JJ Abrams, réalisateur connu notamment pour la co-création des séries Lost et Fringe, ou encore les films Cloverfield et Star Trek (dont la suite, Star Trek : Into Darkness arrive en salles le 12 juin prochain), est apparu au DICE Summit aux côtés de Gabe Newell, le patron de VALVe. Des projets d'adaptations de films, et de jeux, ont été évoqués.
C'est en ouverture de la conférence DICE, aujourd'hui, que les deux figures ont nonchalamment mentionné la possibilité de films basés sur Half-Life et Portal. Un partenariat entre VALVe et la société d'Abrams, Bad Robot, a de quoi exciter... JJ Abrams a confirmé à Gamasutra, au sortir de cette conférence d'ouverture :
Oui, nous discutons de films Portal et Half-Life, et nous parlons à VALVe de la possibilité de faire des jeux ensemble.
Abrams explique qu'il aime s'impliquer dans n'importe quel média accessible, et que l'occasion de travailler avec une société telle que VALVe était une motivation plus que suffisante pour s'essayer au développement de jeux.
Je ne crois pas que je sois particulièrement doué en tout. J'aime simplement l'expérience qu'est la création de choses variées. [...] Les jeux sont quelque chose que, en tant que joueur, j'aime et apprécie depuis des années. Alors l'idée d'être en mesure de m'impliquer et d'apprendre d'un groupe tel que VALVe... Bad Robot s'est déjà aventuré dans le domaine de l'interactif avec l'app Action Movie FX sur iPhone. L'idée d'aller plus loin... je crois qu'on a déjà fait ce premier pas avec cette appli, et nous sommes prêts à présent à plonger dans le monde de l'interactif. Dave Baronoff, qui dirige Bad Robot Interactive, pilote cet élan. Et nous sommes excités par les opportunités que ça représente.
Indubitablement, JJ Abrams est un excellent conteur d'histoires. Mais si on en croit l'intéressante interview du réalisateur par Gamasutra, il ne s'agit pas pour lui d'appliquer bêtement des recettes de cinéma, mais, au contraire, de respecter le format :
Il y a beaucoup de morales à tirer - des jeux qui font très old school, dans lesquels tout à coup et maladroitement, on se retrouve dans une cinématique et on sent les mécaniques de ce qui se passe, et on est obligés de rester passifs et d'écouter. Je crois que la clef de tout jeu est de savoir s'il est fidèle ou non à son format. Tire-t-il avantage de ce qui existe ? Je ne dis pas que le jeu que nous produisons - et il y a beaucoup de choses différentes dont nous discutons en ce qui concerne le jeu chez Bad Robot - je ne dis pas que ce que nous faisons résoudra ce problème.
Pour mieux comprendre quel genre de jeu Abrams voudrait créer, il suffit peut-être de mentionner ses inspirations. Il dit être un grand fan de Tribes, mais récemment, c'est surtout la scène indie qui semble l'intéresser :
J'ai été inspiré par certains jeux comme Journey, qui était incroyable. C'était dingue d'émotion, et puissamment beau. Une véritable expérience. J'ai adoré ce jeu. J'ai adoré Limbo, son atmosphère. Pour moi, c'était du génie.
Clairement, Abrams veut rester à distance de la philosophie des blockbusters motivés par leur réalisation graphique.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ce sera photoréaliste au point d'en devenir ridicule. A ce stade, ça n'a plus d'importance. Donc j'observe tout ces trucs graphiques. Ca va se faire quoi qu'il arrive. A mon avis ce qui est critique, c'est le gameplay et la connexion émotionnelle avec les personnages. Je crois qu'à mesure que l'industrie du jeu évolue, elle deviendra ce qu'elle deviendra, parce que ce qui marche, à la manière Darwinienne s'établira de soi-même.
L'idée d'un type comme Abrams travaillant main dans la main avec VALVe pour faire des films sur les licences du studio, et de nouveaux jeux, a de quoi exciter. Il convient néanmoins de garder la tête froide, leur relation ne semblant en effet qu'au stade préliminaire... Comme le dit Abrams lui-même : "c'est aussi concret que tout ce qui se fait à Hollywood peut l'être". On le sait : beaucoup de projets ont été lancés, discutés, désirés, sans jamais voir le jour...