Final Fantasy IX
Genre :
RPG/Coup d'État
Editeur : Square Co Ltd
Année de sortie : 2000
Support : PSone et PC
Final Fantasy IX est une fable propagandiste marxiste qui démontre qu'il suffit d'une petite poignée de personnes pour manigancer un putsch d'envergure nationale. Dans le fioutcheur, tous les designers et les créateurs de mode sont morts. La société s'est transformée en une sorte de Sodom et Gomorrhe gigantesque dans lequel le citoyen a perdu toutes notions du bon goût, en s'habillant et en se coiffant n'importe comment. Pour parachever le tout, l'homme a aboli officiellement la barrière des espèces en légalisant la procréation avec l'animal, ce qui a d'ailleurs engendré de nouvelles races de créatures anthropomorphiques interlopes qui feraient se retourner dans sa tombe Darwin himself. Le pitch est sinon très simple : une bande de cosplayers complètement has been menée par Djidane (un amateur de Foutchebole à la fois fan de Djibril Cissé et de Zidane), décide de planifier l'enlèvement de la princesse Grenat durant des festivités bourgeoises, afin de faire pression sur sa mère (la reine Branet), qui est responsable de toute une série d'expéditions punitives armées visant à asservir la population. De là va s'ensuivre une tripotée d'évènements rocambolesques digne d'une comédie burlesque de Claude Zidi avec en prime, une moralité crypto-écolo à base d'arbre géant et de brume anxiogène, le tout sur fond de critique du système de gouvernance monarchique.
Derrière cette œuvre vidéoludique expérimentale de la Nouvelle Vague se posent tout de même de véritables problématiques politiques. À l'instar de Final Fight, le soft nous dévoile les limites de la monarchie et sa propension à vouloir détenir simultanément les pouvoirs législatifs et exécutifs, longtemps séparés par le modèle démocrate. La théorie veut que lorsque ces deux pouvoirs se retrouvent concentrés dans une même main, alors le régime a de plus grandes chances de basculer vers le despotisme. Reprenant en grande pompe les textes idéologiques de Karl Marx, l'idée phare de Final Fantasy IX est que lorsque le régime politique s'avère trop tyrannique, il est du devoir du peuple de se soulever pour le renverser et ce, quitte à verser dans le rapt royal. Finalement, que l'on vive dans un pays aux mœurs dépravés aux allures de Disneyland ou que l'on s'habille comme un délinquant de la mode, il existera toujours des tensions sociales et coercitives entre le citoyen et le pouvoir, une sorte de dictature du prolétariat déguisée. La moralité surréaliste ultime de ce RPG politisé étant que pour effectuer de manière plus aisée et radicale un coup d'État, posséder un max de sortilèges de magie peut aider grandement. Bref, se farcir 40 heures minimum de jeu seulement pour apprendre cela, ça fait un peu "djeust" je trouve. Enfin je crois.
Si la magie demeure un outil puissant pour renverser le pouvoir, en revanche elle reste impuissante face au mauvais goût vestimentaire.