Finalement, après avoir lutté pour ne pas être absorbé par un acteur externe, Ubisoft se verrait bien être racheté. Du moins, il étudierait les propositions pour l'intérêt des parties prenantes, joueurs inclus.
Il y a quelques années, l'éditeur a dû faire front contre une OPA du groupe de Vincent Bolloré, Vivendi. Un feuilleton suivi pendant de longs mois par l'industrie tout entière et qui s'est soldé par une victoire d'Ubisoft. Un dénouement qui a forcément mis en joie la société.
Ubisoft peut et veut rester indépendant, mais...
Après cette offensive, nous aurions pu croire Ubisoft vacciné contre toute autre tentative. Et pourtant, c'est bien Yves Guillemot, PDG du groupe, qui a reparlé du sujet et s'est dit ouvert à un rachat. Mais en premier lieu, l'homme n'a voulu faire paniquer personne : Ubisoft a toutes les ressources et qualités pour demeurer indépendant.
Nous avons toujours pris des décisions dans l'intérêt de nos parties prenantes qui sont nos employés, nos joueurs et nos actionnaires. Ubisoft peut rester indépendant : nous avons les talents, la puissance financière et un large d'éventails de franchises originales. Cela dit, si une offre de rachat nous parvenait, le conseil d'administration l'étudierait dans l'intérêt de toutes les parties prenantes.
a-t-il déclaré durant une réunion avec les investisseurs.
Frédérick Duguet, directeur financier de l'entreprise, partage ce point de vue et n'a pas souhaité spéculer davantage là-dessus.
Des problèmes internes favorisant un rachat ?
À l'heure actuelle, la capitalisation d'Ubisoft est de 5,34 milliards d'euros. Même avec une offre au montant final plus élevé, nous serions probablement plus proche des 6,4 milliards d'euros de Bethesda que des 60,5 milliards d'euros d'Activision Blizzard. L'éditeur a vu son action chuter de 40,14% en un an.
Comme lors du rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft, Ubisoft est depuis plusieurs mois dans la tourmente. En cause, de sérieux problèmes internes avec notamment des affaires de harcèlement qui ont amené Ubi à faire le ménage lui-même, en plus d'assister à des vagues de départs sans précédent.
Sony et Microsoft, les premiers acquéreurs d'Ubisoft ?
Si Ubisoft s'est bien entendu gardé de révéler avoir reçu une ou diverses proposition(s), il y a fort à parier que du monde se bouscule au portillon.
En premier lieu, Microsoft apparaît comme l'aspirant "naturel", du fait de sa force de frappe financière et de sa stratégie de rachat qui consiste à absorber des gros éditeurs déjà en place pour alimenter le Xbox Game Pass. Mais il faut déjà que l'acquisition d'Activision-Blizzard soit examinée puis validée. Si Phil Spencer, patron de Xbox, est confiant, pas sûr que les régulateurs acceptent par la suite un rachat aussi important que celui d'Ubisoft.
Ensuite, il y a Sony et sa branche Sony Interactive Entertainment (PlayStation). Bien que le géant japonais ait une stratégie différente, qui réside dans l'achat de studios proches de lui, il a également mis la main sur Bungie (Destiny) pour servir ses ambitions de jeux multijoueur/jeux en tant que service. Ubisoft a les deux pieds dedans... et baigne aussi dans les titres en mondes ouverts, à l'image de PlayStation avec le tout récent Horizon Forbidden West.
D'autres prétendants possible ?
Nintendo, lui, ne veut pas verser là-dedans, mais a une excellente relation avec Ubisoft. C'est l'éditeur tiers numéro 1 sur Switch, d'après Yves Guillemot, et l'unique à avoir pu utiliser le plombier et ses amis dans Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle et sa suite Mario + The Lapins Crétins Sparks of Hope.
Du coup, on épuise les pistes. Google tente de sauver les meubles avec Stadia et Amazon s'occupe du carton New World. Reste Tencent, qui a plus l'habitude de picorer plein de parts partout.
Estimez-vous qu'Ubisoft doit continuer seul ? Pensez-vous que ces déclarations préparent le terrain à un rachat déjà acté dans la tête des dirigeants ? Qui voyez-vous comme acquéreur ? Dites nous tous dans les commentaires ci-dessous.