A Boy And His Blob
Genre :
Amitié surréaliste et olfactive
Editeur : Absolute Entertainment
Année
de sortie : 1989
Supports : NES
A Boy and his Blob est une fable sociale cruelle sur la solitude, qui démontre que l'adolescent est prêt à tout pour ne pas se retrouver seul et ce, quitte à s'encanailler d'une crotte polymorphe en guise d'ami de fortune. La volonté d'appartenir à un réseau social est si forte qu'elle pousse les plus jeunes à des solutions aussi extrêmes pour pouvoir faire comme les autres, embrasser un semblant de normalité. Sinon, le pitch du documentaire rousseauïste s'avère des plus cheulous et n'hésite pas à flirter avec les ambiances interlopes Lynchéennes : un gamin en manque d'affection décide de donner son amitié à un fecalum doté de noèse, et de partir à la rescousse de Blobette, la princesse de la nation fécale, retenue prisonnière dans des égouts à l'architecture furieusement pol-potienne. De là va commencer une histoire d'amitié indéfectible, voir indécrottable entre les deux êtres que tout semble séparer du point de vue atomique et structurel.
C'est probablement un matin, en coulant un bronze monumental, que notre jeune héros (que l'on va baptiser Tramber par commodité) a du donner naissance à son pote le Blob, issu de sa propre matrice anale. Ce qui expliquerait sa disponibilité, mais également son dévouement inconditionnel à son ami et créateur Tramber, qui n'a qu'à le siffler hautainement pour le voir se radiner comme une vieille bouse. Toujours au taquet pour lui rendre service, l'ami caca est capable en ingérant des haricots spéciaux, de se muter en divers objets usuels (parapluie, passerelle, échelle, crick...) qui aideront son pote Tramber à progresser plus aisément dans les vastes paysages souterrains qui fleurent bon le rat mort. Si d'un point de vue comportemental et social A Boy and his Blob est intéressant à bien des égards, en revanche d'un point de vue scientifique, il confirme ce que l'on savait déjà depuis bien belle lurette : que la merde solidifiée ne rompt pas et peut constituer une matière résistante de premier choix, 100% écologique et recyclable. D'ailleurs, les scarabées bousiers ont tout de suite saisi l'importance d'utiliser essentiellement cette substance enroulée en pelotes pour bâtir les structures de leurs habitations. Bref, LE jeu culte qui en plus de dénoncer les dérives du besoin impératif d'établir un réseau social à tout prix, nous apprend qu'aussi différents que deux être soient, leurs intérêts communs et les épreuves partagées peuvent malgré tout les unir dans une amitié réciproque et aussi solide que de l'adamantium. C'est beau.
Tramber annonce avec fracas l'arrivée du capitaine caca !!!