Si Jacques Séguéla était encore en phase avec son époque, il reformulerait sans doute sa célèbre (et dédaigneuse) maxime, pour l'adapter à son époque : "Si à 50 ans on n'a pas participé à une série Netflix, c'est qu'on a raté sa vie".
Heureusement, le publicitaire n'a aucune autorité en la matière, et vous pouvez toujours vous contenter de les regarder, ces fameuses séries Netflix. L'arrivée du documentaire High Score dans les prochains jours devrait d'ailleurs permettre de joindre l'utile à l'agréable. Cet hexaptyque qui revient sur "l'âge d'or" du jeu vidéo (y en a-t-il eu un ?) sera disponible dès le 19 août prochain, mais quelques privilégiés ont déjà pu le visionner, et en retirer une sympathique anecdote.
Le site Nintendo Enthusiast a ainsi choisi de revenir sur le dernier épisode, qui lève le voile sur les conditions dans lesquelles le studio britannique Argonaut Software a pu "collaborer" avec Nintendo sur le développement de StarFox, l'un des premiers jeux 3D à tourner sur consoles e salon.
Les développeurs Dylan Cuthbert et Giles Goddard racontent ainsi leur déménagement provisoire à Kyoto, qui n'a semble-t-il pas été placé sous le signe de l'hospitalité :
Ils n'ont jamais laissé quelqu'un d'extérieur à Nintendo travailler dans leur bâtiment. Ils nous ont placé dans un bureau séparé, c'était une pièce juste pour nous, à l'écart.
Par un fait exprès (ou pas, après tout), il se trouve que le bureau des deux gaijins occupe d'ordinaire une toute autre fonction :
Notre bureau était le seul endroit où Miyamoto était autorisé à fumer. De temps en temps, il venait et il allumait une cigarette pendant que l'on travaillait. Du coup, on essayait de se lancer dans un truc intéressant, et lui nous parlait des arbres, ou d'autres choses qui n'avaient rien à voir avec ce qu'on faisait. Mais en y réfléchissant, c'est la raison pour laquelle c'est un génie créatif : son cerveau est toujours en train de réfléchir à plein de choses en même temps.
Rappelons que l'archipel fonctionne encore à l'heure actuelle sur la base de salles fumeurs/non-fumeurs, et que le père Miyamoto avait abandonné sa consommation de tabac au tournant de la quarantaine pour "retrouver la forme". Il eût été bien dommage que son génie ne parte en fumée.
Cette anecdote (et sans doute bien d'autres) sera à retrouver dans la série documentaire High Score, disponible dès le 19 août prochain sur Netflix.