants connus pour leur solidité ayant permis à la cité de Luminosia de rester invaincue au cours des décennies. La voleuse usa de son grappin à chaînes afin d'escalader l'obstacle gigantesque qui la séparait de la ville et finit par entrer dans la cité. Passer par les ruelles du quartier Pourpre présentait trop de dangers, elle le concevait. Partie de la ville réputée pour son haut taux de criminalité, elle tirait son nom du la tuerie qui y avait eu lieu durant l'été précédent. Depuis de nombreux mercenaires et autres tueurs continuaient d'y séjourner si bien qu'une sorte de quarantaine avait été établie autour du quartier. Et pourtant passer par cette zone de la cité était le moyen le plus aisé d'arriver au Coffre des Chuchoteurs. Il était dit qu'un mystérieux artéfact magique de grande valeur était enfermé à l'intérieur. Une autre idée vint subitement à l'esprit de Zoya, une idée bien plus simple..."
"Pourquoi diable me risquerais-je au sol quand les hauteurs me protègent ?" se dit-elle soudain. En prenant un élan sur son pied gauche, elle sauta du mur pour se cramponner tant bien que mal à la parcelle de bois au-dessus de la boutique en contrebas. La distance était élevée et elle aurait put tomber. Mais il en était rien et elle se faufila sur les toits de Luminosia en un clin d'oeil. Traversant sur les espaces ouverts sur des fils aussi fins que la soie, elle glissa le long d'un toit pentu et se jetta la tête la première dans la meule de foin se trouvant en bas, Au bout de quelques secondes elle émergea du tas, couverte de paille et sauta sur le sol. Devant elle se trouvait une fontaine éclairé par deux lampes fort lumineuses, l'eau qui s'écoulait de la statue se teintait d'or l'espace des quelques instant durant lequels elle chutait devant la lumière. Cette vision magnifique ne la détourna néanmoins pas de son objectif. Evidemment, passer par la porte principale du Coffre présentait un risque immense de se faire coincer par les multiples mécanismes qui gardaient l'entrée. Zoya escalada donc la façade principale à l'aide de son grappin et de pirouettes en pirouettes, elle atteignit le sommet de l'édifice. Cinq colonnes joliement ornées soutenaient le toit volontairement recouvert d'une végétation fleurie, une lampe de grande taille siégait sur le rebord du point de vue, offrant un point de repère aux voyageurs perdus dans la ville. Le tout formait un petit capitole de pierre invisible du sol, ce qui était bien sûr un avantage pour Zoya. Il ne fut pas bien difficile à la voleuse de grimper en haut, désormais se posait la question de savoir comment entrer discrètement dans l'antre des Chuchoteurs. Elle tourna sur elle-même afin d'admirer la cité. Luminosia était somptueuse de nuit, les lumières de la ville créant un décor à la fois fantômatique et très poétique. Après mûre réflexion, la voleuse de grand chemin trouva une idée astucieuse pour pénétrer l'antre des Chuchoteurs. Une idée fort audacieuse au demeurant... Mais alors qu'elle se préparait à mettre son plan à exécution, une forte lumière jaillit juste au-desus d'elle dans le capitole. Elle se retrouva nez-à-nez avec Pontius et Amadeus, tout deux abasourdis par le changement de décor:
"- Zoya ? Mais que fais-tu ici à cette heure ? s'écria Pontius.
-Ne sois pas idiot, voyons, lui rétorqua Amadeus. C'est une voleuse, alors elle s'applique à dérober un quelconque objet de valeur et au vu de l'endroit où nous nous trouvons, je parierais mes potions sur l'Archimanac, n'est ce pas ?
-On ne peut rien te cacher, vieux fou. Je n'ai guère le temps de bavarder avec vous deux mais le Trine nous a visiblement réunis une fois de plus, répondit la Furtive avec un ton agaçé.
-Il me semble bien, dit Amadeus. J'imagine qu'une menace pèse à nouveau sur le royaume... Et moi qui dormais tranquillement dans ma chaumière, c'est une honte de réveiller un magicien à une heure aussi tardive de la nuit.
