On ne compte plus le nombre de témoignages évoquant des affaires de harcèlement et d'agressions sexuelles au sein d'Ubisoft, vraisemblablement connues et couvertes, comme a pu le révéler l'enquête parue dans Libération cette semaine. Le grand patron est monté officiellement au créneau.
Après un message le 25 juin dernier en réaction aux multiples accusations visant des haut-gradés d'Ubisoft, Yves Guillemot, le PDG, a envoyé ce jeudi 2 juillet une lettre interne à tous les employés, partagée en tant que communiqué sur le site de l'éditeur, intitulée "Le changement commence aujourd'hui".
Commençant par rappeler que le fait que certains aient pu être victimes ou témoins de harcèlement n'est pas acceptable, il explique que ceux qui se sont exprimés ont été entendus et que leurs confessions vont servir à mener des changements nécessaires au sein de l'entreprise. Pour lui, ceux-ci doivent "être profonds, rapides et doivent être effectués à tous les niveaux".
Changement structurel, écoute et inclusion
Premières cibles de ce mouvement dans lequel Guillemot souhaite s'impliquer pleinement : le département éditorial, dans lequel officient deux personnalités visées par de multiples allégations, Maxime Béland et Tommy François - mis à pied depuis quelques jours, et les ressources humaines.
Plus précisément, j'ai décidé de revoir la composition du département éditorial, transformer nos processus de ressources humaines et améliorer la responsabilisation de tous les managers sur ces sujets.
Ainsi annonce-t-il avoir nommé Lidwine Sauer au poste de responsable de la culture d'entreprise, une fonction qui visera à analyser tous les aspects du fonctionnement d'Ubisoft et suggérer des changements bénéfiques. Elle sera à la tête d'un groupe de travail international et répondra directement à Guillemot. Cela sera également le cas de la personne qui occupera le nouveau poste de responsable de la diversité et de l'inclusion.
Rappelant que des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur les accusations, Yves Guillemot prévient qu'une plateforme d'alerte anonyme, administrée par une société tierce, a été lancée. Des groupes d'écoute seront lancés officiellement à partir de ce lundi pour connaître l'expérience de chacun et chacune et un questionnaire lui aussi anonyme sera envoyé dans les prochaines semaines.
On peut se demander si toutes les actions mises en place auront un réel impact et sauront satisfaire les centaines d'employés. À quelques jours de son Ubisoft Forward (le 12 juillet), la compagnie française se trouve dans une situation pour le moins compliquée qui n'est pas spécialement propice aux festivités et aux annonces.
De notre côté, nous avons évidemment une pensée pour les personnes victimes de comportements toxiques, et les soutenons sans réserve.