Il ne fait pas bon d'être un jeu d'horreur dans l'espace ces dernières années. Malgré toutes les qualités de Dead Space Remake, qui reste un chef d'oeuvre du genre, la sauce n'a pas prise. Les ventes auraient visiblement été en deçà des prévisions d'Electronic Arts, et l'éditeur aurait pris la décision de tuer la licence. D'après les informations du journaliste Jeff Grubb, Dead Space 2 Remake a été mis à mort sans attendre. Et du côté de The Callisto Protocol, qui a vu le jour grâce au créateur de DS justement, ce n'est pas beaucoup mieux.

Le développement infernal de The Callisto Protocol

À moins que Glen Schofield, le concepteur de The Callisto Protocol, arrive à récupérer sa jeune licence et a trouvé un autre partenaire pour une suite, c'est déjà la fin. Pour rembourser les coûts de développement, le survival horror aurait dû s'écouler au moins à 5 millions d'exemplaires. Sauf qu'in fine, le nombre d'exemplaires vendus tourne autour des 2 millions. Le compte n'y est donc pas. RIP petit ange parti trop tôt. The Callisto Protocol a complètement bidé et son créateur explique pourquoi, et ce n'est pas glorieux. D'après ses dires Krafton, qui possède PUBG Studio ou Striking Distance Studios, a joué un mauvais tour aux équipes.

Selon Schofield, à l'origine, Striking Distance Studios avait une grande liberté dans le développement, y compris au niveau de la fenêtre de sortie. Mais le discours a changé et Krafton a forcé pour que le jeu soit disponible en décembre 2022. « Je voulais environ trois mois et demi de plus. On m'a fait croire que ce serait le cas. En octobre ou septembre 2021, on m'a dit "tu vas avoir le temps, mets ce que tu veux dans le jeu". J'ai donc passé mes vacances de Noël à concevoir et trouver des idées avec d'autres personnes. En janvier, les responsables sont venus me voir et m'ont dit "non, non, non, ça sort en décembre 2022 » explique Glen Schofield sur le développement de The Callisto Protocol.

Des absences et des départs en pagaille

Les équipes ont donc été prises de court, et les changements au sein des effectifs n'a pas aidé. Durant la pandémie de COVID-19, de nombreux membres du studio sont tombés malades. De l'autre côté, d'autres sont partis pour accepter un salaire plus avantageux ailleurs. « Dix à vingt personnes par mois tombaient malades, et ce pendant des semaines. Nous étions dévastés. Par moments, tout notre département des effets spéciaux était absent, tout notre département d'animation. Et pour bien faire, en 2021, 49 personnes ont démissionné car tout le monde payait très cher. Les gens partaient alors pour 10 000 dollars de plus. 2021 a été la pire année de développement de ma vie » ajoute le réalisateur de The Callisto Protocol.

L'entrée en bourse est aussi un événement qui a aggravé la pression mise sur Striking Distance Studios si l'on en croit Glen Schofield. Interrogé par PCGamer pour cette interview, le game director concède que si c'était à refaire, il aurait fait entendre sa voix de manière plus ferme. « J'aurais été plus direct. J'aurais dit "je ne le sortirai pas. Si vous voulez que le jeu sorte, vous venez et vous prenez le contrôle du studio » conclut-il. Actuellement, Striking Distance travaille sur un spin-off roguelike dans l'univers de The Callisto Protocol, le Project Birdseye, et a tout de même sorti une mise à jour ultime pour son survival horror.

Source : PCGamer.