-Je l'ai senti mes amis, des forces obscure sont à l'oeuvre, médita Pontius, des créatures monstrueuses m'ont attaquées en chemin. Nous devons répondre à notre devoir, même si notre estomac doit rester vide. En avant !"
"Le temps de la bataille était venu pour les trois compagnons, un âge de ténèbres se profilait pour le royaume. Leur périple les emmenerait probablement loin des mondes connus et les ennemis qu'ils affronteraient seraient terribles. Mais par ce soir étoilé, la quête débutait sous la houlette du Trine qui, à n'en point douter, veillerait sur la Furtive, le Brave et le Magnifique."
C'est ainsi que le Trine téléporta nos trois héros vers une destination inconnue, ils étaient alors inconscients des dangers qui les attendaient tous les trois. Cette fois, ils n'en ressortiraient probablement pas indemnes...
Chapitre I - L'ascension des Montagnes du Levant
"Les premières lueurs du soleil pointaient à l'horizon et les plantes se réveillaient tout juste de leur long sommeil. Un léger arc-en-ciel apparu dans la brume des montagnes et une lumière vivace survola les monts pour atterir près des ruines Elfidans. A l'origine, les Elfidans étaient issus d'un croisement magique entre les elfes de l'Est et les Nordiens. Le résultat, les Elfidans, était de fiers guerriers archers excellant dans tous les arts de la guerre et l'architecture. Ils s'étaient logés dans les Montagnes du Levant, de hauts massifs rocheux qui tiraient leur nom de l'aube rouge rosée qui les découpaient dans le paysage. Les décombres des châteaux des seigneurs mi-elfe mi-nordien avaient plus ou moins survécu au passage du temps et ne subistaient que les statues de ces grands guerriers. Les trois aventuriers émmergèrent de la lumière en éclats et traversèrent le petit pont qui les séparait du reste du chemin. Tout trois indécis sur leur destination, ils appelèrent en vain le Trine, esperant récupérer plus d'informations. Pour seule réponse, ils sentirent le doux vent du matin leur caresser le visage et décidèrent d'avancer dans les ruines..."
Les rayons du soleil découpaient le paysage en une scène à la fois végétale et rocheuse. Cette aboncance lumineuse éblouissait les voyageurs au point que lorsqu'ils rouvrirent finalement les yeux, une vision de toute beauté s'offrit à eux. Les ruines étaient colorées en rose orangé par l'astre rouge et les statues des héros nordiens dévoilaient une majesté de titans. Très vite, les héros se retrouvèrent face à une crevasse remplie de gaz toxiques. Zoya pouvait bien utiliser son grappin pour s'aggriper à un arbre et passer mais Pontius et Amadeus resteraient bloqués. Ils se mirent donc à réfléchir au moyen le plus efficace de coopérer. Il fut décidé que Zoya se posterait dans les arbres afin de faire le guet et repousser les ennemis à longue distance grâce à son arc, Amadeus créerait un pont magique pour Pontius et ce dernier activerait la manivelle faisant sortir le pont permettant de traverser la crevasse. L'opération se déroula avec quelques problèmes de coordination. Zoya s'en sortait très bien seule, fortement agaçée des erreurs entre Pontius et Amadeus. En effet, le vieux magicien et le guerrier disposait de caractères diamétralement opposés; si l'un était brave, rigolard et tolérant, l'autre se montrait grincheux, râleur et malgré tout d'un grand talent dans l'art de manier la magie. Ainsi Pontius avait tout d'abord été bloqué par la pourtre d'Amadeus avant que celui si se mette à râler et fasse léviter le chevalier afin d'accélérer la manoeuvre. Il avait été contrarié par cette manipulation et n'avait pas manqué de le faire remarquer au magicien. C'est finalement au bout de dix minutes que nos trois compères avaient repris la route vers le coeur des ruines. Le soleil continuait de monter dans le ciel et finit par être caché par les nuages. Une barricade de bois solide bloquait le reste du chemin. De petites voix aïgues et rigolardes se faisaient entendre par delà l'obstacle:
"-Des brigands, murmura Zoya, afin de garder l'avantage de la furtivité.
