Annoncée en grande pompe lors d’un événement qui lui a entièrement été dédié, la PS5 Pro a depuis fait couler beaucoup d’encre. Énormément même. Et malheureusement, ce n’est pas pour sa fiche technique que la console a impressionné puisque tout le monde a bloqué sur un “petit détail” : son prix.
Les joueurs ne s’en remettent toujours pas, bien que, petit à petit, les spécialistes commencent à dire que ce n’est pas si déconnant finalement.

Il y a peu, Sony a tenu un événement de présentation exclusif de sa machine auquel plusieurs médias outre-Atlantique ont été invités. Si la PS5 Pro est bien disponible à la vue de tous au Tokyo Game Show, c’est bien dans les locaux de PlayStation qu’a eu lieu la présentation complète de la prochaine grosse console de la firme.
Nos camarades de chez The Verge ou encore d'Eurogamer ont pu s’y rendre et donner leur premier avis sur la machine après une longue prise en main, et tous se rejoignent pour dire qu’elle est vraiment monstrueuse, mais qu'il y a tout de même quelques petits couacs et pas mal de questions.

La PS5 Pro impressionne, mais tout ne dépend pas d'elle

Payer ou ne pas payer le prix, telle est la question qui trotte dans la tête de nombreux joueurs actuellement. Pour Eurogamer, la PS5 Pro « s'apparente à une mise à niveau importante d’une carte graphique pour un PC gaming ». On peut « activer de nouvelles fonctionnalités » et on a droit à « une amélioration générale des performances qui rend les jeux existants bien plus amusants à jouer. ». Une upgrade qui ne sera toutefois pas à la portée de tous vu ce qu’en demande Sony, mais qui pourrait peut-être convaincre grâce à ses performances. Que ce soit The Verge ou Eurogamer, les deux avis s’accordent à dire qu’il y a de très nettes améliorations et parfois même d’énormes différences entre les jeux.

C’est le cas notamment de Final Fantasy 7 Rebirth, qualifié de « meilleur jeu de démonstration pour la PS5 Pro » par The Verge. Mais il faudra cependant garder à l’esprit que si la PS5 Pro est puissante, tout ne dépend pas d’elle puisque les jeux « pleinement optimisés » ou « Enhanced » auront besoin d’un patch conçu par les développeurs pour l’être, et rien que durant cette démonstration sur pas moins de 11 titres, tous n’étaient pas au même niveau. Même si en revanche il y aura toujours une énorme améliorations pour les joueurs qui ne jurent que pour les modes performances sur la PS5 d'origine puisqu'ici, la PS5 Pro peut « lier le meilleur des deux mondes » : la fluidité et la qualité graphique.

PS5 Pro comparatif Digital Foundry Eurogamer
FF7 Rebirth comparatif proposé par Digital Foundry - Eurogamer

Le PSSR change vraiment tout, mais à ses propres soucis visiblement

S’il y a bien une technologie embarquée par la PS5 Pro qui fait l’unanimité, c’est bien le PSSR. Cette techno fonctionne de la même manière que le DLSS de Nvidia ou le FSR d’AMD. Grossièrement, il s’agit d’une technique permettant à la console d’afficher de hautes résolutions avec fluidité en s’appuyant sur l’IA tout en limitant l'aliasing dans la foulée. Le jeu tourne (en interne) à une résolution inférieure (720p, 1080p, 1440p, etc.) et se voit upscalé, ou amélioré, en une résolution supérieure (généralement de la 4K). Plus la résolution interne est élevée, plus le rendu final sera de qualité. Ce dernier point ne relève cependant pas de la machine, mais plutôt des développeurs et de leur optimisation. Et pour ces premiers jeux approchés, tous ne sont pas au même niveau.

Marvel's Spider-Man 2 comparatif PS5 et PS5 Pro par Digital Foundry - Eurogamer

Quelques sacrifices pour certains jeux

Si FF7 Rebirth est plus beau que jamais, plus détaillé que le monde graphique de la PS5 et carrément plus fluide avec ça, d’autres jeux sont obligés de faire des concessions. Marvel’s Spider-Man 2, par exemple, est plus fluide et permet de jouer avec davantage de détails et d’effets graphiques activés en simultané, mais la résolution interne (avant upscale) est inférieure au mode fidélité de la PS5 standard.

Ratchet & Clank Rift Apart, quant à lui, a visiblement dû faire l’impasse sur une partie de la densité de sa foule pour grandement améliorer ses graphismes à grand renfort d’effets, de nouvelles particules et de détails supplémentaires, tout en supprimant définitivement les effets de scintillement et en assurant une fluidité exemplaire. Dragon’s Dogma 2, quant à lui, profite aussi du PSSR pour enfin atteindre les 60 fps constants en extérieur, et entre 55 et 60 fps en ville. Pour rappel, à sa sortie, les chutes de framerate étaient légion lorsqu’on entrait dans les cités.

