Selon l'esprit derrière les poignantes histoires de The Last of Us Part 1 et 2, le prochain jeu de Naughty Dog pourrait tout changer pour le jeu vidéo grâce à l'utilisation de l'intelligence artificielle. Neil Druckmann estime que cette technologie serait un outil à nul autre pareil pour « tenter des projets plus risqués et pousser les limites des expériences narratives vidéoludiques ». Une opinion qui n'est visiblement clairement pas partagée notamment par ses pairs.

Des ambitions du directeur de The Last of Us qui font vivement réagir

L'essor fulgurant de l'intelligence artificielle suscite autant l'excitation que l'inquiétude, et ce dans de nombreux domaines. Alors que des géants de l'industrie du jeu vidéo comme Square Enix comptent pousser l'utilisation de cette technologie, de nombreux acteurs s'interrogent quant à l'avenir. Le dernier exemple d'un profond intérêt porté à l'IA provient donc de Neil Druckmann, directeur de The Last of Us et co-président de Naughty Dog.

Celui-ci estime ainsi que l'IA pourrait tout changer pour le jeu vidéo, notamment s'agissant d'offrir des expériences narratives plus poussées et nuancées que jamais, tout en réduisant les coûts et les contraintes techniques. Sa déclaration a provoqué une vive polémique, particulièrement dans le cercle des développeurs et scénaristes. David Gaiger, scénariste de Dragon Age, avait notamment ceci à dire à ce sujet s'agissant de l'aspect éthique de l'utilisation de l'IA : « Ceci occulte complètement l'idée d'une collaboration. Cela va empêcher des gens aimant raconter des histoires et les jeux de travailler sous la férule d'un directeur et être sous-payés au profit d'une IA Béni-Oui-Oui. [...] J'espère que Neil Druckmann est plus sagace que ça et ne voit pas l'IA comme une sorte de baguette magique ».

Une profonde controverse autour de l'intelligence artificielle

D'autres comme Nessa Cannon, scénariste en chef pour le jeu Star Trucker, mettent de leur côté en doute l'efficacité de l'intelligence artificielle pour faire mieux que l'être humain afin de proposer une expérience narrative vidéoludique poussée et nuancée. « J'adorerais voir une vidéo de Neil Druckmann essayant d'utiliser l'IA pour 'dépasser les limites de la manière de raconter une histoire', comme il le prétend ». Selon elle, du contenu généré entre autres par ChatGPT en « mélangeant des éléments clichés de romans et de travaux volés » ne colle donc pas avec les ambitions du directeur de The Last of Us.

Certains ne vont enfin pas dans la demi-mesure en montrant leur indignation. Sur X.com, Jessie Lam, concept artist chez Brass Lion, s'est montré particulièrement cinglant. « Naughty Dog compte l'une des plus fortes concentrations de développeurs surqualifiés et d'artistes de talent au sein de l'industrie. Ceci est une insulte pour le média ». Malheureusement, les plus hautes instances de l'industrie du jeu vidéo ne voient apparemment pas l'utilisation de l'IA de la même manière. Faut-il s'en inquiéter ou s'en réjouir ? L'avenir nous le dira.