-Peu probable pour des hommes voleurs comme tu dis, je dirais plus des gobelins dodus, dit Pontius sur un ton amusé. -Nous ferions mieux de les contourner, je ne veux pas d'ennuis avec ces créatures répugnantes, lança Amadeus d'un air dégoûté."
Le Magnifique haïssait ces créatures plus que tout au monde: crades et sournoises, elles dévastaient tout sur leur passage, emportant les femmes pour leur bon plaisir et égorgeant les hommes et les enfants pour en faire des rôtis disait-on dans les campagnes du royaume. De plus, ils véhiculaient tout un tas de maladies propres à l'espèce de l'Homonus Goblinus qui avaient déjà ravagées des sites contenant des trésors d'architecture magique. Pendant que Amadeus était plongé dans ses pensées, Pontius avait lançé son marteau sur la barricade, éborgnant un des plus petits gobelins par la même occasion. Zoya n'eut pas le temps de crier sur Pontius que deux petits archers verts se mettaient en place sur une des plateformes en ruine, tandis que trois gobelins adultes fonçaient sur Pontius, le poignard à la main. Un coup de bouclier bien placé plus tard, et un des gobelins était à terre, assomé pour de bon. Amadeus créa une barrière magique pour empêcher l'un d'entre eux de s'en prendre à lui et fit léviter l'un des deux, le plaçant dans la ligne de mire de Zoya. Entre temps, le chevalier ventru remarqua que les deux archers gobelins se préparaient à tirer leurs flèches empoisonnées sur la voleuse et fonça vers elle. La furtive décochait alors des flèche enflammée en direction des deux gros gobelins adultes. L'un brûla le gros égorgeur vert, il ne fut bientôt que cendres; mais l'autre rejeta ses pauvres habits brûlés sur le sol avant de briser la barrière d'Amadeus, qui commençait à être épuisé de la maintenir si longtemps. Les flèches des petits tireurs gobelins filèrent à travers le vent vers Zoya mais Pontius s'interoposa avec son gros bouclier et para la salve rapidement. Alors que le gobelin adulte se lançait sauvagement sur le vieux magicien, Zoya parvint à décocher deux flèches de plus sur le dernier adversaire, sauvant la vie d'Amadeus:
"-M...Merci beaucoup, lança le magicien à Zoya, alors qu'il haletait encore.
-Fais mieux la prochaine fois, les batailles ne sont pas une place pour les vieux. Et Pontius, toi, tu nous as fais courir un danger de plus ! Je devrais continuer seule si c'est ça ! Vous m'handicaper tous les deux ! Quelle stupide idée de faire tout ce chemin, on ne pourra pas sauver ce royaume de toute façon...
-Ne dis pas de sôttises, petite idiote, répliqua Amadeus sur un ton sec, nous avons été choisis par le Trine et nous avons déjà sauvé le royaume une fois. Je ne laisserais pas la magie noire envahir un lieu recelant tant de savoir !
-C'est débile, j'esperais juste trouver un trésor de grande valeur et me voilà larguée avec un vieillard et un obèse, soupira Zoya.
-Hé ! Je ne suis pas obèse, jeune dame, objecta Pontius. Juste un petit peu enrobé et je te ferais remarquer que je t'ai sauvé la vie ! Un peu de respect pour tes aînés. Pontius semblait exaspéré.
-Vous n'êtes que de vieilles reliques d'un passé peu glorieux, je n'ai rien à faire avec vous... Je m'en vais. Vous n'y arriverez pas alors plutôt fuir que de mourir sous les coups de ces misérables gobelins ou tout autre créature qui croisera votre chemin."