Toutefois, Eurogamer et ses spécialistes de chez Digital Foundry ont relevé pas mal de petits pépins qui peuvent apparaître à cause de l’utilisation du PSSR et d’autres technologies (ces dernières changent en fonction des jeux). Les experts relèvent la présence d’artefacts visuels sur FF7 Rebirth ou encore Dragon’s Dogma 2. Des petits couacs qui peuvent très clairement être résolus d’ici la sortie de la machine et des premiers patchs. Il ne faut pas oublier que le PSSR est une technologie toute jeune.

En revanche, tous ceux qui ont pu s’essayer à la PS5 Pro sont unanimes : le PSSR change réellement tout, et globalement, tous les jeux qui s’en servent sont véritablement plus beaux et plus fluides. L’expérience de jeu est nettement améliorée.

Ratchet & Clank Rift Apart The Verge
Mike Fitzgerald, Directeur Technique de Ratchet and Clank: Rift Apart - The Verge

Le Ray Tracing est absolument somptueux, une technologie indispensable

S’il y a bien une autre technologie mise en avant avec cette PS5 Pro, c’est bien le Ray Tracing, et ici aussi il serait carrément « Game Changer ». Cette techno en met très clairement plein les yeux sur PC depuis quelques années déjà. Elle permet une gestion dynamique et bien plus précise des reflets, de la lumière et parfois même d’autres effets comme la volumétrie notamment. Le résultat est saisissant sur des jeux comme Cyberpunk 2077 ou Forza Motorsport, par exemple.

La PS5 Pro peut, elle aussi, en profiter dans les meilleures conditions désormais grâce à sa puissance embarquée. Là encore, ça dépend des développeurs, mais quelques-uns ont déjà fait des efforts considérables comme Codemasters avec F1 24, « le jeu le plus impressionnant de tous sur PS5 Pro » actuellement, selon Eurogamer. Le jeu était déjà très joli graphiquement, mais ici il est carrément sublimé avec le Ray Tracing, qui permet aux voitures de se refléter en temps réel au même titre que l’environnement. Le rendu est incroyablement réaliste. Même son de cloche chez le, là aussi déjà très beau, Gran Turismo 7, qui met le paquet avec le Ray Tracing et profite, comme son camarade F1 24, d’une fluidité optimale de tous les instants.

À noter que les deux jeux peuvent même proposer un mode 120 fps doté de graphismes ultra solides, et s’amusent même à offrir des images en 8K pour les quelques élus équipés de gros moniteurs.

PS5 pro comparatif F1 24 par Eurogamer - Digital Foundry
F1 24 comparatig par Digital Foundry - Eurogamer

La PS5 Pro est donc bien surpuissante, mais il faudra en voir un peu plus

En somme, d’après ces premières prises en main, la PS5 Pro a tous les outils pour proposer une expérience de jeu grandement améliorée, mais ça dépendra très clairement de ce que les développeurs en feront. Eurogamer fait le parallèle avec un changement de génération de carte graphique : « C'est très similaire à la mise à niveau que vous obtenez en changeant votre carte graphique PC pour une nouvelle d’une ou deux générations plus récentes ».

Toutefois, pour eux, comme pour The Verge, il est encore trop tôt pour en tirer toutes les conclusions et savoir s’il s’agira d’un achat viable pour le plus grand nombre ou non. Les journalistes affirment que ça dépendra surtout de ce qu’en feront les développeurs. Si les studios jouent le jeu, alors ils pourront offrir des expériences de jeux clairement au-dessus de ce que l’on trouve sur PS5.

Reste à voir ce que la PS5 Pro a dans le ventre pour tout le reste, notamment son fameux mode Game Boost natif. Tous s’accordent aussi à dire que l’addition est tout de même salée pour une console, mais que d’un autre côté, le matériel qu’elle embarque et le contexte économique qui frappe le monde depuis des années peuvent aussi l’expliquer.

Là encore, clairement, il faudra décortiquer la bête de fond en comble pour en tirer de vraies conclusions. Ce que l’on tirera finalement de tout ça, c’est qu’il y a une vraie promesse sur le papier, mais que la PS5 Pro ne sera pas destinée à tout le monde, comme c’était le cas pour la PS4 Pro à son époque. Et pourtant, cette dernière avait une différence de prix beaucoup moins marquée.

Source : The Verge, Eurogamer