Que vous ayez immédiatement succombé au charme de Persona 5 lors de son arrivée tonitruante en 2016, ou que vous ayez sagement patienté jusqu'à la très localisé version Royal, le J-RPG le plus détonnant de ces dernières années aura forcément marqué les esprits, mais pas que.
Poseur, insolent et jouissant d'une classe à nulle autre pareille, l'aventure des Phantom Thieves aura également profité d'une direction artistique renversante, rapidement rentrée dans la culture vidéoludique commune, et pour cause. Mais si Atlus continue de capitaliser sur le succès hors normes de ce cinquième opus, les artisans de cette réussite espèrent bien réitérer l'exploit, sans pour autant radoter.
Amamiya, here we go again
SEGA ne s'y est pas trompé, puisque Ren Amamiya et la (j'assume) facétieuse Morgana illustrent le dernier bilan financier (et hivernal) de l'ex-constructeur. L'occasion était donc trop belle de revenir une fois encore sur le carton de Persona 5, et c'est ainsi que le compositeur Shoji Meguro (récompensé d'un Gameblog Award en 2017) et le directeur artistique Shigeroni Soejima ont eu le privilège d'un encart en forme de bafouille, qui nous laisse espérer d'autres lendemains qui chantent.
Preuve que la douloureuse page de l'ère PlayStation 3 est désormais tournée, le compositeur émérite assume parfaitement son style, qui ne tente pas de draguer les occidentaux à grands coups de coude dans les côtes :
Nous avons longuement réfléchi au concept de Persona 5 : les personnages principaux sont des lycéens qui deviennent les Phantom Thieves, et nous voulions donc dépeindre leur jeunesse tout en restant à l'écart d'un style qui fasse directement penser à des voleurs. Finalement, nous avons opté pour de l'acid jazz afin d'exprimer l'humeur des jeunes Phantom Thieves, et nous avons été ravis de constater le succès mondial de Persona 5. Je pense que l'une des clés de cette réussite auprès d'une public étranger réside dans la culture japonaise que véhicule notre musique tout au long du jeu.
Le directeur artistique (qui occupait le rôle de character design sur Persona 5) Shigeroni Soejima pense lui aussi qu'il est illusoire de vouloir plaire coûte que coûte à un public étranger, et espère bien dynamiter d'autres genres que le J-RPG grâce au style si classieux de cette aventure visuellement inoubliable :
Bien que le jeu ait été accueilli favorablement à l'étranger, nous ne l'avons pas conçu pour plaire à un public international, car dans le monde d'aujourd'hui, nous partageons de nombreuses valeurs à une échelle mondiale. Bien entendu, il est très gratifiant pour un créateur de constater qu'un titre à l'expression japonaise très marquée trouve également son public à l'étranger. À l'avenir, j'aimerais continuer à porter nos jeux en travaillant leur esthétique, afin que nous puissions rivaliser avec d'autres titres de qualité, dans d'autres genres.
Si la perspective de profiter d'un titre au visuel aussi léché que Persona 5 nous met évidemment en joie, il faudra sans doute patienter un bon moment avant de découvrir à quoi pense le père Soejima. Car en attendant, le très attendu Shin Megami Tensei V, officialisé en octobre 2017, continue de se faire plus que discret. Alors, le reste, vous pensez...