La voleuse se servit de son grappin pour monter dans les arbres et disparut en sautant derrière les ruines... Le magicien et le chevalier ne savaient que faire. Ils étaient réduits en nombre et ne pouvaient continuer, pourtant ils décidèrent de s'aventurer plus profondément encore dans les ruines afin d'y trouver la raison de leur venue... Ils avançèrent à travers les lieux, déjouant chaque énigme et chaque plate-forme avec difficulté, mais ils finirent par arriver devant une sorte de grotte dont l'entrée était ornée de statues de serpents...
"Les grandes Montagnes du Levant disparaissaient peu à peu derrière la végétation qui se faisait de plus en plus envahissante. Et tandis que les deux héros restants avançaient , le long de l'escalier recouvert de mousse qui menait à la grotte, une brume verdâtre les enlaçait lentement, les arbres recouvraient le paysage et la lumière du soleil s'amenuisait, comme repoussée par une force obscure. Pontius et Amadeus n'étaient nullement appeurés, ils avaient vus bien pire mais un sentiment d'insécurité s'installait dans leur coeur à chaque marche de plus franchie. Lorsque la dernière fut franchie, deux flammes s'allumèrent sur les statues qui trônaient sur les rembardes de l'escalier. Amadeus sursauta, surpris que de la magie soit à l'oeuvre dans ces lieux, mais continua d'avancer vers la grotte. Pontius surveillait les arrières du magicien, attentif au moindre bruit suspect. Et les silhouettes des deux compagnons finirent par se perdre dans l'ombre de la grotte..."
L'atmosphère s'était avérée être étouffante dès le premier pas à l'intérieur de la grotte, la mousse qui poussait sur les murs semblait pourrir naturellement et une odeur de poison se mêlait à l'air. Pontius s'était placé devant Amadeus pour prévenir tout risque d'attaque frontale tandis que le magicien tentait en vain d'analyser la forme de magie particulière qui sévissait dans la grotte. Des sifflements discrets se faisaient pourtant entendre dans la grotte et la peur finit par prendre le pas sur le courage du magicien et du guerrier, les sources de lumière étaient rares dans le repaire et les deux héros avançaient prudemment, en ménageant leur souffle, comme si les ténèbres de la grotte allaient avaler leur respiration. C'est alors qu'Amadeus sentit comme un regarde se poser sur lui, il se retourna brusquement pour ne voir qu'ombre et pierre. Une chose terrible habitait cette grotte, il en était désormais persuadé. Pontius était lui aussi peu rassuré par l'ambiance qui pesait sur eux, et cette tension atteint son paroxysme lorsqu'il sentit une goutte de salive tomber sur son nez. Il leva lentement les yeux et se trouva nez-à-nez avec des crocs acérés qui luisaient dans le noir. "Cours !" cria Pontius à Amadeus. Ils se mirent à fuir toujours plus profondément dans les entrailles de la grotte, tandis qu'une longue ombre continuait de les suivre de près. Au bout d'une minute , ils se retrouvèrent dans une salle au plafond maladroitement soutenu par des colonnes tangeantes. Les deux compères s'arrêtèrent à l'entrée de la salle tandis que l'ombre mouvante se positionna à leur droite, s'élevant plus haut qu'un arbre. Pontius dégaina épée et bouclier pour protéger Amadeus et le magicien mit en place une barrière de blocs magiques pour contrer toute attaque qui viendrait de la créature. Il n'étaient pas prêts, quoiqu'il arrive et ils le savaient...
"La bête était gigantesque, c'était un long serpent géant dont les écailles luisaient à cause des faibles rayons qui passaient la paroi de la grotte. Son épiderme était coloré en violet et recouvert par endroits d'écailles rouges sang, ce qui renforçait son aspect menaçant. Un voile dorsal semblable à celui des dragons descendait le long du dos de la créature et se redressait lentement pour exprimer la fureur du reptile. Ses crocs étaient imbibés d'un poison bleu visible et ses yeux fixaient attentivement Pontius..."
