En janvier 2018, une enquête menée conjointement par Le Monde, Mediapart et Canard PC révélait de potentiels comportements dégradants de la part de David Cage et Guillaume de Fondaumière, PDG et directeur général délégué de Quantic Dream, décrit comme un environnement toxique. Et s'arrangeant avec le droit du travail. Le studio avait vivement démenti ces accusations, et réfutait avoir fermé les yeux sur la circulation fréquente en interne de photomontages à caractère raciste ou sexiste.

Un ancien salarié, M.A., qui était en charge du réseau informatique de Quantic Dream, avait en août 2017 saisi le Conseil des Prud'hommes, réclamant la requalification de la rupture de son contrat de travail, établie le 28 avril 2017, en licenciement abusif. En juillet 2018, il avait obtenu gain de cause, Quantic Dream avait fait appel en novembre 2018.

Ce mercredi 7 avril 2021, la Justice française a statué en faveur de Quantic Dream, qui explique la situation ici :

Le 7 avril 2021, la cour d'appel de Paris a rendu une nouvelle décision de justice, qui établit à nouveau très clairement les faits et responsabilités dans cette affaire, en déboutant le plaignant de l'intégralité de ses demandes. Cette décision complète les 4 précédents jugements, qui invalidaient déjà les enquêtes à charge de 2018 :

• Trois jugements rendus par le Conseil de prud'hommes de Paris les 19 janvier 2018 (2 jugements) et le 21 novembre 2019 ont confirmé dans un premier temps, de manière indiscutable, qu'aucune ambiance « toxique » ne régnait dans l'entreprise, qu'aucun fait de discrimination d'aucune sorte n'a été constaté, et que la direction avait immédiatement pris les mesures nécessaires, le jour même où elle prenait connaissance de certains photomontages problématiques.

Deux arrêts de la cour d'appel de Paris du 22 septembre 2020 et du 7 avril 2021 ont mis à nouveau tous ces points en évidence. Le dernier arrêt rendu le 7 avril déboute le salarié de toutes ses demandes, en le condamnant à verser d'importants dommages et intérêts à Quantic Dream. Enfin, ce dernier jugement ne retient pas de défaut en matière de sécurité de la part de Quantic Dream.

Deux précédents jugements rendus le 19 janvier 2018 par le conseil de prud'hommes de Paris pointaient en outre un « effet d'aubaine », opportuniste, d'ex-salariés ayant tenté de « monnayer » un incident pour obtenir une contrepartie financière. Tous étaient parfaitement satisfaits de l'ambiance dans l'entreprise, comme le rappel le jugement du 7 avril 2021 en se basant sur les propres écrits du plaignant.

Le communiqué continue en précisant que l'absence d'ambiance toxique avait été exprimée par les délégués du personnel et des employés à la parution des enquêtes. Dénonçant une cabale sur les réseaux sociaux, l'entreprise explique que différents organismes de l'État n'avaient remonté aucun problème.

• S'agissant des enquêtes internes menées par l'entreprise pour donner suite à ces accusations, puis celle confiée à l'institut indépendant « People Vox », spécialisé dans les enquêtes sociales (menées de manière anonyme sur l'ensemble des salariés) en 2019 et 2020, aucune d'elles n'a remonté la moindre trace d'une quelconque « ambiance toxique », de harcèlement ou autre comportement répréhensible. Au contraire, ces enquêtes ont mis en évidence un très fort attachement des salariés à leur entreprise, ses projets et ses valeurs.

• Trois enquêtes journalistiques indépendantes, conduites par des médias en 2020, et s'appuyant notamment sur des témoignages recueillis auprès de salariés et d'ex-salariés, ont par ailleurs abouti à des constats en totale contradiction avec les allégations contenues dans les articles publiés en janvier 2018

Et concernant le volet sur le droit du travail et autres magouilles financières, il est expliqué que l'URSSAF n'a rien trouvé de litigieux lors des derniers contrôles et audits.

Quantic Dream finit en précisant avoir rendu ces éléments publics afin de rétablir son honneur et sa réputation par des faits. Aucun jugement n'a encore été rendu dans la plainte pour diffamation portée par l'entreprise française à l'encontre de Mediapart et Le Monde.