Si certains attendent l'arrivée d'une retraite de plus en plus chimérique pour profiter d'une oisiveté bien méritée, d'autres, plus fortunés, en profitent pour multiplier leurs activités. Assurément, l'ex-PDG de Nintendo of America est à ranger dans la seconde catégorie.
Depuis son départ en 2019, Reggie Fils-Aimé se voit très largement courtisé, et cède à bien des appels du pied : entre son arrivée au conseil d'administration de la chaîne Gamestop, son poste de conseiller pour Rogue Games ou sa présence aux Game Awards, les exemples ne manquent pas.
En attendant de pouvoir découvrir son premier livre, promis lors d'un séminaire au sein de son ancienne université de Cornell, Fils-Aimé écume au gré des vents les différents podcasts de la toile, et s'est ainsi récemment retrouvé au micro de Dany Peña, pour évoquer durant près de 45 minutes une carrière bien remplie.
Mais ce sont évidemment les années passées à la direction de Nintendo of America qui nous intéressent au plus haut point, et le preneur de noms en chef a notamment été interrogé sur le moment le plus difficile à ce poste. Dans sa grande sagesse, Fils-Aimé s'est permis d'élargir le spectre de sa réponse :
Il n'y a pas eu un élément qui aurait été plus difficile que les autres en particulier. Le plus grand défi était sans doute de réussir à faire comprendre les besoins des joueurs, les besoins de l'industrie pour l'Amérique du Nord et du Sud à Satoru Iwata et à tous les responsables japonais de l'entreprise. Voilà ce qui était le plus difficile, car le marché nord-américain est tellement différent du marché japonais.
Il faut savoir qu'à l'époque, la plupart des responsables [de Nintendo of America] n'avaient jamais passé beaucoup de temps à l'étranger. Du coup, je suis devenu celui qui exprimait les besoins pour le lancement de la DS, j'ai poussé quelques initiatives alors que nous allions lancer la Wii, et je proposais systématiquement un autre point de vue. Et j'ai eu de la chance : j'ai gagné pas mal de discussions !
Les plus anglophones d'entre vous profiteront sans doute de l'intégralité de cet échange riche en réflexions, qui permet à l'ex-PDG de réaffirmer à quel point les grands acteurs de l'industrie devraient plus souvent s'afficher bras dessus, bras dessous, comme ce fut le cas aux Game Awards 2018. Quelle classe, non ?