D'un geste brusque, Pontius écarta Amadeus et s'élança à l'assaut du serpent qui l'envoya valser avec sa queue en l'espace d'un instant. Il fondit sur Pontius avec célérité, les crocs à l'affût, mais Amadeus le bloqua de justesse avec un blog magique qui fondit au contact du venin acide des crocs de la créature. Pas le temps de reprendre son souffle, le serpent devint rougeoyant durant quelques secondes et cracha un liquide visqueux vert qui semblait dévorer la pierre qu'il toucha. Amadeus comprit très vite qu'il sagissait du même acide venimeux extrêmement corrosif que celui des crocs de serpent et eut à peine le temps de prévenir Pontius qu'un coup de queue de la bête l'assoma contre un mur avant de retomber sur le sol. Pontius, affolé, fonça sur le serpent et lui assena quelques coups d'épée. Mais ceci était inefficace contre la peau du reptile, dure comme le roc, et le guerrier finit bien vite par battre en retraite. Grossière erreur car le serpent géant en profita pour asséner une morsure assez massive à Pontius. Ce dernier parvint à la bloquer au prix de son bouclier, qui resta coincé dans la gueule du monstre. Bien vite, il brisa le bouclier du chevalier en milles morceaux et commença à tourner autour de Pontius pour trouver la faille dans la défense, désormais bien faible, du héros. Le serpent le fixait dans les yeux; comme pour hypnotiser sa proie de son regard, mais Pontius ne faillissait pas et restait de marbre. La langue fourchue du reptile pendait en-dessous de sa gueule, une goutte de venin à son extrêmité. Les gouttes de sueurs qui suintaient sur le front de Pontius lui masquaient la vue régulièrement et il n'avait d'autre choix que de les essuyer maladroitement. Il entendit dans le fond le soupir d'Amadeus qui peinait à se remettre sur ses pieds après la violente contre-attaque qu'il avait subit. Enfin une lueur d'espoir de survie se profilait pour Pontius et son coéquipier, qui valaient plus ensemble que seuls, c'était évident. Pontius se souvint qu'il disposait d'une bombe de fumée artisanale qui lui avait été offerte lorsqu'il avait défendu le village minier de Grimrock contre des bandits. Il décida de la lancer sur le serpent géant. En prenant son élan, il se mit à courir vers le serpent et se glissa dans son dos pour balancer la bombe dans la tête de ce dernier. Un épais nuage se propagea autour de la créature et Pontius en profita pour secourir Amadeus, qu'il remit sur pieds:
"-Merci, je ne pensais pas y arriver seul, dit Amadeus, nous ne pourrons vaincre cette bête seuls. Si seulement Zoya était là... Qu'en penses-tu, Pontius ?
-Nous devrions essayer une chose, j'ai peut-être une solution. Tu vois ces colonnes de pierres abîmées là-bas ?
-Oui, tu ne penses tout de même pas à les détruire pour faire tomber le plafond sur le serpent ? C'est ridicule, nous pourrions y rester nous aussi. Hors de question ! C'est bien trop risqué pour nous.
-Vois-tu une autre façon de tuer cette créature ? Non, il n'y en a pas ! Et nous allon saisir notre chance ou notre quête s'arrêtera ici même ! Amadeus, écoute moi bien, il ne nous reste que peu de temps avant que le serpent nous retrouve dans la fumée alors je voudrais que tu sois avec moi pour une fois. C'est notre unique chance d'y arriver.
-........Je....eh bien, il est vrai que peu de solutions s'offrent à nous. je t'écoute Pontius.
-Bon, bon, notre avantage est notre taille, dit Pontius sur un ton d'extrême sérieux. Nous pouvons nous mouvoir rapidement à son insu malgré sa célérité apparente. Nous allons en profiter, tu vas faire diversion avec tes plateformes magiques pendant que j'utiliserais mon marteau pour détruire les colonnes. Cela me semble jouable.
-Et si nous n'avons pas le temps de détruire les deux colonnes restantes ? Y as-tu seulement songé, et si....."
