Si sa notoriété fait de lui l'une des figures les plus (re)connues de l'industrie, Shigeru Miyamoto se fait encore rare dans les médias, malgré une accumulation de casquettes qui en fait plus que jamais une personnalité essentielle dans la stratégie de Nintendo. Mais pour ses 68 printemps, le creative fellow s'est prêté au jeu de l'interview-fleuve auprès de l'hebdomadaire The New Yorker.
C'est depuis sa demeure kyotoïte que le (grand-)père Miyamoto est revenu sur bien des sujets, à commencer par l'indispensable attention que les parents doivent porter aux jeux qui font le bonheur de leur progéniture :
Quand un jeu est amusant, les enfants ont l'impression de ne pas pouvoir s'arrêter de jouer : c'est évidemment quelque chose que je peux comprendre. Il est important pour les parents de jouer à ces jeux, de comprendre pourquoi leur enfant ne peut pas arrêter avant d'atteindre le prochain point de sauvegarde, par exemple. En ce qui concerne mes propres enfants, ils toujours eu une bonne relation avec les jeux vidéo. Je n'ai jamais eu à les restreindre. Quand il faisait beau dehors, je les encourageais toujours à aller y jouer.
SEGA, c'est plus fort que lui
À l'instar d'un certain Hideo Kojima, il semble que les rejetons Miyamoto ne soient pourtant pas les plus grands fans de l'oeuvre de leur illustre paternel :
Ils jouaient d'ailleurs beaucoup à des jeux de chez Sega. Ils aimaient les jeux de course comme OutRun. ils ont également beaucoup jouer à Space Harrier.
Pour autant, le sexagénaire ne semble avoir jamais perdu de vue la dimension positive du jeu vidéo, et de ses effets bénéfique sur le cerveau humain, même encore en plein développement :
Les êtres humains sont motivés par la curiosité et l'intérêt. Cela dit, j'essaie de m'assurer qu'aucun de mes titres ne gaspille le temps des joueurs en leur demandant de faire des choses qui ne sont ni productives ni créatives. Je peux par exemple supprimer des scènes qu'ils ont déjà vu dans tous les autres jeux, des clichés, ou travailler pour réduire les temps de chargement. Je ne veux pas leur voler du temps en introduisant des règles inutiles ou ce genre de choses.
Ce qui est intéressant avec les médias interactifs, c'est qu'ils permettent aux joueurs d'être face à un problème, de proposer une solution, de l'essayer, puis d'expérimenter les résultats. Ce processus d'essais et d'erreurs structure le monde interactif dans lequel ils évoluent. C'est quelque chose que je garde toujours à l'esprit lors de la conception de jeux.
Bien occupé sur la finalisation du parc à thème Super Nintendo World, Shigeru Miyamoto ne désespère pourtant pas de retravailler sur un "petit projet" à l'occasion. Aura-t-il le temps de réaliser son rêve avant de prendre un jour sa retraire ? À vos paris !