Pokémon est sans doute l'une des franchises les plus prisées de Nintendo. Dans ce contexte, il est aisé de comprendre la volonté de l'entreprise nippone de maximiser son exploitation.
Dans l'industrie vidéoludique, tout comme dans l'économie capitaliste actuelle, il est fréquent d'exploiter pleinement une thématique populaire afin de maximiser les bénéfices. Que l'on évoque le cinéma ou le jeu vidéo, certains noms tels que Star Wars, Marvel ou Call of Duty nous sautent immédiatement aux yeux. Chez Nintendo, c'est incontestablement la franchise Pokemon qui est la plus mise en avant. Depuis le lancement de Pokémon Rouge au Japon en 1996, plus d'une quarantaine de RPG, s'étendant sur neuf générations, ont été créés. Mais peut-on maintenir ce rythme intensif indéfiniment ? Takato Utsunomiya, à la tête des opérations de The Pokémon Company, en doute.
Pokemon, un gros changement à venir ?
Lors d'une interview accordée à Comicbook.com, Takato Utsunomiya a admis que leur stratégie actuelle privilégiait les sorties régulières pour les jeux Pokemon. Cependant, des discussions internes évoquent désormais une possible évolution de cette approche. L'intégralité de ses propos est consultable dans la citation ci-dessous :
En général, si l'on se réfère à notre historique, nous avons toujours privilégié des sorties régulières, en proposant continuellement des produits à un rythme défini. Cette cadence nous a permis d'offrir constamment de nouvelles expériences à nos clients. Même si cette approche demeure d'actualité, les discussions deviennent plus fréquentes. Avec l'évolution des environnements de développement, nous nous interrogeons sur la meilleure manière de maintenir ce rythme tout en garantissant la présentation de produits véritablement de qualité.
Face à ces déclarations, on ne peut s'empêcher de penser aux polémiques récentes liées à l'entreprise. Bien que Pokémon Écarlate et Violet aient connu un franc succès commercial l'année précédente, ils n'ont pas été épargnés par les critiques des fans. Ceux-ci ont pointé du doigt tant les graphismes que les bugs et les soucis de performance, qui altèrent toujours le plaisir de certains joueurs. Ces problématiques ont suscité de vifs échanges parmi les fans de Pokémon quant à la cadence de lancement des nouveaux opus. Les jeux Pokemon sortis sur Switch ont suscité des avis partagés, poussant de nombreux joueurs à préconiser des sorties moins régulières, mais de qualité supérieure.
L'appât du gain contre la qualité
Pokemon n'est pas la seule licence confrontée à cette problématique. Récemment, Marvel et Disney ont exprimé des préoccupations similaires. En février, suite aux critiques mitigées des séries Disney+, Kevin Feige - président de Marvel Studios - évoquait le désir de privilégier la qualité plutôt que la quantité. Plus récemment, Bob Iger, PDG de Disney, a également évoqué une réduction du nombre de productions tout en maîtrisant davantage les coûts par projet. L'objectif est d'améliorer la qualité des productions cinématographiques. Nous nous souvenons tous de l'adaptation décevante de Peter Pan, une licence emblématique du géant, qui a dû secouer sérieusement les choses.
La remise en question chez les grandes firmes de divertissement était inévitable. Dans l'ère actuelle du streaming et de la consommation instantanée, la compétition est rude et les attentes du public n'ont jamais été aussi élevées. Les fans, grâce aux réseaux sociaux, ont désormais une voix plus forte, influençant directement l'image publique d'une franchise ou d'une entreprise (preuve en est avec l'affaire des bugs Pokémon. S'adapter est crucial pour répondre aux attentes, et The Pokémon Company l'a bien compris.