Ce n'était pas arrivé depuis Carmageddon en 1997, vous savez le jeu où on écrasait des tas de gens et où on avait du sang plein le pare-brise. Eh bien, sachez que la British Board of Film Classification (BBFC) a purement et simplement rejetté Manhunt 2, refusant de lui donner une classification pour aucune de ses versions et rendant par là même sa vente illégale sur le territoire de sa royale Majesté.
La BBFC, organisme indépendant régulant la diffusion des films, jeux vidéo et vidéos (DVD, etc.), assure évidemment qu'une "telle décision n'est jamais prise à la légère", pour reprendre les termes de Sue Clark, qui travaille pour ce panel de censeurs émérites. Son patron, le Directeur de la BBFC David Cooke, élabore :
Rejeter un travail est une action très sérieuse qu'on n'entreprend pas à la légère. Lorsque c'est possible, nous tentons d'envisager des coupes, ou dans le cas de jeux, des modifications qui ôtent le contenu contrevenant avec les règles publiées par le conseil. Dans le cas de Manhunt 2 ça n'a pas été possible. Manhunt 2 se distingue des autres titres récents de jeux vidéo par son côté morbide et la cruauté ininterrompue dans le ton, dans un contexte de jeu global qui encourage continuellement au meurtre de sang froid, avec une distanciation et une atténuation exceptionnellement faibles. L'exercice d'un sadisme soutenu et cumulatif dans la façon dont ces meurtres sont commis est encouragé par le jeu.
D'après Sue Clark, "cinq ou six" (déjà, faudrait savoir) examinateurs "ont joué plusieurs heures". En utilisant des codes, ils ont pu essayer chaque niveau. Une copie du script du jeu fut également fournie à la BBFC. Ces examinateurs ont ensuite rendu leur rapport, et la décision de bannir Manhunt 2 fut prise par le conseil de la BBFC composé du Directeur et de l'équipe présidentielle regroupant Sir Quentin Thomas, Lord Taylor de Warwick et Janet Lewis-Jones.
Fort heureusement, tout n'est pas perdu. En accord avec les termes de la loi Video Recordings Act, les distributeurs du jeu peuvent faire appel de la décision du conseil.
Malgré cela, il s'agit d'un précédent particulièrement grave pour le jeu de Rockstar, qui risque de se faire également rejeter en Allemagne et en Australie. Dans le cas de Carmageddon, l'appel avait fonctionné. Espérons qu'il en soit de même cette fois-ci, et que ces gens qui se pavanent dans leurs titres honorifiques de Lord et autres Sir se contentent un peu de golfer. Non mais sans déconner, on va pas pisser sur vos 18 trous, nous, rogntudju'.