Une enquête menée auprès de nombreux employés d'Ubisoft inquiète. La santé des développeurs pourrait être en danger.
L'ambiance au sein des studios d'Ubisoft ne semble pas être des plus saines. Cela fait des années que les employés dénoncent leurs conditions de travail. Pire, de sombres affaires de harcèlement sexuel ont même ressurgi à plusieurs reprises. Autre problème, au quotidien, les développeurs seraient forcés de travailler plus que de raison. Un phénomène dénoncé par le syndicat Solidaires Informatique. C'est notamment vers lui que s'étaient déjà tournés des employés de la firme pour de précédentes affaires.
La culture du crunch chez Ubisoft
Plus le temps passe, plus la qualité de vie des membres des studios Ubisoft semblent se dégrader au travail. Et ce n'est pas une enquête menée par NME qui va nous faire dire le contraire. Publiée en début de semaine, celle-ci a été menée auprès des employés d'Ubisoft Paris. Resté anonymes, ceux-ci ont passé la majorité de 2022 à travailler sur la dernière édition de Just Dance. Un jeu qui, selon les chiffres de Solidaires Informatique, aurait mené 10% des développeurs au burn-out !
Globalement, les témoignages vont tous dans le même sens. Ils parlent de journée de 13 heures et d'une direction qui pousse son personnel dans ses derniers retranchements. Par exemple, on apprend que celle-ci a demandé de changer de moteur graphique pour Just Dance 2023, seulement 11 mois avant sa sortie. Une sortie que les développeurs ont d'ailleurs voulu repousser, ce qui a été refusé. De manière générale, la direction serait coutumière des idées de dernière minute. Or, celles-ci devraient être "prises en considération à tout prix".
Evidemment, la direction d'Ubisoft ne tiendrait pas compte des mises en garde de ses équipes. Malgré les timings trop serrés, les développeurs se verraient ainsi forcés de multiplier les heures supplémentaires. Ces dernières seraient d'ailleurs largement et ouvertement encouragées. En bref, c'est ce que l'on appelle communément le "crunch", dans l'industrie du jeu vidéo. Il s'agit d'une période de travail particulièrement intense, où les heures supplémentaires sont légion. Et celles-ci sont loin d'être toujours payées.
Des conditions de travail qui se dégradent
Les développeurs interrogés dans le cadre de l'enquête ont surtout évoqué le cas du derneir Just Dance. Mais ils affirment que la situation est la même pour nombre de leurs productions. Sparks of Hope, Watch Dogs, ou encore Beyond Good and Evil 2 ont notamment été cités. Le problème n'est donc pas nouveau. Les conditions de travail seraient si mauvaise que même la justice pourrait s'en mêler. Déjà, Ubisoft Montpelier est dans le collimateur de l'inspection du travail. Plusieurs studios de l'éditeurs sont donc concernés. La situation avait d'ailleurs déjà fait du bruit en janvier dernier. Les Syndicats SNJV et Solidaires Informatiques avaient alors communément appelé à la grève chez Ubisoft. Pour l'heure, la direction du studio, contactée par NME, n'a pas souhaité réagir.