Nouvelle bombe lâchée par Jason Schreier. Le fin limier de Kotaku a obtenu des confidences concernant l'éditeur indépendant Nicalis. On y apprend que la société fondée par Tyrone Rodriguez est loin d'être un paradis.
L'article de Kotaku commence par une histoire de ghosting. David Crooks, fondateur de Dodge Roll, qui explique qu'en 2015, Tyrone Rodriguez, à la tête de Nicalis, propose d'aider au portage d'Enter the Gungeon sur PS4.
Des accords sont signés, le code source partagé. Tout semble aller comme sur des rails. Sauf que Rodriguez ne donnera pas suite, ne répondant à aucun mail ou coup de téléphone des développeurs ou de Devolver, éditeur du rogue-like encensé par la critique. D'autres comme The Game Bakers (pour Furi) ou Lizardcube (pour Wonder Boy : The Dragon's Trap) confirment le même genre de mésaventures pour des adaptations ou déploiements de patchs.
Les problèmes de communication ne représenteraient que la surface. Quatre développeurs externes et sept anciens employés de Nicalis ont décrit un environnement toxique et, surtout, révélé les travers de son patron. L'ancien journaliste d'IGN serait un manager caractériel, abusant de son pouvoir, surveillant les comptes Twitter de membres de son équipe, les forçant à boire pour son plaisir et les insultant régulièrement, n'hésitant pas à utiliser des termes rabaissants, racistes et homophobes au quotidien pour "blaguer".
Contacté dans le cadre de cette enquête, Edmund McMillen, qui a collaboré avec Nicalis sur les versions consoles de The Binding of Isaac, a expliqué qu'il allait mettre un terme à tout contact pour l'avenir.
Il n'est pas mon patron, juste l'éditeur de mon travail. Je ne m'engagerai pas avec Nicalis pour les portages de The Legend of Bum-bo et les versions consoles de Mewgenics. The Binding of Isaac : Repentance sortira comme prévu, l'équipe a tout donné pour ce DLC et il est proche d'être publié.
Réponse officielle et excuses
De son côté, la société californienne a préféré la réponse policée à une interview en bonne et due forme. Niant les allégations, le porte-parole répondant à Schreier explique ne pas tolérer les abus et discriminations, et que Nicalis compte une vingtaine de personnes traitées avec respect. Il ajoute, rapport au ghosting, qu'aucun accord n'a été signé avec Devolver ou The Game Bakers.
Et Tyrone Rodriguez ? Loin de se défiler, il a pris la peine de répondre sur Twitter et de présenter des excuses.
- Tyrone Rodriguez (@tyronerodriguez) 12 septembre 2019
Par messages privés, j'ai fait des remarques insensibles et stupides qui ne représentent pas la personne que je suis. Parce qu'elles ont été faites en privé et par envie d'être "drôle", cela ne les rend pas moins abominables. Elles sont indéfendables et inacceptables.
En tant que personne ayant subi le racisme et la discrimination au cours de ma vie, je devrais faire preuve de discernement et je me dois d'être une meilleure personne. Je ne peux pas lancer certains termes insultants pour choquer et en pensant que cela va faire rire.
Je tiens aussi à clarifier que mon insensibilité et ma vulgarité ne doit pas avoir de conséquences sur ceux avec qui je travaille. Ce sont des gens biens qui n'ont pas à être tenus responsables de mes actions.
Si je vous ai blessé - et je n'ai pas eu conscience jusqu'à aujourd'hui que cela avait été le cas - j'espère que vous me pardonnerez un jour.
On imagine désormais que d'autres paroles vont se libérer dans les jours et les mois qui viennent. Et peut-être dans d'autres sociétés dont les managers problématiques vont peut-être commencer à se dire que tout n'est pas permis quand on est le boss.