Face à l'exode d'abonnés, le géant de la SVOD Netflix réfléchit à autre modèle économique basé sur la publicité... mais "pas comme à la télé". En parallèle, la firme licencie un grand nombre d'employés suite à sa dégringolade.
Vous n'en aviez pas rêvé mais Netflix va le faire : l'introduction de pubs dans le service de SVOD sera une réalité dans les prochains mois. Les discussions avec de grands groupes ont été entamées.
Un abonnement Netflix moins cher avec des publicités
Pour enrayer la perte d'abonnés, plus de 200 000, les dirigeants de Netflix vont céder aux sirènes de la pub. Mais pas n'importe comment d'après Ted Sarandos, co-directeur général. Non les publicités du service seront « mieux intégrées » pour une expérience au-dessus de celle de la TV. Ce qui, autant se le dire, n'est pas difficile.
Nous sommes en train de discuter avec toutes ces sociétés en ce moment. Nous voulons une entrée assez facile sur le marché — sur lequel, encore une fois, nous allons construire et itérer. Ce que nous faisons au début ne sera pas représentatif de ce que sera le produit au final. Je veux que notre produit soit meilleur que la télévision. Si cela devient si important que nous souhaitons avoir plus de contrôle dessus, alors nous pourrions [construire notre propre entreprise publicitaire].
Ted Sarandos via 01Net.
En 2020, le PDG de Netflix Reed Hastings était contre cela mais la situation semble forcer un changement drastique. Pas de date, mais en tout cas, ce sera un abonnement à part et moins cher pour faire passer la pilule, et répondre à une demande des consommateurs.
Nous avons laissé de côté un important segment de clientèle. Celui où les personnes disent « Netflix est trop cher pour moi et la publicité ne me dérange pas ». Nous ajoutons une option avec pubs, mais nous n'ajoutons pas de publicités au Netflix tel que vous le connaissez aujourd'hui.
L'abonnement le plus accessible coûte tout de même 8,99€, un prix supérieur à la concurrence, et ne comprend pas la résolution Full HD 1080p.
Les autres pistes pour remonter la pente
Pour les pubs, Netflix négocie avec NBCUniversal, filiale de Comcast, la société Roku et le mastodonte Google. Et ce n'est pas l'unique piste. L'entreprise au N rouge a licencié 300 employés qui viennent s'ajouter au 150 précédents, soit 450 salariés en moins. Une conséquence de la fuite d'abonnés qui a fait perdre à Netflix 70% de sa valeur, avec une action à 180,08$ en juin contre 600$ en janvier. Ça fait mal.
La société veut revoir ses coûts à la baisse pour mieux correspondre à ses revenus, moins élevés qu'escompté. Netflix désire produire moins de films et ne plus ouvrir leur compte en banque à des réalisateurs de renom type Guillermo Del Toro (Pinocchio), Martin Scorsese (The Irishman) et autres. À voir ce qu'il se passera avec David Fincher qui a un contrat jusqu'en 2024, mais avec un budget de 25 millions de dollars pour son long-métrage Mank par exemple, il sera peut-être dans les clous et dans les petits papiers de Netflix.
Autre idée : retenir le plus possible les abonnés en copiant la concurrence. Au lieu de diffuser une saison de série d'un bloc, il pourrait y avoir un épisode par semaine. Comme pour Amazon Prime, Disney+ ou HBO Max.