Ape Escape
Genre :
Chasse à l'anthropomorphisme
Editeur : Sony CE
Année
de sortie : 1999
Support : PSone
Dans ce téléfilm crypto-philosophique animalier vidéoludique, Sony nous invite à une réflexion sur la véritable place de l'homme dans le règne animal en partant du surpuissant postulat suivant : si un jour le singe accède à la faculté de noèse, peut-il ravir le trône tant convoité de l'Homo Sapiens en organisant une révolte temporelle à travers les âges ? De cette vue de l'esprit complètement irrationnelle, Ape Escape nous démontrera non seulement tous les dangers liés à l'anthropomorphisme animal à outrance, mais soulignera également les faiblesses qui pourront déchoir l'espèce humaine de son siège royal de la chaîne terrestre du vivant. Pour ce qui est du pitch, Specter est un chimpanzé dont l'intelligence a été vu décuplée par l'invention d'un scientifique un peu à l'ouest. Le super-primate décide de libérer ses congénères enfermés dans le labo d'expérimentation et de les envoyer à travers les âges grâce à une machine à voyager dans le temps dans le but de prendre le pouvoir, quitte à modifier lourdement l'histoire de l'humanité. Ouh-ouh-Aaaaaaah-Ah !!!
Mais restant muré dans l'arrogance de son leadership terrestre, l'Homo Sapiens prend la décision de n'envoyer que deux sales mioches (Spike et Buzz) tout pourris pour tenter de contrer les plans élaborés de conquête simiesque de nos dangereux petits singes fraîchement dotés de la faculté de raison. Équipés d'une vulgaire petite épuisette, l'homme pense neutraliser le macaque en utilisant des procédés d'un autre âge, histoire de se mettre au niveau de l'animal, qu'il considère comme bien plus inférieur. Moins agile que le singe, très vite, l'humain va mieux saisir la mesure de la menace qui pèse sur son engeance et n'aura d'autre choix finalement que de faire péter du processeur, en utilisant du matos furieusement plus high-tech sponsorisé akihabaranews pour les capturer tous. Ape Escape nous dévoile en grande pompe que le point faible de l'être humain provient de son auto-suffisance et son laxisme dus à sa haute estime qu'il a de lui-même. Mais aussi de tout le phénomène anthropomorphique culturel qu'il a créé à travers son œuvre disneyienne contre-nature, qui n'a fait que souffler un vent de révolte chez l'animal, lui faisant prendre conscience de sa misérable condition. Bref, la moralité de cette œuvre vidéoludique illustre une blague philosophique foireuse qu'aimait sortir mon prof en se gargarisant d'un rire étouffé de vieille chèvre centenaire, et qui se résumait à cet énoncé : « L'homme dit au singe : parle, j'automatise ». Le jeu de mots dément reposant dans le « j'automatise », qui peut s'entendre je « t'hommatise », c'est-à-dire je te rends « homme ». Humour. Enfin, je crois...
Les singes ne franchiront jamais le seuil de l'aire 44 du cerveau de Levi Strauss.