Le divorce entre Electronic Arts et la Fédération Internationale de Football Association semble se dessiner chaque jour un peu plus. L'hégémonique instance du ballon rond veut d'autres partenaires.
La FIFA a publié ce vendredi 15 octobre un communiqué évoquant son positionnement dans le domaine du jeu vidéo et de l'eSport. Celui-ci, ne mentionnant nullement le lancement de FIFA 22, clame que la fédération basée à Zurich envisage l'avenir avec "optimisme et enthousiasme". Et surtout, qu'il sera question de s’assurer "de prendre des décisions qui profitent à toutes les parties prenantes du football". Autrement dit, l'instance dirigée par Gianni Infantino ne veut définitivement plus qu' Electronic Arts dispose seul de l'ensemble des droits. Elle veut reprendre la main. Diviser pour mieux régner (et empocher) ?
EA Sports, it's in the name
Le texte est en effet très clair : il faut davantage de partenaires.
Les entreprises de technologie et de téléphonie mobile se livrent aujourd’hui une concurrence féroce pour s’associer à la FIFA, à ses plateformes et ses tournois mondiaux.
En conséquence, la FIFA a pris contact avec divers acteurs du marché, notamment des développeurs, des investisseurs et des analystes, afin d’élaborer une vision à long terme du secteur des jeux vidéo, de l’eSport et du divertissement interactif.
L’instance entend ainsi s’assurer de travailler avec des partenaires adéquats et dotés des compétences spécialisées requises afin de pouvoir offrir aux supporters et aux consommateurs la meilleure expérience et les meilleures offres possibles.
Entamée en 1993 avec FIFA International Soccer, la relation entre la FIFA et Electronic Arts fait beaucoup parler depuis le début de ce mois d'octobre. L'éditeur a expliqué qu'un changement de nom était prévu pour sa célèbre série footballistique. Un dépôt de marque récent suggère que la suite pourrait se nommer EA Sports FC. Pour autant, cela n'aurait pas d'impact sur les partenariats déjà établis. La FIFPro reste un associé important pour permettre l'usage des noms et visages de milliers de joueurs professionnels de ballon rond.
Assurance tous risques
Reste que le nom du jeu représente une marque établie, une assurance. C'est lui qui a, en partie, permis d'assoir une domination dans le football vidéoludique depuis plusieurs années. Et la FIFA a bien compris son importance. Ainsi que le succès du mode FUT, vraisemblablement. Selon le New York Times, elle réclamerait désormais un milliard de dollars pour une période d'utilisation de 4 ans de la licence.
La relation que le marché des jeux vidéo et de l’eSport a développé au fil du temps avec le mot « FIFA » montrent clairement que les jeux de football et la FIFA sont intrinsèquement liés.
Par ailleurs, la FIFA estime que le chevauchement entre ses compétitions virtuelles et réelles devrait être davantage exploité. À cet égard, la FIFA se réjouit de pouvoir utiliser la Coupe du Monde de la FIFA™ (et son audience cumulée de 4 milliards de téléspectateurs) et la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ (et son audience cumulée de 1,2 milliard de téléspectateurs) comme plateformes de lancement et d’intégration pour de nouveaux jeux passionnants et des offres eSports inédites.
Et vive la concurrence
Restera savoir qui seront les nouveaux partenaires, en termes de compétions comme de jeux. Le terrain n'est jusqu'ici occupé que par deux effectifs sérieux : EA et Konami. La société japonaise a récemment lancé avec maladresse eFootball, qui s'engage dans le modèle free-to-play.
Et vraiment loin de convaincre pour le moment. D'autres nouveaux acteurs se sont déclarés ces derniers mois : le GOALS d'Andreas Thorstensson et UFL de Strikerz Inc.. Autrement dit, nous n'allons pas manquer de cuir. Pourrait-on voir des sociétés plus importantes se pencher sur la question ? Les prochains mois pourraient nous réserver bien des surprises.