Leur conversation fut coupée court par le serpent qui les dispersa dans les deux coins de la grotte. "Maintenant, vas y Amadeus !" lui lança Pontius dans la hâte. Le magicien s'empressa de créer deux poutres magiques et les empilla aussi vite qu'il pût afin de se créer une protection, puis il matérialisa un troisième objet, un bloc, au-dessus de la tête du reptile et le lâcha... Le fracas retentit et la fureur du serpet géant se tourna, comme prévu, sur Amadeus qui l'occupait du mieux qu'il pouvait avec ses objets magiques. Pendant ce temps, Pontius sortit son marteau et commença à le faire tournoyer au-desus de sa tête, toujours plus vite. Un fois que l'arme eut atteinte une vitesse acceptable, il la lâcha en direction de la première colonne qui s'effondra quelques instants plus tard, et le plafond se fit plus menaçant, tant sa proximité avec le sol grandissait. L'attention de leur adversaire fut évidemment retenue par la vacarme qu'avait causé la destruction de la colonne et il glissa sur le sol pour fondre sur Pontius. "Assez !" tonna Amadeus à travers la grotte grâce à sa voix et il immobilisa la créature à l'aide de trois gigantesques barrières magiques. D'un revers de queue tourbillonnant, la bête détruisit les barrières du magicien et défonça le plastron de Pontius, le mordant jusqu'au sang par la même occasion. Le pauvre Brave était désormais un poids mort tant le poison devait s'être infiltré dans ses veines. Le serpent le lança à l'autre bout de la pièce et Amadeus se retrouva cette fois-ci seul face au monstre. Dans un élan de couardise, il alla se réfugier derrière la dernière colonne et le long reptile ne manqua pas de lui fonçer dessus, percutant la colonne au passage qui se brisa en morceaux de pierre quelques instants après. Le vieil sage mit néanmoins quelques secondes à comprendre ce qui lui arrivait et courut, aussi vite que ses faibles forces le lui permettaient, hors de la zone de l'éboulement.
Lorsque le nuage de poussière soulevé se fut dissipé, Amadeus se mit à la recherche de son compagnon et l'appella, sans résultat. il fouilla les décombres longtemps avant de trouver le corps inanimé de Pontius, son épée accidentellement enfonçée dans sa cuisse gauche... Il le secoua vigoureusement à maintes reprises: "Pontius, Pontius, réveille-toi je t'en supplis ! Ouvre les yeux...". Aucune réponse. Nulle larme de la part du mage, qui n'était pas un sentimental, mais un simple sentiment d'injustice. C'était grâce à Pontius que le serpent reposait désormais six pieds sous terre et pas grâce à lui qui s'était enfui comme un pleutre. Il s'en voulait de n'avoir pas agit en temps voulu. C'est alors qu'il entendit le chevalier tousser, d'une voix rauque et étouffée. Pontius était vivant ! Mais très affaibli et particulièrement blessé: le poison devait traverser tout son corps à l'heure qui l'était et la morsure, bien que peu profonde, avait laissée des morceaux de plastron enfonçés dans le ventre du pauvre guerrier. Incapable de le soigner et empreint d'un désespoir amer, le vieux magicien s'allongea sur le sol de la caverne. Il resta ainsi un long moment, attendant quelconques gobelins pour lui ôter la vie.
Une lumière commença à se propager dans l'ancienne antre du serpent géant, recouvrant les murs d'une sorte de matière éblouissante et dont la chaleur se répandait dans la pièce. Elle finit par envelopper nos deux héros qui disparurent dans cet halo lumineux en l'espace de quelques instants. Où allaient-ils ? Seul le temps nous le le dirait...
"Amadeus pouvait ressentir la chaleur sur sa peau même s'il était encore à moitié endormi. Il ne savait nullement où il se trouvait mais des images commençaient à apparaître devant ses yeux, il était allongé dans l'eau, une eau claire et agréable. Il se releva doucement et balaya l'endroit du regard. Une sorte de tronc positionné horizontalement, voilà où il avait atterri. Des champignons et des fleurs multicolores jonchaient le sol et l'herbe paraissait soyeuse et douce. Un fort rayon de soleil pénétrait dans le tronc et éclairait l'endroit d'une manière particulière. On pouvait distinguer les particules en mouvement dans l'air grâce aux rayons lumineux qui entraient dans l'arbre. Le temps semblait figé ici, comme si les maux du monde extérieur n'existaient pas... Et tout à coup, tout revint à l'esprit du vieil homme. Le serpent, la grotte, Pontius ! "Mais, ou est Pontius ?!" s'écria Amadeus dans un instant de panique. Et une voix féminine singulière lui répondit..."
