Si nous savons que quelques comptables traînent régulièrement leurs guêtres sur notre Discord de bon aloi, le récent rapport annuel publié par Nintendo suite à l'assemblée générale des actionnaires (qu'on imagine toute aussi festive) fourmille de chiffres en tous genres. Mais pour peu que l'on se penche sur le document de 76 pages, il y a à boire et à manger pour les joueurs curieux de connaître un peu mieux leur industrie.
Malgré l'absence (temporaire) de notre Monsieur Chiffres rien qu'à nous, le compte rendu dresse un état des lieux du constructeur japonais, qui comptait au 31 mars 2020 pas moins de 2395 employés, âgés de 39,2 ans en moyenne, et présent au sein de l'entreprise depuis près de 14 ans. Ce dernier chiffre est finalement peu surprenant lorsque l'on sait que le Japon développait il y a encore quelques années une forte culture d'entreprise, qui veut que l'on fasse une bonne partie, sinon toute sa carrière chez le même employeur.
Et si la même division par le nombre d'entrée nous permet de découvrir que le salaire annuel type d'un employé travaillant chez Nintendo s'élève à ¥9,3 millions, soit environ 75,000€. Avant que vous ne vous précipitiez pour envoyer votre CV ultra-complet, rappelons que les dépenses varient d'un pays à l'autre, et surtout au Japon.
Mais en grimpant quelques échelons dans la hiérarchie, les rémunérations évoluent évidemment en conséquence, et l'entreprise a également publié les émoluments des principaux dirigeants inscrits au board :
- Shuntaro Furukawa (PDG de Nintendo) : ¥258 millions (¥78 millions de fixe auquel s'ajoute ¥180 millions de bonus sur résultats), soit environ 2 millions €
- Shigeru Miyamoto ("Creative Fellow") : ¥192 millions (¥72 millions de fixe auquel s'ajoute ¥120 millions de bonus sur résultats), soit environ 1,5 million €
- Shinya Takahashi (Directeur général) : ¥132 millions (¥12 millions de fixe auquel s'ajoute ¥120 millions de bonus sur résultats), soit environ 1 million €
À titre de comparaison (celle qui n'est pas raison), le PDG d'Activision Blizzard Bobby Kotick avait récemment fait grincer des dents alors que nous apprenions qu'il touchait plus de $20 millions chaque année depuis 2016, soit près de 10 fois plus que Furukawa.
Les cultures sont évidemment bien différentes : rappelons à titre d'exemple que Satoru Iwata n'avait pas hésité à diviser par deux sa rémunération lors de la période de vaches maigres qui caractérisèrent les années Wii U, comme de nombreux cadres de l'entreprise.