Sur ses gardes, Amadeus tenta instinctivement de dresser une barrière magique autour de lui sans pouvoir y arriver. une force mystérieuse l'empêchait d'arriver à ses fins. Il finit par abandonner et tenta de trouver l'origine de la voix:
"-Qu..que...qui êtes-vous et que me voulez vous ? Et où est mon ami Pontius, le chevalier ensanglanté avec qui j'étais, demanda le vieillard sur un ton colérique.
-Doucement, jeune magicien, tout va bien désormais et je vais t'expliquer les faits étranges qui t'arrivent en ce moment, répondit la voix féminine, sur un ton toujours aussi posé.
-Moi, jeune, vous devez vous moquer de moi, n'est-ce pas ?
-Le terme de "jeunesse" est à employer différement selon les êtres. Mon existence remonte à la création de ce monde et si tu accomplis ta quête, j'y resterais pour encore fort longtemps. Je suis l'Oracle mais ici tu dois sans doute me voir sous la forme d'une grande fleur. Je suis le gardien de la Nature et du Savoir. Et c'est le destin qui nous a réunis, toi, ton compagnon et moi. Le Trine, pour être plus précis.
-Je...vous...vous êtes le fameux Oracle ? Je ne puis le croire, votre existence n'est mentionnée que dans les plus anciens livres de la Bibliotèque de l'Orgatorium. C'est impossible....
-Et pourtant, nous y voilà finalement et le royaume se meurt... Je ne puis et ne suis destiné à sauver ce monde mais mon aide pourra vous être utile. Je pensais malgré tout que vous seriez trois à venir à moi mais ce fut plus difficile que prévu. Ton compagnon, Pontius est en train d'être soigné par les plantes de la forêt. Il te rejoindra à la Taverne du Brasseur Repu, à Mistown d'ici quelques semaines. Je le guérirais aussi vite qu'il sera possible. La Furtive, Zoya, où est-elle ? Peu importe, vous saurez faire le bon choix en temps voulu et le destin vous a réunis. Votre destinée est de chevaucher ensemble, elle reviendra. Mais avant j'aimerais te donner un pouvoir bien particulier, il te sera essentiel dans ta quête. Je ne puis te donner armures ou parchemins magiques mais je peux te donner le pouvoir des Quatre éléments.
-Tant de choses arrivent... Ne puis-je avoir un moment tranquille pour parler avec vous ? J'ai tant d'autres questions ! Je vous en prie, accordez moi du temps avec vous. Je...
-Tu n'as point le temps de bavarder, ton savoir se trouve ailleurs qu'ici. Et le temps presse, les ténèbres menaçent ce monde et se rapprochent un peu plus à chaque minute. Il me faudra du temps pour réparer ton ami. Utilise ce temps pour t'entraîner à maîtriser tes nouveaux pouvoirs et consolider tes compétences. J'enverrais un émissaire te dire quand tu devras rejoindre Pontius. Va donc, jeune mage..."
"Attendez un peu, je voudrais sa....", Amadeus n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un puissant courant d'énergie inconnue lui traversa le corps. Comme une force nouvelle dont il n'eut pas le temps de prendre conscience qu'il tomba. Les images devinrent brumeuses dans son esprit et il s'évanouit....
Qu'adviendra t-il de nos trois héros désormais séparés par le temps et la distance ? Alors que la menace se rapproche encore un peu plus, leurs destins croisés semblent pourtant avoir pris des directions radicalement différentes. Leur quête s'arrêtera t-elle ici, maintenant qu'ils sont loin les uns des autres ? Eh bien... Ceci est une autre histoire...
Fin du Livre I - La Communauté du Trine